L’identité
Cet autre que je suis, et que je connais
si peu ou si bien... Moi !
Ou une
autre façon de raisonner l’identité.
Cet
article, comme la plupart de ceux
présentés sur ce blog, est une prémisse pour un développement plus approfondi
ultérieurement.
L’identité,
c’est un sujet, un thème qui revient fréquemment ; comme la pièce
d’identité, l’identité culturelle, l’identité religieuse, la crise de
l’identité, l’identité nationale, une identité remarquable en mathématique et
tant d’autre. Comment la préciser autrement que de dire que c’est un sujet de
réflexion qui pour nous sera principalement axé autour de la psychologie
sociale et surtout de l’approche que la Psychanalyse autorise.
Mais
pour préluder nous pourrions resserrer en formulant qu’il s’agit de la
reconnaissance de ce qu’est l’individu, par lui même et par les autres.
Il
s’agit donc ici de traiter de l’identité dans ce qui relève de la personnalité,
sachant que ce qui relève de l’ensemble de la personne je l’ai esquissé
dans un article précédent intitulé : « L’habit fait le moine ». Dans
celui-ci j’explique combien nous ne pouvons pas échapper à ce que nous montrons
que cela soit apparences ou ce que nous pensons être des réalités. Les deux
approches se complètent.
C’est
aussi et surtout une notion, un concept qui se trouve au carrefour de différentes
disciplines comme la philosophie, la géographie, la biologie, et l’histoire qui
en parle aussi lorsqu’elle évoque l’identité des peuples notamment.
Tout s’y réfère
de fait, la notion des espèces biologiques que j’évoque dans mon dernier
ouvrage à travers les matrices de croissance de Ferenczi. Les appartenances
culturelles communautaires n’y échappent pas non plus.
L’identité perçue par l’individu est souvent
comme une sorte de sentiment d’harmonie, mais c’est toujours un sentiment
subjectif de continuité temporelle. Nous le verrons la notion de temporalité,
relativise l’absolue de la perception définissant un état.
L’identité est
relative elle est perçue individuellement, collectivement et socialement. Et
surtout elle est temporelle, dans le sens ou l’identité c’est donc tout
simplement ce que je suis, celui là, ici maintenant qui est présent. Mais qu’en
est il de lui avant, et de celui qu’il sera dans quelques minutes ?
L’identité
est personnelle, bien que cela soit beaucoup plus complexe à, définir car celle
ci est souvent confondue dans des groupes d’appartenances, sociales, ethniques,
politiques, religieuses. Cette appartenance assez souvent nous échappe et
notamment les organismes de sondage par exemple intègrent cette notion
d’identité, sans bien évidemment notre assentiment et même notre connaissance
d’appartenir à telle ou telle catégorie.
Pour
en avoir une représentation plus synthétique nous pouvons l’appréhender de
cette façon :
L’identité :
-
C’est le caractère de ce qui est identique ou de ce qui est
confondu.
-
C’est en mathématiques le constat qu’une similitude, un constat
que deux objets deux membres, sont les mêmes systématiquement quelques soit
leurs valeurs prises par les différents paramètres de l’équation.
-
C’est souvent considéré aussi par extension comme un synonyme
des concepts d’égalité, d’équivalence.
-
C’est par renforcement de
la notion d’équivalence le fait de définir qu’un être vivant est le même
qu’un autre.
-
C’est aussi la possibilité de regrouper plusieurs choses ou être
vivants sous un même concept, ou un même idée. L’identité nationale en est un
bon exemple.
-
C’est la possibilité de différencier avec le moins de confusion
une chose, un animal, une personne entre et parmi d’autres (carte d’identité,
photo d’identité). A ce propos chaque catégorie de classification aura ses
exigences et spécifités de différentiation qui échapperont souvent de fait à l’individu concerné.
-
C’est donc généralement une accumulation qui socialement permet
de déterminer l’identité comme : le nom, le prénom , la filiation, la
date, le lieu de naissance, les empreintes digitales, les photographies, et
plus récemment les empreintes génétiques.
Bien
qu’en psychologie il est admis de définir l’identité comme la conscience que
l’on a de soi même, dans le sens ou cela permet à l’individu de se percevoir
dans ce qu’il a d’unique de définir son individualité, celle ci est et sera toujours
subjective, et liée à la temporalité.
