mercredi 12 juillet 2017

L'identité

                              




                                          L’identité

                    Cet autre que je suis, et que je connais si peu ou si bien... Moi !

                            Ou une autre façon de raisonner l’identité.



Cet article, comme la plupart  de ceux présentés sur ce blog, est une prémisse pour un développement plus approfondi ultérieurement.

L’identité, c’est un sujet, un thème qui revient fréquemment ; comme la pièce d’identité, l’identité culturelle, l’identité religieuse, la crise de l’identité, l’identité nationale, une identité remarquable en mathématique et tant d’autre. Comment la préciser autrement que de dire que c’est un sujet de réflexion qui pour nous sera principalement axé autour de la psychologie sociale et surtout de l’approche que la Psychanalyse autorise.

Mais pour préluder nous pourrions resserrer en formulant qu’il s’agit de la reconnaissance de ce qu’est l’individu, par lui même et par les autres.

Il s’agit donc ici de traiter de l’identité dans ce qui relève de la personnalité, sachant que ce qui relève de l’ensemble de la personne je l’ai esquissé  dans un article précédent intitulé : « L’habit fait le moine ». Dans celui-ci j’explique combien nous ne pouvons pas échapper à ce que nous montrons que cela soit apparences ou ce que nous pensons être des réalités. Les deux approches se complètent.

C’est aussi et surtout une notion, un concept qui se trouve au carrefour de différentes disciplines comme la philosophie, la géographie, la biologie, et l’histoire qui en parle aussi lorsqu’elle évoque l’identité des peuples notamment.

Tout s’y réfère de fait, la notion des espèces biologiques que j’évoque dans mon dernier ouvrage à travers les matrices de croissance de Ferenczi. Les appartenances culturelles communautaires n’y échappent pas non plus.

 L’identité perçue par l’individu est souvent comme une sorte de sentiment d’harmonie, mais c’est toujours un sentiment subjectif de continuité temporelle. Nous le verrons la notion de temporalité, relativise l’absolue de la perception définissant un état.

L’identité est relative elle est perçue individuellement, collectivement et socialement. Et surtout elle est temporelle, dans le sens ou l’identité c’est donc tout simplement ce que je suis, celui là, ici maintenant qui est présent. Mais qu’en est il de lui avant, et de celui qu’il sera dans quelques minutes ?

L’identité est personnelle, bien que cela soit beaucoup plus complexe à, définir car celle ci est souvent confondue dans des groupes d’appartenances, sociales, ethniques, politiques, religieuses. Cette appartenance assez souvent nous échappe et notamment les organismes de sondage par exemple intègrent cette notion d’identité, sans bien évidemment notre assentiment et même notre connaissance d’appartenir à telle ou telle catégorie.

Pour en avoir une représentation plus synthétique nous pouvons l’appréhender de cette façon :


      L’identité :


-       C’est le caractère de ce qui est identique ou de ce qui est confondu.

-       C’est en mathématiques le constat qu’une similitude, un constat que deux objets deux membres, sont les mêmes systématiquement quelques soit leurs valeurs prises par les différents paramètres de l’équation.

-       C’est souvent considéré aussi par extension comme un synonyme des concepts d’égalité, d’équivalence.

-       C’est par renforcement de  la notion d’équivalence le fait de définir qu’un être vivant est le même qu’un autre.

-       C’est aussi la possibilité de regrouper plusieurs choses ou être vivants sous un même concept, ou un même idée. L’identité nationale en est un bon exemple.

-       C’est la possibilité de différencier avec le moins de confusion une chose, un animal, une personne entre et parmi d’autres (carte d’identité, photo d’identité). A ce propos chaque catégorie de classification aura ses exigences et spécifités de différentiation qui échapperont souvent  de fait à l’individu concerné.

-       C’est donc généralement une accumulation qui socialement permet de déterminer l’identité comme : le nom, le prénom , la filiation, la date, le lieu de naissance, les empreintes digitales, les photographies, et plus récemment les empreintes génétiques.


