vendredi 17 avril 2015

Le divan

                                    


                          


                                        Le Divan.




                    -A quoi sert il ?

                   - Est ce bien utile de l’utiliser ?

                   - Il fascine, il dérange, il fait peur !




Si quelqu’un vous dit faire, ou avoir suivi une Psychanalyse sans être allé sur le divan soyez en assuré, il ne s’agit pas de Psychanalyse.

En effet dans sa définition, conception, la Psychanalyse, Art Intimiste ne peut s ‘effectuer que sur le divan. Si l’on vous parle de Psychanalyse, sans cette compagnie, il ne pourra s’agir au mieux que de Psychothérapie Analytique .

Pourquoi au sein de la cure analytique utilise t’on un divan ? Cette question est bien évidemment pleine de sens et fondée.

-Que ce soit par les futurs analysants à qui l’on explique la méthodologie de la cure analytique.

-Que ce soit par les Psychothérapeutes qui pensent que celui ci n’a plus de rôle, et que seule une approche cognitive, ou une approche systémique notamment via un panel de groupe apportent des résultats.

-Que ce soit par les « Psychanalystes » de tous bords qui omettent, ne savent ou écartent de leur pratique le divan.

-Que ce soit par  les « profanes » de toute approche Psy que cela fait se gausser.

                          Le divan fait parler et dérange.


Pour procéder à la suite de la réflexion, il est indispensable d’un rapide rappel historique.

La Psychanalyse est née des travaux de Breuer (1881, la cas Anna O) et Charcot, auxquels vient se greffer Freud. Ces travaux « s ‘opposaient » à l’approche aliéniste de la psychiatrie qui commençait à se définir dans ces concepts et méthodologies curatives, que ce soient les traitements chimiques que les électrochocs. A cette époque la psychiatrie accordait très peu d’intérêt à l’anamnèse cet entretien historique socio phénoménologique.

Et a d’ailleurs conduit une large pratique de la psychiatrie contemporaine à s’orienter plus vers un déterminisme génétique que sur une corrélation environnementale, à savoir l’adéquation d’un écotype personnel avec les qualités intrinsèques des environnements éducatifs.


             La Psychanalyse est née de et par l’hypnose :


Ce matériau cathartique a permis deux révolutions : la découverte de ce que l’on a appelé l’inconscient, et la portée thérapeutique de l’acte hypnotique. Mais celui ci s’est révélé très efficace pour une gestion simple du quotidien, tel que passer un examen, se préparer à une intervention chirurgicale, voire l’accompagner, mais totalement improductive sur les terrains psychiques « installés » tels que les névroses.

En effet, il est impossible, quelque soit la pertinence de l’acte hypnotique de dire « je vais bien tout va bien. » Si le symptôme s’est installé, l’hypnose peut le rendre provisoirement supportable, mais en aucun cas le faire disparaître   . Le thérapeute « récupérait « sous hypnose l’origine du trauma mais comment faire pour le restituer au patient.

Vous l’avez compris, et tous les thérapeutes qui utilisent l’hypnose sont conscients des limites de sa portée .Sur des terrains historiques générant des conduites comportementales dérangeantes ce que l’on peut s’autoriser à nommer névroses quelles soient actuelles ou historiques

Il a fallut trouver un cheminement faire en sorte que ces informations transmises au thérapeute par le patient lui soient enfin accessibles.

Le face à face lors de l’entretien et de l’acte thérapeutique a vite montré ses limites. Celui ci s’organisant dans une compréhension intellectuelle de la problématique du patient.



Il s’agit d’un travail de découverte, d’introspection qui n’est possible que si le Psychisme accepte  pour quelque temps  de lâcher prise, et de laisser le                      champ libre.


La position allongée facilite ce lâcher-prise. Elle permet un état de détente et de relaxation maximale, favorisant l’expression d’une parole libre, non soumise au jugement critique, à l’auto censure.

         Des fantasmes peuvent naitre dés que le terme de divan apparaît, j’en cite quelques uns, mais vous le verrez ceux ci n’ont pas d’objet autre que la peur qui les alimente :

-Pour certains hommes à leurs angoisses de castration - à la peur de perdre leur virilité. Car ils se  sentent en situation d’infériorité face au psy (homme ou femme) supposé tout puissant.


   -Pour certaines femmes, la position allongée est susceptible de faire remonter des fantasmes et des angoisses de viol, de pénétration, d’intrusion. Il s’agit là aussi de s’exposer, imaginairement, à une situation traumatique qui analysée fera progresser le travail.

Notons que le patient s’allonge, tandis que le psy est assis derrière lui : L’analysant  ainsi seul avec lui-même.

Cette solitude le met à l’abri du jugement qu’il pourrait avoir l’impression de déchiffrer dans les yeux du psy. L’absence de regard sur nous, libère. Nous ne sommes ni au tribunal , ni en confession

  Cette position de détente permet l’abaissement du seuil de vigilance. L’autre qui est là et qui contrôle tout. Le conscient…Notre pire ennemi, notre meilleur ami !

Mais in fine que cherchons nous, et pourquoi le divan ?


            L’abréaction, cette espèce de magie opérative !

 Laplanche et Pontaliss  : la définissent ainsi :

Abréaction : décharge émotionnelle par laquelle une sujet se libère de l’affect associé au souvenir traumatique lui permettant ainsi de ne pas devenir ou rester pathogène.

La Psychanalyse retourne effectivement dans l’histoire. Pour nous quelque soit l’identité génétique, par exemple nous ne naissons pas timide, même si de nombreuses personnalités peuvent être introverties. La timidité s’organise jusqu’à pouvoir devenir une pathologie parfois handicapante.

La recherche de l’abréaction ne peut se faire que sur le divan. Le timide, le fameux Jean que j’ai pu citer sait très bien que c’est à cause de son père très autoritaire.

                 Mais Savoir l’origine du trauma, ne le fait pas disparaître !


Savoir, connaître les liens de causalité est une première étape, mais pratiquement tous les analysants ont déjà fait la démanche. Savoir ne sert à rien sinon il y a longtemps que le symptôme aurait disparu. Cela montre que le champ d’investigation est ailleurs.

Ailleurs sous sous l’autre pôle, celui de l’inconscient. Cette histoire que je connais si bien et que je vais revisiter.

Le psychisme est organisé sous deux axes le Conscient et l’Inconscient, cf. les topiques Freudiennes. C’est un système homéostatique qui cherche à s’équilibrer en permanence. Il y a parfois trop de charges conscientes et peuvent s’organiser des tendances paranoïdes, soit il y a trop d’inconscient et là peuvent s’organiser des conduites schizoïdes ou hystériques. L’ensemble étant régulé grâce au refoulement. Mais je reviendrai sur cela dans un autre article.

Tout le monde peut et doit accéder au divan, et le plus rapidement possible. Trop de cures « s’enlisent » dans un interminable entretien en face à face anamnésique.

Ceci a pour effet de maintenir l’analysant dans le champ conscient, renforçant les névroses et les mécanismes de défense associés. Rendant ainsi le travail de divan plus complexe.


                Qui ne peut accéder au divan ?


-Les personnalités « rustres » non terminées. Par exemple un adulte de trente ans qui raisonne avec le psychisme d’un enfant.

-Les personnalités qui potentiellement peuvent décompenser en dissociant. Cela est extrêmement rare ce peuvent être des border line ou bipolaire.


Le Psychanalyste, « formé » saura au mieux animer l’ensemble des situations.


Conscient des questions que va porter cet article, je vais publier d’autres réflexions sur ces sujets, merci de vos commentaires .



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