-
Subjective dans le sens ou elle englobe des notions diverses comme la
représentation de Soi et la conscience de Soi. Cela est en psychologie admit
assez communément comme une appréhension cognitive de et du Soi.
-
Temporelle, car celui que je suis, prétend ou pense être n’est, n’existe qu’à
un instant donné. Celui d’avant ou celui d’après n’est pas le même. Il est
important de définir cela pour montrer, que notamment tous les tests, bilans de
toutes sortes, ne définissent qu’une valeur très relative, de ce que nous
sommes, voire parfois complétement faussée. L’individu étant constamment en
évolution pétri de tout ce dont l’exotype le nourrit, et de ce que son biotype
dans l’état de perception dans lequel il fonctionne à l’instant T s’en accapare
et le gère avec plus ou moins de bonheur. Ceci encore je le développerai, car
je comprends que la compréhension n’en soit pas immédiate.
Bref
l’individu, est un comme chantier opératif
et spéculatif, et mon article a pour prétention l’humilité, face à cette question
importante de l’identité. La définir comme le font certains à vastes coups de
sabre est un leurre, ainsi tous les tests de personnalité ou autre,
principalement proposés dans des magazines ou sur internet, sont pour la
plupart à considérer comme des amusements de plage.
Mais
il faut bien se raccrocher à quelque chose, cela sécurise, même si la plupart
du temps, au mieux cela ne peut être qu’un vague repère. Donc ces magazines
proposant cela ont encore un bel avenir, plein d’argent garanti ! Car
l’homme a besoin de repères pour savoir à titre personnel quelles sont ses caractéristiques.
Il va de soit que les résultats de ces tests nous sont toujours favorables, car
sinon comment continuer à vendre !
La
psychanalyse est à l’opposé de tout cela car elle s’inscrit dans l’unicité de
l’être dans la réversibilité du psychisme tel que le décrit la PAR, et dans
l’atemporalité du psychisme, et cela avec neutralité pour garantir le maximum
d’objectivité opératoire.
C’est par la
carte d’identité un « non échappatoire social », qui comme l’indique
mon article : « l’habit fait le moine », nous appartient et nous
échappe en même temps. Elle est précise, nationalité française, yeux noirs,
taille …etc. et surtout relative, puisqu’elle intègre de fait cette temporalité.
Au final qu’est
elle vraiment si elle nous appartient, et aussi aux autres ?
Il y a donc
plusieurs sortes d’identité, une sociale, et l’autre personnelle, relevant plus
de l’intime, c’est celle là qui nous intéresse car elle montre qui nous pensons être. Il est donc intéressant de voir
comment celle ci s’organise et se structure.
Néanmoins il
est possible de sérier au mieux cette fantasmatique idée de l’être. Du qui suis
je. Car nous sommes fondamentalement défini par ce que nous accomplissons. Et
cet état peut être palpable, dans le cadre d’un socle qui malgré tout peut être
mieux explicité.
Mais ce qui m’intéresse ici c’est de
montrer comment la Psychanalyse considère et traite de cette notion.
La Psychanalyse
en définit des éléments qui peuvent en complexifier la perception, mais qui
surtout l’explicite, comme succinctement cet article veut le traiter. Elle
s’inscrit dans cette notion de constance dialectique, ce qui signifie un
changement dans la pérennité. Cela se transcrit dans une dynamique permanente
d’aménagement des divergences et concordances
entre les oppositions. Cette perception, définie comme l’ipséité, est un cheminement
constant que nous allons retrouver à travers les matrices de croissance de Ferenczi,
entre autre, dans lesquelles cela
correspond au stade d’adaptation.
Dans la
tradition freudienne que je reprends et développe à travers la pratique de la
PAR nous pouvons considérer l’identité comme une construction qui est
caractérisée par les rapports entre les différentes instances que les deux
topiques freudiennes proposent, mais plus particulièrement la seconde
lorsqu’elle parle des rapports et conflits entre le Moi, le Ça, et le Surmoi.
Pour certains
cette notion d’identité apparaît dés le concept de socialisation de la personne
grâce à un processus d’intériorisation des représentations sociales qu’il s’est
créé, notamment par la maturation de son langage et de ses représentatifs.