Bien qu’en psychologie il est admis de définir l’identité comme la conscience que l’on a de soi même, dans le sens ou cela permet à l’individu de se percevoir dans ce qu’il a d’unique de définir son individualité, celle ci est et sera toujours subjective, et liée à la temporalité.

- Subjective dans le sens ou elle englobe des notions diverses comme la représentation de Soi et la conscience de Soi. Cela est en psychologie admit assez communément comme une appréhension cognitive de et du  Soi.

- Temporelle, car celui que je suis, prétend ou pense être n’est, n’existe qu’à un instant donné. Celui d’avant ou celui d’après n’est pas le même. Il est important de définir cela pour montrer, que notamment tous les tests, bilans de toutes sortes, ne définissent qu’une valeur très relative, de ce que nous sommes, voire parfois complétement faussée. L’individu étant constamment en évolution pétri de tout ce dont l’exotype le nourrit, et de ce que son biotype dans l’état de perception dans lequel il fonctionne à l’instant T s’en accapare et le gère avec plus ou moins de bonheur. Ceci encore je le développerai, car je comprends que la compréhension n’en soit pas immédiate.

Bref l’individu, est un comme  chantier opératif et spéculatif, et mon article a pour prétention l’humilité, face à cette question importante de l’identité. La définir comme le font certains à vastes coups de sabre est un leurre, ainsi tous les tests de personnalité ou autre, principalement proposés dans des magazines ou sur internet, sont pour la plupart à considérer comme des amusements de plage.

Mais il faut bien se raccrocher à quelque chose, cela sécurise, même si la plupart du temps, au mieux cela ne peut être qu’un vague repère. Donc ces magazines proposant cela ont encore un bel avenir, plein d’argent garanti ! Car l’homme a besoin de repères pour savoir à titre personnel quelles sont ses caractéristiques. Il va de soit que les résultats de ces tests nous sont toujours favorables, car sinon comment continuer à vendre !

La psychanalyse est à l’opposé de tout cela car elle s’inscrit dans l’unicité de l’être dans la réversibilité du psychisme tel que le décrit la PAR, et dans l’atemporalité du psychisme, et cela avec neutralité pour garantir le maximum d’objectivité opératoire.

C’est par la carte d’identité un « non échappatoire social », qui comme l’indique mon article : « l’habit fait le moine », nous appartient et nous échappe en même temps. Elle est précise, nationalité française, yeux noirs, taille …etc. et surtout relative, puisqu’elle intègre de fait cette  temporalité.

Au final qu’est elle vraiment si elle nous appartient, et aussi aux autres ?

Il y a donc plusieurs sortes d’identité, une sociale, et l’autre personnelle, relevant plus de l’intime, c’est celle là qui nous intéresse car elle montre qui nous pensons être. Il est donc intéressant de voir comment celle ci s’organise et se structure.

Néanmoins il est possible de sérier au mieux cette fantasmatique idée de l’être. Du qui suis je. Car nous sommes fondamentalement défini par ce que nous accomplissons. Et cet état peut être palpable, dans le cadre d’un socle qui malgré tout peut être mieux explicité.

Mais ce qui m’intéresse ici c’est de montrer comment la Psychanalyse considère et traite de cette notion.

La Psychanalyse en définit des éléments qui peuvent en complexifier la perception, mais qui surtout l’explicite, comme succinctement cet article veut le traiter. Elle s’inscrit dans cette notion de constance dialectique, ce qui signifie un changement dans la pérennité. Cela se transcrit dans une dynamique permanente d’aménagement des divergences et  concordances entre les oppositions. Cette perception, définie comme l’ipséité, est un cheminement constant que nous allons retrouver à travers les matrices de croissance de Ferenczi, entre autre, dans lesquelles  cela correspond au stade d’adaptation.

Dans la tradition freudienne que je reprends et développe à travers la pratique de la PAR nous pouvons considérer l’identité comme une construction qui est caractérisée par les rapports entre les différentes instances que les deux topiques freudiennes proposent, mais plus particulièrement la seconde lorsqu’elle parle des rapports et conflits entre le Moi, le Ça, et le Surmoi.

