vendredi 18 novembre 2011

Mais que dit-on sur le divan ?





Une première approche globale, pour donner un avant gout, et donc très édulcorée.

Combien de fois ai-je entendu, et aujourd’hui encore, cette question :

Que dit-on sur le divan? Je vais tenter de donner quelques éléments de compréhension et d’éclaircissement. Mais … Chut ! N’oublions pas que c’est secret!   Alors, comment procéder ?

Ce sera  une petite réponse à un vaste sujet. C’est mon article : La vie un théâtre? qui a suscité ce questionnement à de nombreux lecteurs.

Effectivement, la psychanalyse a la prétention dans un premier temps d’identifier ces fameux rôles, mais… autant que faire en sorte de les désagréger. N’oublions pas que la psychanalyse s’appuie sur une réflexivité certaine du psychisme, et donc sur une possible récession totale, ou partielle du symptôme.

Comment procéder? En s ‘appuyant sur une qualité indispensable du psychisme : le refoulement. Nous refoulons tous quasiment en permanence peu ou prou. Rappelons nous du fameux timide ou du menteur, tous deux empêtrés dans leur rôle. Ceux-ci, en refoulant en permanence, en arrivent même à s’égarer dans leurs jeux, englués dans un réel devenu artificiel, perdu lui aussi dans des jeux schizoïdes.

Comment vivent-ils cela ? Tout ceci dépend de la gravité ou plutôt de la profondeur de la pathologie. Plus l’enracinement est ancien, plus le jeu est inconscient ; au point tel que certains se perdent dans des rôles de composition qui ne sont pas les leurs. Ils sont malheureusement l’Arlequin de la farce, et n’ont pas ou plus de rôles dédiés.


Pour faire bref, le refoulement, c’est donc cette faculté du psychisme qui fait que ce que nous vivons et ressentons par nos sens, et non par notre réflexion simplement, n’est pas toujours conscientisé.
Pour illustrer : un enfant qui aime son Papa -et pour qui c’est réciproque-, même si ce dernier, mal dans son travail, souffre de symptômes dépressifs, ne passe pas son temps à penser (donc consciemment ) « Qu’est-ce que Papa est malheureux ! Qu’est-ce que je suis malheureux ! ». Il va vivre dans les fameux rôles que j’ai décrits précédemment le scénario qui est le sien, à savoir ici, « Mon père est formidable, je vais m’efforcer de le valoriser en lui montrant combien je l’aime. »

Ainsi, le champ conscient de la pensée peut même dans un souci de valorisation du Papa, lui attribuer des vertus inexistantes, ou bien faiblement observables.

Ceci pour montrer simplement que le psychisme vibre en permanence autour de ces deux champs :
  • Le conscient, intellectuel et synthétique qui va à tout prix vouloir donner du sens.
  • L’inconscient, émotionnel et analytique, qui, quoi qu’on le veuille, est ma vérité instantanée donc historique de tous mes vécus, sur laquelle la psychanalyse va s’appuyer.


Vous avez compris où je voulais en venir, c’est Ça qui parle sur le divan.

Divan : pour éviter le face à face, car sinon cette configuration appelle la bienséance, la bonne parole, la syntaxe et donc sollicite en permanence le champ conscient. Aucune psychanalyse ne peut exister ou en tout cas en porter le nom et la prétention dans cette configuration de face à face.

Sur le divan, en positon allongée suffisamment détendu mais  en pleine lucidité, je sais que  l’autre, oreille bienveillante qu’est le psychanalyste, m’écoute. L’autre est la présence invisible discrète avec et pour moi.

Et là se crée l’alchimie de la psychanalyse qui fait qu’aucune autre configuration ne permet aussi bien un rapport un accès au plus intime du moi.
                                                    
La relation d’alliance analysant-analyste permet de trouver le cheminement de ce Moi profond à travers nos chemins de traverse.

Ainsi, la psychanalyse n’est pas un verbiage constant d’une incessante plainte ou colère, encore moins un constat de nos échec. C’est revenir là où se sont construit les symptômes, ces fameux rôles que  la vie nous attribue pour les désactiver, afin de permettre progressivement l’émergence de la nouvelle personnalité à développer et s’approprier.

Cet article n’est qu’une esquisse que je développerai plus précisément.

Mais chut !! Jamais vous ne saurez ce qui se dit sur le divan.

Et pourtant il s’en dit des choses.

A moins !!  D’essayer …

2 commentaires:

  1. Je trouve que c'est bien de présenter la chose simplement, de cette façon.

    RépondreSupprimer
  2. Il y a divans et divan... Il en existe de "profonds, vastes comme des tombeaux" (Baudelaire) pù le "moi" se recroqueville pour raconter sa vie, face à un mur,sans obtenir d'autre réponse que "Bon, ça suffit pour aujourd'hui!". Et puis il y a le divan vivant, où le "ça" essaie de s'exprimer, dans un vrai échange... Merci, Monsieur Rivalin!
    FBN

    RépondreSupprimer