Nous allons
voir que la notion d’identité du point de vue Psychanalytique a un marqueur, et
que celle ci permet par un champ de nuances qu’elle propose avec son diachronisme
dans les lectures que le conscient et l’inconscient proposent, une multitude de
lectures, ce qui va à la fois en simplifier et complexifier la nature de
l’étude.
Là aussi, je
proposerai des développements, mais il est utile de rappeler que la psychanalyse
apporte à la philosophie, entre autre une autre dimension, une lecture plus
spatiale, car nous raisonnons constamment ; le psychisme, donc l’être, la
pensée, sous le primat constant des deux pôles conscients et inconscients.
L’individu est
constamment les deux en même temps et pour rappel, n’en déplaise à certains la
pensée pure n’existe et ne pourra jamais
exister, elle est constamment matinée pas l’inconscient. Et comme je l’explique
dans mon ouvrage, l’inconscient n’est pas une pensée mais un état. Que
d’ailleurs beaucoup confondent en attribuant à ce qui semble être de la pensée
ce que nous pouvons nommer être de la déraison.
Ainsi
émettre une pensée n’est pas automatiquement assujetti à libérer de la raison !
Il est
intéressant d’appréhender quelques auteurs pour observer comment cette
construction de l’identité apparaît en Psychanalyse ainsi que les notions associées ; le concept des stades freudien, ou celle des
matrices de croissance ferencziennes, en sont représentatives, et nous pouvons
même dire qu’une certaine lecture de Jung fait apparaitre l’identité telle qu’il
peut la définir au moment ou se construit la Persona.
Comment aussi ne pas parler du stade du miroir !
Le premier à
l’évoquer a été Henri Wallon, puis Winnicott, Lacan, et Dolto qui est une
disciple de Lacan, et qui en émettra quelques écarts de formes. Ces auteurs
l’introduisent dans la sphère psychanalytique, mais sur le fond conceptuel il
n’y a guère de différence avec le stade phallique freudien. Ils essayent de
préciser simplement plus en apportant et complétant l’approche freudienne, comment la conscience
de Soi se précise et fonctionne.
Lacan considère
ce stade comme formateur de la fonction du « Je » ce stade est le
stade phallique qui se situe entre 6 et 18 mois. Ce stade se superpose aux deux
autres précédents, oral et anal. Mais Lacan en précise que cela ne peut se
faire sans la présence de l’autre. D’ailleurs c’est intéressant de retrouver l’importance
et la place de l’autre qui est là, c’est d’ailleurs l’espace dévolu au Psychanalyste
au cours de la cure analytique, rendant ainsi caduque tout ce qui peut être
sous tendu par les notions d’auto analyse, vaste illusion que les garçons d’ailleurs
aiment bien utiliser !
Mélanie Klein
l’évoque plus par la nécessité du regard de l’autre pour se reconnaître. Elle a
pu l’observer, plus à travers des traumatismes auprès de jeunes enfants.
Pour nous la
notion d’identité doit être remise dans sa notion de temporalité, pour la
comprendre et raisonner.
Reprenons
la notion d’identité à travers la lecture des stades :
Il ne s’agira
bien sûr que d’une représentation rapide donc incomplète.
- Un stade oral ou rien n’est différencié,
le narcissisme primaire et secondaire.
- Un stade anal ou tout est dans tout, c’est
le stade du ON et du NOUS. Pour l’enfant rien n’est réellement distingué ni distinguable,
mais existe à coté et en dehors de lui. C’est ce qui distingue principalement
ce stade du précédent. Le jeune enfant est sorti de cette espèce de cloaque du stade
oral, mais ce n’est que le jeu des soumissions dépendance à l’autre qui prévaut
toujours.
- Un stade phallique ou le JE apparaît et
existe, que beaucoup confondent avec un sursaut d’orgueil ou de suprématie.