Pour certains cette notion d’identité apparaît dés le concept de socialisation de la personne grâce à un processus d’intériorisation des représentations sociales qu’il s’est créé, notamment par la maturation de son langage et de ses représentatifs.

Nous allons voir que la notion d’identité du point de vue Psychanalytique a un marqueur, et que celle ci permet par un champ de nuances qu’elle propose avec son diachronisme dans les lectures que le conscient et l’inconscient proposent, une multitude de lectures, ce qui va à la fois en simplifier et complexifier la nature de l’étude.

Là aussi, je proposerai des développements, mais il est utile de rappeler que la psychanalyse apporte à la philosophie, entre autre une autre dimension, une lecture plus spatiale, car nous raisonnons constamment ; le psychisme, donc l’être, la pensée, sous le primat constant des deux pôles conscients et inconscients.

L’individu est constamment les deux en même temps et pour rappel, n’en déplaise à certains la pensée pure n’existe et  ne pourra jamais exister, elle est constamment matinée pas l’inconscient. Et comme je l’explique dans mon ouvrage, l’inconscient n’est pas une pensée mais un état. Que d’ailleurs beaucoup confondent en attribuant à ce qui semble être de la pensée ce que nous pouvons nommer être de la déraison.

 Ainsi émettre une pensée n’est pas automatiquement assujetti à libérer de la raison !

Il est intéressant d’appréhender quelques auteurs pour observer comment cette construction de l’identité apparaît en Psychanalyse ainsi que les  notions associées ;  le concept des stades freudien, ou celle des matrices de croissance ferencziennes, en sont représentatives, et nous pouvons même dire qu’une certaine lecture de  Jung fait apparaitre l’identité telle qu’il peut la définir au moment ou se construit la Persona.

                      Comment aussi  ne pas parler du stade du miroir !

Le premier à l’évoquer a été Henri Wallon, puis Winnicott, Lacan, et Dolto qui est une disciple de Lacan, et qui en émettra quelques écarts de formes. Ces auteurs l’introduisent dans la sphère psychanalytique, mais sur le fond conceptuel il n’y a guère de différence avec le stade phallique freudien. Ils essayent de préciser simplement plus en apportant et complétant  l’approche freudienne, comment la conscience de Soi se précise et fonctionne.

Lacan considère ce stade comme formateur de la fonction du « Je » ce stade est le stade phallique qui se situe entre 6 et 18 mois. Ce stade se superpose aux deux autres précédents, oral et anal. Mais Lacan en précise que cela ne peut se faire sans la présence de l’autre. D’ailleurs c’est intéressant de retrouver l’importance et la place de l’autre qui est là, c’est d’ailleurs l’espace dévolu au Psychanalyste au cours de la cure analytique, rendant ainsi caduque tout ce qui peut être sous tendu par les notions d’auto analyse, vaste illusion que les garçons d’ailleurs aiment bien utiliser !

Mélanie Klein l’évoque plus par la nécessité du regard de l’autre pour se reconnaître. Elle a pu l’observer, plus à travers des traumatismes auprès de jeunes enfants.

Pour nous la notion d’identité doit être remise dans sa notion de temporalité, pour la comprendre et raisonner.


                          
                   Reprenons la notion d’identité à travers la lecture des stades :


Il ne s’agira bien sûr que d’une représentation rapide donc incomplète.

-       Un stade oral ou rien n’est différencié, le narcissisme primaire et secondaire.

-       Un stade anal ou tout est dans tout, c’est le stade du ON et du NOUS. Pour l’enfant rien n’est réellement distingué ni distinguable, mais existe à coté et en dehors de lui. C’est ce qui distingue principalement ce stade du précédent. Le jeune enfant  est sorti de cette espèce de cloaque du stade oral, mais ce n’est que le jeu des soumissions dépendance à l’autre qui prévaut toujours.

-       Un stade phallique ou le JE apparaît et existe, que beaucoup confondent avec un sursaut d’orgueil ou de suprématie.