Nous pouvons
résumer la vision que développe la Psychanalyse notamment dans la PAR, cette
période entre 6 et 18 mois (stade du miroir) ou (stade phallique) est dans tous
les cas assurément le moment formateur du « Je », ce stade ne peut s’effectuer
sans la présence de l’autre qui est là. D’ailleurs dans le langage ou
simplement la linguistique à quoi servirait le Je si l’autre n’était pas là
pour s’y opposer ou l’apposer. Pour nous le sujet est obligatoirement social,
n’en déplaise au mythe de l’Hermite, même lui même obéit à ces règles
d’identification.
Comment se reconnaître sans
le regard de l’autre ?
J’ai donc
besoin de l’autre pour me connaître, nous l’avons compris le stade oral est lui
indifférencié tout est dans tout, comme ce cloaque dont j’ai parlé. Et puis
surtout j’ai besoin de l’autre car c‘est dans cette relation que l’autre a avec
lui même que cela permettra entre autre à l’image de mon corps et de ma pensée
de réussir à s’exprimer ou pas. Les expériences sont incontournables du regard
approbateur ou désapprobateur de l’autre permettant en conséquence à l’enfant à
s’adapter. Ce que veut l’autre de moi dépend de lui avant tout. J’échappe a sa
propre réalité, et l’enfant que je suis dépend
de la capacité de cet autre notamment de sa capacité à assumer de voir
un autre lui même en moi, ou a le rejeter ou a en rejeter certaines parties.
Nous voyons
combien le rôle, la place des parents, des éducateurs est fondamentale,
cruciale. Tout pédagogue est obligatoirement un manipulateur, il lui revient de
trouver une alternance de méthodes, de conditionnements pour être aimé en
faisant plaisir, qui vont être intégrés comme des modèles effecteurs qu’à tord
beaucoup vont confondre avec un fondement de personnalité, j’y reviendrai plus
loin dans ce développement.
L’identité
est donc totalement inclue dans la notion d’apprentissage. Perçue et pensée.
A ce moment la Psychanalyse
ramène toujours cette dimension qui la distingue des autres approches philosophiques,
les concepts indissociés et complémentaires de conscience et d’inconscience.
Car cet
être en devenir est double il est vécus et pensées, simultanément !
La psychanalyse
précise ce fonctionnement du psychisme, la PAR le définit comme étant un
maillage atemporel dans lequel tout active tout.
Nous pourrions
débattre plus finement sur les différentiations entre l’identité et
l’identification. Mais le sujet à assurément besoin de l’autre pour se
constituer.
Se posent ainsi
de nombreuses questions, très au delà des mythes de l’enfant loup, de Mowgli ou
autres Tarzan, nous constatons que l’enfant à besoin de la présence de l’autre,
si possible adulte, et encore mieux parents.
S’établissent
donc des difficultés qui vont apparaitre dans différents contextes comme,
parents absents, deuils, familles mono parentale et plus récemment
homoparentale.
Le stade oral,
est un des premiers lieux de l’apparition de l’angoisse, d’ailleurs une
fixation à ce stade génère des pathologies très lourde, car c’est la première
expérience de la séparation d’avec la mère d’ailleurs qu’au stade fœtal
l’enfant ne connaît que comme prolongement de ce qu’il est. Ce stade phallique
est la prise de conscience rassurante de l’unité corporelle qui peut passer par
le fameux stade du miroir. Le passage brutal ou progressif du morcèlement
corporel à celui d’une unité par une image spéculaire entière, permet à ce
moment par identification à sa propre image l’émergence du Je.
Malheureusement
parfois l’image reste morcelée, et apparaissent les signes plus ou moins
visibles de la psychose qui progressivement s’inscrit et se nourrit dans le
morcèlement. L’identification qui n’est qu’une anticipation imaginaire
aliénante. Concrètement le modèle est cette image faite de spéculation que le
Moi idéal présente, ce sera le Moi sujet, et non objet qui progressivement va
pouvoir se mettre en place.
A ce stade
l’enfant ne peut que dépendre de ce que l’autre veut voir en moi. L’autre étant
principalement le parent à ces stades
précoces de la vie. Nous ne sommes bien
évidemment pas les mêmes en fonction de l’évolution de la courbe des années et
donc de fait pas les mêmes parents pour nos enfants que nous n’aimons pas de la
même façon et qui subissent malheureusement les aléas de nos vies, avec
diverses fortunes et infortunes. Sachant que nos personnalités évoluant
nous n’avons pas la même demande,
prétention et attitude face à nos enfants, qui de fait n’ont pas les mêmes
parents, et ceci n’en déplaisent à certains ! Voir mon article
précédent : « L’affection parentale est elle partageable ? »
Pour le projet et
développement que j’utilise, ce sont les stades freudiens, qui vont servir de
repères. Cela apparait et se synchronise
pendant le stade phallique celui du
Je l’étape où l’enfant prend conscience
de cette plénitude du Je.