Nous pouvons résumer la vision que développe la Psychanalyse notamment dans la PAR, cette période entre 6 et 18 mois (stade du miroir) ou (stade phallique) est dans tous les cas assurément le moment formateur du « Je », ce stade ne peut s’effectuer sans la présence de l’autre qui est là. D’ailleurs dans le langage ou simplement la linguistique à quoi servirait le Je si l’autre n’était pas là pour s’y opposer ou l’apposer. Pour nous le sujet est obligatoirement social, n’en déplaise au mythe de l’Hermite, même lui même obéit à ces règles d’identification.


                   Comment se reconnaître sans le regard de l’autre ?


J’ai donc besoin de l’autre pour me connaître, nous l’avons compris le stade oral est lui indifférencié tout est dans tout, comme ce cloaque dont j’ai parlé. Et puis surtout j’ai besoin de l’autre car c‘est dans cette relation que l’autre a avec lui même que cela permettra entre autre à l’image de mon corps et de ma pensée de réussir à s’exprimer ou pas. Les expériences sont incontournables du regard approbateur ou désapprobateur de l’autre permettant en conséquence à l’enfant à s’adapter. Ce que veut l’autre de moi dépend de lui avant tout. J’échappe a sa propre réalité, et l’enfant que je suis dépend  de la capacité de cet autre notamment de sa capacité à assumer de voir un autre lui même en moi, ou a le rejeter ou a en rejeter certaines parties.

Nous voyons combien le rôle, la place des parents, des éducateurs est fondamentale, cruciale. Tout pédagogue est obligatoirement un manipulateur, il lui revient de trouver une alternance de méthodes, de conditionnements pour être aimé en faisant plaisir, qui vont être intégrés comme des modèles effecteurs qu’à tord beaucoup vont confondre avec un fondement de personnalité, j’y reviendrai plus loin dans ce développement.

 L’identité est donc totalement inclue dans la notion d’apprentissage. Perçue et pensée.

A ce moment la Psychanalyse ramène toujours cette dimension qui la distingue des autres approches philosophiques, les concepts indissociés et complémentaires de conscience et d’inconscience.


     Car cet être en devenir est double il est vécus et pensées, simultanément !


La psychanalyse précise ce fonctionnement du psychisme, la PAR le définit comme étant un maillage atemporel dans lequel tout active tout.

Nous pourrions débattre plus finement sur les différentiations entre l’identité et l’identification. Mais le sujet à assurément besoin de l’autre pour se constituer.

Se posent ainsi de nombreuses questions, très au delà des mythes de l’enfant loup, de Mowgli ou autres Tarzan, nous constatons que l’enfant à besoin de la présence de l’autre, si possible adulte, et encore mieux parents.

S’établissent donc des difficultés qui vont apparaitre dans différents contextes comme, parents absents, deuils, familles mono parentale et plus récemment homoparentale.

Le stade oral, est un des premiers lieux de l’apparition de l’angoisse, d’ailleurs une fixation à ce stade génère des pathologies très lourde, car c’est la première expérience de la séparation d’avec la mère d’ailleurs qu’au stade fœtal l’enfant ne connaît que comme prolongement de ce qu’il est. Ce stade phallique est la prise de conscience rassurante de l’unité corporelle qui peut passer par le fameux stade du miroir. Le passage brutal ou progressif du morcèlement corporel à celui d’une unité par une image spéculaire entière, permet à ce moment par identification à sa propre image l’émergence du Je.

Malheureusement parfois l’image reste morcelée, et apparaissent les signes plus ou moins visibles de la psychose qui progressivement s’inscrit et se nourrit dans le morcèlement. L’identification qui n’est qu’une anticipation imaginaire aliénante. Concrètement le modèle est cette image faite de spéculation que le Moi idéal présente, ce sera le Moi sujet, et non objet qui progressivement va pouvoir se mettre en place.