« Je » existe, J’existe, je
suis différent de l’autre ! Et pareil ! Je suis comme lui, mais je
suis différent !
Il est a ce moment
indispensable que l’enfant conscient de ses différences intègre à travers ses « Je »
(Jeux pour les lacanistes !), les concepts d’adaptation, auxquels d’ailleurs
ce stade prépare, qui est la période de latence, à qui certains à tord, attribuent une neutralité
dans l’apport à l’enfant alors qu’il s’agit de la mise en instance des
conditions d’adaptations sociales.
- Pour en
revenir aux stades :
Le stade
primitif oral est un stade de non dissociation de confusion totale, l’enfant
est le monde et réciproquement. C’est une étape ou n’existe que l’indifférenciation,
face à son auto suffisance imaginée l’enfant ne perçoit aucune autre
réalité que la sienne propre. Des
fixations à ce stade génèrent des pathologies lourdes de la psychose à la schizophrénie,
voire mélancolie pour un stade plus élaboré.
L’enfant ne prend
progressivement conscience de la réalité du monde (que l’autre existe est
présent notamment pour l’alimenter) qu’au stade anal, en fixer un âge est là
encore relatif mais qui se situe entre une et trois années.
C’est après
cette étape de maitrise des sphincters de la découverte de l’autre et de sa
demande à laquelle il peut se soumettre ou s’opposer que la notion d’identité
apparaît. Le lieu n’étant pas ici celui d’une étude sur la théorie du genre, je
n’évoquerais bien sûr pas cela, car ce n’est qu’une construction, une posture
et une non réalité que l’on veut nous imposer comme sujet de pensée. Mais à ce
stade qui se superpose aux précédents la réalité du sexe biologique
apparaît. Et l’enfant souvent se
construit une représentation de son rôle dépendant bien sûr de la culture sociologique
que ses modèles principalement parentaux lui proposent.
Que choisi
t’on ? Sûrement pas ses parents, ni son mode éducatif, que celui-ci soit
autoritaire ou laxiste. L’enfant s’adapte et si l’éducateur est un bon
manipulateur, cela fonctionnera le plus longtemps que le système le permettra.
L’éducateur, l’enseignant, le manageur sont et doivent le savoir des
manipulateurs. Il ne faut pas être dupe, la pédagogie c‘est l’art de faire
passer, apprécier toute forme de
contrainte : « Tu as un don pour le piano mais tu dois le
travailler. Tu me diras merci plus tard etc. ». Tout cela je le montrerai
et le développerai dans un article intitulé : « L’art de la
pédagogie ».
Pour rappel c’est
l’ensemble des vécus qui par les charges émotionnelles qu’ils proposent construisent
une personnalité sur le substrat inné que le génétique pré-produit.
De nombreux
conditionnements « en contre sont possibles », et il faut faire très
attention en cette période, à tous les discours extrêmes qui feront de l’enfant
un jeune cobaye, qui sera l’objet de démonstration de toutes sortes.
Nous savons
combien il est difficile dans un cadre sans violence et tensions particulières,
en fonction de l’identité des parents de trouver des repères suffisamment
structurants. Mais la clinique prouve au quotidien combien en fonction de la
personnalité et de l’attitude de la Mère et du Père, ou de la structure
parentale, l’enfant s’organise.
Il est évident
que l’enfant, à ces stades archaïques, va se structurer sans aucun choix possible
pendant encore quelques années. Aussi il va se façonner avec ces modèles
parentaux, familiaux, qui lui sont imposés, il prendra conscience que bien plus
tard des éléments de cheminement, une analyse personnelle en est une des
possibilités les plus abouties pour parfaire cette lecture.