A ce stade l’enfant ne peut que dépendre de ce que l’autre veut voir en moi. L’autre étant principalement le parent à  ces stades précoces de la vie. Nous ne  sommes bien évidemment pas les mêmes en fonction de l’évolution de la courbe des années et donc de fait pas les mêmes parents pour nos enfants que nous n’aimons pas de la même façon et qui subissent malheureusement les aléas de nos vies, avec diverses fortunes et infortunes. Sachant que nos personnalités évoluant nous  n’avons pas la même demande, prétention et attitude face à nos enfants, qui de fait n’ont pas les mêmes parents, et ceci n’en déplaisent à certains ! Voir mon article précédent : « L’affection parentale est elle partageable ? » 

Pour le projet et développement que j’utilise, ce sont les stades freudiens, qui vont servir de repères. Cela  apparait et se synchronise  pendant le stade phallique celui du Je  l’étape où l’enfant prend conscience de cette plénitude du Je.

« Je » existe, J’existe, je suis différent de l’autre ! Et pareil ! Je suis comme lui, mais je suis différent !   

Il est a ce moment indispensable que l’enfant conscient de ses différences intègre à travers ses « Je » (Jeux pour les lacanistes !), les concepts d’adaptation, auxquels d’ailleurs ce stade prépare, qui est la période de latence, à qui  certains à tord, attribuent une neutralité dans l’apport à l’enfant alors qu’il s’agit de la mise en instance des conditions d’adaptations sociales.

- Pour en revenir aux stades :

Le stade primitif oral est un stade de non dissociation de confusion totale, l’enfant est le monde et réciproquement. C’est une étape ou n’existe que l’indifférenciation, face à son auto suffisance imaginée l’enfant ne perçoit aucune autre réalité  que la sienne propre. Des fixations à ce stade génèrent des pathologies lourdes de la psychose à la schizophrénie, voire mélancolie pour un stade plus élaboré.

L’enfant ne prend progressivement conscience de la réalité du monde (que l’autre existe est présent notamment pour l’alimenter) qu’au stade anal, en fixer un âge est là encore relatif mais qui se situe entre une et trois années.

C’est après cette étape de maitrise des sphincters de la découverte de l’autre et de sa demande à laquelle il peut se soumettre ou s’opposer que la notion d’identité apparaît. Le lieu n’étant pas ici celui d’une étude sur la théorie du genre, je n’évoquerais bien sûr pas cela, car ce n’est qu’une construction, une posture et une non réalité que l’on veut nous imposer comme sujet de pensée. Mais à ce stade qui se superpose aux précédents la réalité du sexe biologique apparaît.  Et l’enfant souvent se construit une représentation de son rôle dépendant bien sûr de la culture sociologique que ses modèles principalement parentaux lui proposent.

Que choisi t’on ? Sûrement pas ses parents, ni son mode éducatif, que celui-ci soit autoritaire ou laxiste. L’enfant s’adapte et si l’éducateur est un bon manipulateur, cela fonctionnera le plus longtemps que le système le permettra. L’éducateur, l’enseignant, le manageur sont et doivent le savoir des manipulateurs. Il ne faut pas être dupe, la pédagogie c‘est l’art de faire passer, apprécier toute forme de  contrainte : « Tu as un don pour le piano mais tu dois le travailler. Tu me diras merci plus tard etc. ». Tout cela je le montrerai et le développerai dans un article intitulé : « L’art de la pédagogie ».

Pour rappel c’est l’ensemble des vécus qui par les charges émotionnelles qu’ils proposent construisent une personnalité sur le substrat inné que le génétique pré-produit.

De nombreux conditionnements « en contre sont possibles », et il faut faire très attention en cette période, à tous les discours extrêmes qui feront de l’enfant un jeune cobaye, qui sera l’objet de démonstration de toutes sortes.

Nous savons combien il est difficile dans un cadre sans violence et tensions particulières, en fonction de l’identité des parents de trouver des repères suffisamment structurants. Mais la clinique prouve au quotidien combien en fonction de la personnalité et de l’attitude de la Mère et du Père, ou de la structure parentale,  l’enfant s’organise.

Il est évident que l’enfant, à ces stades archaïques, va  se structurer sans aucun choix possible pendant encore quelques années. Aussi il va se façonner avec ces modèles parentaux, familiaux, qui lui sont imposés, il prendra conscience que bien plus tard des éléments de cheminement, une analyse personnelle en est une des possibilités les plus abouties pour parfaire cette lecture.

Notre société contemporaine présente des situations singulières qui peuvent relever de la philosophie, de la morale. Se pose ipso facto, par exemple, la problématique des familles mono parentales ou d’autres formes.
Toujours dans cette perspective de construction, celle de l’identité sexuée se fait en référence dont l’enfant prend conscience qu’il est un garçon ou une fille. Et va par représentation et attente de ses parents se construire une représentation de son rôle et du genre. C’et là aussi que se joue le complexe d’Œdipe.
Par les différentes cliniques nous nous rendons compte que malgré toute l’adversité qui peut apparaître au niveau de ces concepts, et d’ailleurs il faut s’interroger sur les raisons de ces oppositions,  ces schémas, même topiques que sont les stades y compris celui de l’Oedipe, sont apparents très rapidement lors d’un cheminement de la cure psychanalytique.
Et toutes les hypothèses sont possibles, envisageables lors de ces rencontres parents enfants, autant de rendez vous réussis, autant de rendez vous ratés !
Ce sont que nous le voulions ou non les modèles effecteurs qui vont conditionner et animer notre système de fonctionnement, que nous souvent nous comprenons comme étant un choix, mais qui souvent n’est qu’une déraison sur une bouffée d’affect.
Ce que nous définissons souvent comment étant une pensée, une raison émanant d’un processus élaboré intellectuel, n’est souvent qu’une déraison fruit d’une poussée d’affect !
Cette construction dépend du sexe biologique mais aussi de la culture dans laquelle naît et évolue l'enfant.
Le psychisme comme le définit la PAR est un vaste mariage atemporel dans lequel conscient et inconscient sont présents en permanence. Ainsi autant on ne peut pas s'empêcher de penser, autant  on ne peut pas s'empêcher de sentir le biotype par le biais de la manifestation des affects. C’est ainsi fait, que  les deux fonctions se chevauchent et s'interpellent en permanence. Le Moi étant cet espèce de ludion, à la recherche d’un équilibre constant qu’il va tenter d’établir par la pensée, dans ce vaste système homéostatique atemporel qu’est le psychisme.

Et si une autre notion intervenait, ou du moins une autre forme de thèse,  celle du choix comme élément constitutif de l’identité. En effet la preuve de notre identité, c’est uniquement ce qu’elle produit ou nous fait créer. Et que cela soit voulu, ou pas, c’est aussi  surtout, en permanence, l’expression du conscient et de l’inconscient.

Et là aussi je développerai dans un autre article  ce qu’est la Pensée qu’il ne faut pas confondre (dans le sens de productions d’idées raisonnables), avec la déraison. Qui est comme le rappelle la définition du paranoïaque : Celui ci raisonne juste mais sur des prémisses affectifs faux. Il en est de même pour l’ensemble des productions de l’esprit.



                                 Je suis donc ce que j’ai choisi !

                       Ou une nouvelle façon de définir l’identité !


L'identité et le choix se confondent, l'un exprime l'autre dans ce qui est conscient et inconscient ensemble. L'identité est les deux, conscient  et inconscient, en même temps nous ne sommes pas alternativement l'un ou l'autre, nous sommes les deux ensemble et simultanément.

Le choix est vraisemblablement ce qui définit le mieux l'identité, particulièrement  selon son état car il est l'expression du Je dans son jeu

L'identité est comme le temps, une intemporalité d'instants qui la définit par ce qu’elle représente du Moi dans ses actions. L'état de l'identité est la résultante de ces actions, dire je pense donc je suis est insuffisant car celui qui arriverait à ne pas penser (et je défie quiconque d’y parvenir) est malgré tout !