Notre société contemporaine
présente des situations singulières qui peuvent relever de la philosophie, de
la morale. Se pose ipso facto, par exemple, la problématique des familles mono
parentales ou d’autres formes.
Toujours dans
cette perspective de construction, celle de l’identité sexuée se fait en
référence dont l’enfant prend conscience qu’il est un garçon ou une fille. Et
va par représentation et attente de ses parents se construire une représentation
de son rôle et du genre. C’et là aussi que se joue le complexe d’Œdipe.
Par les
différentes cliniques nous nous rendons compte que malgré toute l’adversité qui
peut apparaître au niveau de ces concepts, et d’ailleurs il faut s’interroger
sur les raisons de ces oppositions, ces schémas,
même topiques que sont les stades y compris celui de l’Oedipe, sont apparents
très rapidement lors d’un cheminement de la cure psychanalytique.
Et toutes les
hypothèses sont possibles, envisageables lors de ces rencontres parents
enfants, autant de rendez vous réussis, autant de rendez vous ratés !
Ce sont que
nous le voulions ou non les modèles effecteurs qui vont conditionner et animer
notre système de fonctionnement, que nous souvent nous comprenons comme étant
un choix, mais qui souvent n’est qu’une déraison sur une bouffée d’affect.
Ce que nous définissons souvent comment étant une pensée, une
raison émanant d’un processus élaboré intellectuel, n’est souvent qu’une
déraison fruit d’une poussée d’affect !
Cette
construction dépend du sexe biologique mais aussi de la culture dans laquelle
naît et évolue l'enfant.
Le psychisme
comme le définit la PAR est un vaste mariage atemporel dans lequel conscient et
inconscient sont présents en permanence. Ainsi autant on ne peut pas s'empêcher
de penser, autant on ne peut pas
s'empêcher de sentir le biotype par le biais de la manifestation des affects. C’est
ainsi fait, que les deux fonctions se
chevauchent et s'interpellent en permanence.
Le Moi étant cet espèce de ludion, à la recherche d’un équilibre constant qu’il
va tenter d’établir par la pensée, dans ce vaste système homéostatique
atemporel qu’est le psychisme.
Et si une
autre notion intervenait, ou du moins une autre forme de thèse, celle du choix comme élément constitutif de
l’identité. En effet la preuve de notre identité, c’est uniquement ce qu’elle
produit ou nous fait créer. Et que cela soit voulu, ou pas, c’est aussi surtout, en permanence, l’expression du conscient
et de l’inconscient.
Et là aussi je
développerai dans un autre article ce
qu’est la Pensée qu’il ne faut pas confondre (dans le sens de productions
d’idées raisonnables), avec la déraison. Qui est comme le rappelle la
définition du paranoïaque : Celui ci raisonne juste mais sur des prémisses
affectifs faux. Il en est de même pour l’ensemble des productions de l’esprit.
Je suis donc ce que j’ai choisi !
Ou une nouvelle façon de
définir l’identité !
L'identité et le choix se
confondent, l'un exprime l'autre dans ce qui est conscient et inconscient
ensemble. L'identité est les deux, conscient et inconscient, en même temps nous ne sommes
pas alternativement l'un ou l'autre, nous sommes les deux ensemble et
simultanément.
Le choix est
vraisemblablement ce qui définit le mieux l'identité, particulièrement selon son état car il est l'expression du Je
dans son jeu
L'identité est comme le temps,
une intemporalité d'instants qui la définit par ce qu’elle représente du Moi
dans ses actions. L'état de l'identité est la résultante de ces actions, dire
je pense donc je suis est insuffisant car celui qui arriverait à ne pas penser (et
je défie quiconque d’y parvenir) est malgré tout !