Petit conseil au « débotté » aux parents qui liraient cet article. Je suis surpris de constater combien sont ceux, qui lorsqu’ils parlent à leur enfant disent : « Ma fille, mon fils je pense que… » Quelle erreur, je dirai même quelle catastrophe ! Cela maintient dans ce que la Psychanalyse nomme le Moi objet et non le Moi sujet, l’enfant ou l’ado est identifié comme étant dans la posture de l’état d’enfant, il n’est pas identifié par son prénom, il est donc amalgamé dans la masse des probables enfantins. Cela continue à un double blocage maintenir l’enfant dans son rôle et grade enfantin, l’empêchant de « grandir » et celui de ne pas s’approprier avec suffisamment de pertinence ce qui est constitutif de son Moi intime. Et puis très rapidement le mal être que l’enfant ne pourra que ressentir, sera celui d’un enfant rebelle qui ne pourra rechercher son identité que dans l’expression d’une révolte constante. Ou pire n’accédera jamais à l’adaptation telle que je l’explique dans mon ouvrage, et n’aura de choix que la soumission aux codes parentaux, même si l’individu, revendiquera ceux ci comme étant des choix.     
  
                             En bref, une belle catastrophe éducative !


   L’identité est subjective, relative, temporelle, et surtout réelle d’une définition.


Le psychisme comme le définit la PAR est un vaste mariage atemporel dans lequel conscient et inconscient sont présents ensembles en permanence, autant on ne peut pas s'empêcher de penser, autant on ne peut pas s'empêcher de sentir ! Le biotype est ainsi fait, les deux fonctions se chevauchent et s'interpellent en permanence. La notion d'identité renvoie obligatoirement à la notion de vie, qu'est-ce que la vie, quel est le sens de la vie, où commence t'elle, à partir de quel moment est l'existant, et comment situer  le début de l'être ?

Je laisserai pour l’instant ce débat aux philosophes dans lequel les religions rebondissent au nom de la morale. Mas cela montre aussi que la Psychanalyse évolue constamment aux frontières de ces domaines.

Dire je suis parce que je le pense ou je le veux n’existe pas ainsi comme le précise la Psychanalyse, car la pensée ne peut être séparée de notre réalité, la résultante de nos choix.

Je pense donc je suis « Le cogito », est la citation la plus connue du discours de la méthode de René Descartes, dans lequel il veut s’appuyer sr la certitude de son existence pour fonder une nouvelle métaphysique. La Psychanalyse n’a bien sûr en aucun cas la volonté de s’opposer à ces travaux, d’autant qu’il faut resituer chaque œuvre dans son contexte historique et notamment l’avancée considérable que celle-ci a apportée, à la réflexion et place de l’homme dans la nature et face à l’animal. La psychanalyse par contre en amplifie la portée, en apportant la dimension de l’inconscient, amplifiant ainsi la diversité des éléments constitutifs de l’identité.


                   
                 Je suis parce que je fais, par ce que je fais, est plus la réalité.


Tout ce qui émane de ma personne, que ce soit les pensées, l’habillement, ma façon de parler, de me vêtir, mes achats, etc. C’est cela mon identité.

L’identité échappe à la seule pensée, car elle l’expression pleinement de l’être qui est un tout indissociable de pensées et d ‘émotions. Nous pouvons vouloir être, mais savons nous observer quelle réalité nous sommes, et pire qui peut l’observer, et encore mieux nous le dire ?


        L’ensemble constitue le psychisme, qui existe bien avant la pensée.


Au final cet article, n’est qu’une présentation d’un chapitre à venir dans d’autres écrits. Il est donc une simple présentation d’un développement psychanalytique sur le sujet de l’identité.

La visée de cet écrit est de rappeler que , surtout sur le terrain de la psyché, les systèmes ne sont pas toujours aussi élémentaire que de dire « je pense donc je suis » , et surtout montrer que seule la pensée n’a pas le primat sur l’ensemble de la Psyché. Surtout aussi de se méfier des idées toutes faites et très souvent réductrices.

Mais au final, c’est comme les poupées Russes, au bout de ces strates, ces téguments, ces couches qui nous constituent, ce moi intime, nous le connaissons bien aussi, surtout, quand sans complaisance, nous nous autorisons ce regard. La démarche analytique c’est cela cette petite poupée que la perlaboration révèle à la fin de la démarche psychanalytique, au final nous la connaissons bien mais quelle place avait elle réellement, si elle en avait.


Tout cela je vais continuer à le développer dans d’autres chapitres à venir.


Lien sur mon livre : Changer et Guérir vite grâce à la psychanalyse.

Paru aux Editions Maïa