Petit conseil au « débotté »
aux parents qui liraient cet article. Je suis surpris de constater combien
sont ceux, qui lorsqu’ils parlent à leur enfant disent : « Ma fille,
mon fils je pense que… » Quelle erreur, je dirai même quelle
catastrophe ! Cela maintient dans ce que la Psychanalyse nomme le Moi
objet et non le Moi sujet, l’enfant ou l’ado est identifié comme étant dans la
posture de l’état d’enfant, il n’est pas identifié par son prénom, il est donc
amalgamé dans la masse des probables enfantins. Cela continue à un double
blocage maintenir l’enfant dans son rôle et grade enfantin, l’empêchant de
« grandir » et celui de ne pas s’approprier avec suffisamment de
pertinence ce qui est constitutif de son Moi intime. Et puis très rapidement le
mal être que l’enfant ne pourra que ressentir, sera celui d’un enfant rebelle
qui ne pourra rechercher son identité que dans l’expression d’une révolte
constante. Ou pire n’accédera jamais à l’adaptation telle que je l’explique
dans mon ouvrage, et n’aura de choix que la soumission aux codes parentaux, même
si l’individu, revendiquera ceux ci comme étant des choix.
En bref, une belle catastrophe éducative !
L’identité
est subjective, relative, temporelle, et surtout réelle d’une définition.
Le psychisme
comme le définit la PAR est un vaste mariage atemporel dans lequel conscient et
inconscient sont présents ensembles en permanence, autant on ne peut pas
s'empêcher de penser, autant on ne peut pas s'empêcher de sentir ! Le biotype
est ainsi fait, les deux fonctions se chevauchent et s'interpellent en
permanence. La notion d'identité renvoie obligatoirement à la notion de vie,
qu'est-ce que la vie, quel est le sens de la vie, où commence t'elle, à partir
de quel moment est l'existant, et comment situer le début de l'être ?
Je laisserai
pour l’instant ce débat aux philosophes dans lequel les religions rebondissent
au nom de la morale. Mas cela montre aussi que la Psychanalyse évolue
constamment aux frontières de ces domaines.
Dire je suis
parce que je le pense ou je le veux n’existe pas ainsi comme le précise la
Psychanalyse, car la pensée ne peut être séparée de notre réalité, la
résultante de nos choix.
Je pense donc
je suis « Le cogito », est la citation la plus connue du discours de
la méthode de René Descartes, dans lequel il veut s’appuyer sr la certitude de
son existence pour fonder une nouvelle métaphysique. La Psychanalyse n’a bien
sûr en aucun cas la volonté de s’opposer à ces travaux, d’autant qu’il faut
resituer chaque œuvre dans son contexte historique et notamment l’avancée
considérable que celle-ci a apportée, à la réflexion et place de l’homme dans
la nature et face à l’animal. La psychanalyse par contre en amplifie la portée,
en apportant la dimension de l’inconscient, amplifiant ainsi la diversité des
éléments constitutifs de l’identité.
Je suis parce que je fais, par ce que je fais, est plus la réalité.
Tout ce qui
émane de ma personne, que ce soit les pensées, l’habillement, ma façon de
parler, de me vêtir, mes achats, etc. C’est cela mon identité.
L’identité
échappe à la seule pensée, car elle l’expression pleinement de l’être qui est
un tout indissociable de pensées et d ‘émotions. Nous pouvons vouloir
être, mais savons nous observer quelle réalité nous sommes, et pire qui peut
l’observer, et encore mieux nous le dire ?
L’ensemble constitue le psychisme, qui
existe bien avant la pensée.
Au final cet
article, n’est qu’une présentation d’un chapitre à venir dans d’autres écrits.
Il est donc une simple présentation d’un développement psychanalytique sur le
sujet de l’identité.
La visée de cet
écrit est de rappeler que , surtout sur le terrain de la psyché, les systèmes
ne sont pas toujours aussi élémentaire que de dire « je pense donc je suis »
, et surtout montrer que seule la pensée n’a pas le primat sur l’ensemble de la
Psyché. Surtout aussi de se méfier des idées toutes faites et très souvent réductrices.
Mais au final,
c’est comme les poupées Russes, au bout de ces strates, ces téguments, ces
couches qui nous constituent, ce moi intime, nous le connaissons bien aussi,
surtout, quand sans complaisance, nous nous autorisons ce regard. La démarche
analytique c’est cela cette petite poupée que la perlaboration révèle à la fin
de la démarche psychanalytique, au final nous la connaissons bien mais quelle
place avait elle réellement, si elle en avait.
Tout cela je
vais continuer à le développer dans d’autres chapitres à venir.
Lien sur mon
livre : Changer et Guérir vite grâce à la psychanalyse.
Paru aux Editions Maïa
Paru aux Editions Maïa