lundi 21 octobre 2019

La théorie d'Aristophane revisité par la P.A.R

La théorie d'Aristophane ou le mythe d'Androgyne revisités à travers la P.A.R

« Ce vendredi soir installé parmi les convives je suis honoré de figurer dans cet endroit aussi prestigieux et agréable, et aussi loin que porte mon regard par-delà l’Olympe domine majestueux, la bise apporte ce petit goût sucré et iodé, mon regard se perd à scruter plus loin que Rhodes, je me sens emporté en écoutant la voix d’Apollodore me décrivant comment il peindrait ce paysage. 

Il faut dire que les invités sont prestigieux, et je n’en reviens toujours pas de figurer parmi les illustres invités à ce banquet, à coté de Socrate parmi ses amis, tant de personnalités aussi fascinantes, et surtout de disserter ainsi d’un tel sujet : qu’est-ce que l’amour ?

C’est Aristophane qui se penche sur l’origine de l’amour et qui attire mon attention car il introduit sa réflexion en posant la question : d’où vient que l’on aime ? Il commence son développement expliquant qu’à l’origine les hommes étaient androgynes. Je commence à être emporté par le son de sa voix, mais que j’étais en train d’imaginer, car le son d’un mail tombant dans la messagerie de mon téléphone, me refait prendre contact avec la réalité, et me tire définitivement de mes rêveries »

J’avais, en décidant de reprendre la lecture du banquet de Platon, la volonté de retrouver les traces de ce vieux souvenir qu’avait laissé dans ma mémoire ce dialogue majeur de Platon comme celui de Phèdre d’ailleurs, mais entamer cette lecture qui sera revue et augmentée cette fois-ci de ce prisme de notre discipline la psychanalyse PAR.

C’est Platon qui écrit ce texte aux environs de 380 avant JC. Dans celui-ci Platon met en scène Socrate qui participe à un banquet organisé chez Agathon. Platon utilise pour sa forme narrative plusieurs personnages, ce qui permet de constituer ce texte essentiellement d’une longue série de 7 discours portants sur la nature et les qualités de l’amour, il en fait raconter la narration par Apollodore d’un banquet se déroulant chez Agathon, et dans lequel figure de ce fait Socrate qui rappelons le n’a laissé aucune trace d’écrits, et qu’ainsi Platon fait parler par cette mise en scène. Nous retrouvons 7 discours, parmi ceux-ci il est intéressant pour notre réflexion autour de l’incomplétude que j’ai commencé à développer dans l’article précédent, de relever le discours d’Aristophane. 

Aristophane développe sa partie qu’il organise autour de l’origine de l’amour, il pose de ce fait cette interrogation d’où vient que l’on aime ? Ce sentiment indicible qui nous pousse à nous unir à quelqu’un d’autre. Cette fameuse question est devenue un mythe célèbre connu sous le nom de « mythe d’Aristophane », et dans lequel il développe qu’à l’origine les hommes étaient androgynes, ils étaient à la fois homme et femme et présentaient même la particularité d’être une sphère qui se déplaçait en roulant sur elle-même comme par culbute. Les hommes comme à leur bonne habitude avaient l’ambition de se prendre pour des dieux, et Zeus les punis en les coupant en deux. 

Et de ces deux parties coupées, ont émergées une partie mâle et une partie féminine. Bien sûr fruit de cette désunion chaque partie qui regrettait amèrement l’unité originelle, cherchait et continue d’ailleurs, toujours sa moitié voulant à tout prix la rejoindre, ainsi enlacés l’un à l’autre et brulant de n’être qu’un ils pouvaient mourir de faim par inaction, ne pensant qu’à cette union impossible, et donc ne voulaient et ne pouvaient rien faire l’un sans l’autre.
Nous pourrions en rester à cette définition de l’amour, celui qui est par son essence le rassembleur de notre ancienne nature, et qui essaie de faire de deux êtres un seul et de guérir la nature humaine. C’est assurément ce mythe qui a engendré la conception de l’amour comme la recherche de sa moitié, ou pareillement le désir de ne faire plus qu’un. Ainsi l’homme et la femme devenus ne seraient qu’à la recherche de la parfaite moitié de lui-même.
Mais nous allons en reprendre la réflexion sous un angle plus psychanalytique, examinant ce mythe comme une expression, une représentation de la phylogenèse, comme une idée de l’incomplétude, nécessaire et indispensable, cette phylogénèse qui est devenue en partie pour la psychanalyse la libido. 

Je me suis rendu compte au fur et à mesure de mes lectures revisitées par cet angle plus psychanalytique, de ces rapprochements intéressants  à effecteur, car la mythologie se nourrit de représentations des fondamentaux de l’humain, qui ne peuvent ainsi lui échapper, d’ailleurs Platon n’échappe pas lui-même à cette règle, car  dans l’autre mythe qu’il nous présente, et qui est celui  de la caverne et que je n’aurai pas le temps de développer ici, nous voyons que  s’intègre également et parfaitement ce concept de phylogénèse qui est le principe initial de la vie. Je le développe dans mon prochain ouvrage expliquant ainsi que l’homme portait en lui un mythe éternel qui est celui de la caverne. Cette caverne intériorisée au plus intime est bien sûr représentée par cette matrice maternelle, plus exactement par cette matrice utérine, qui est celle de la profonde béatitude et bien-aisance, recherche constante inaliénable qui animera l’homme tout au long de son existence, et autour de laquelle la plupart des grands mythes universels se construisent.

L’homme est animé certes par cette matrice, mais également par une autre plus antérieure qui est comme une impérieuse nécessité à s’unir pour se produire. Car ainsi est organisée la vie dans et par la phylogenèse, l’humain est ainsi fait, il ne s’inscrit pas dans la parthénogenèse. L’enfant est le fruit de cette forme de reproduction ainsi ce sont ces incomplétudes des femmes et des hommes qui font l’enfant. Celui-ci conçu et né à priori d’un acte d’amour, et ainsi l’espèce humaine se perpétue.

Regardons rapidement au travers des autres civilisations et mythologies comment cette universelle requête est représentée. Sur le continent africain où les mythologies sont nombreuses, nous pouvons observer au Togo, au Bénin et au Ghana le peuple Fon qui considère Mawu-Lisa, qui est le couple divin formé de la Lune et du Soleil et figurant par sa dualité l’équilibre de l’Univers, comme la Divinité suprême. Mawu représente le principe féminin, sa figure est associée au froid, à la nuit et à la fécondité. Lisa est le principe masculin incarnant la force.

Dans l’hindouisme, une épithète de Shiva est représentée sous la forme d’un seigneur androgyne : Ardhanaru qui est constitué du côté droit Shiva, et du côté gauche Parvati, et dans un même corps. Cette image symbolise l'ambivalence de la nature divine, féminine et masculine à la fois, ni homme ni femme, car à l'origine de toute chose, transcendant les distinctions de genre.

La cosmologie japonaise est plus complexe dans sa structuration mais le principe de la bisexualité apparait d’après les études qui font apparaitre cette constitution autour de 7 parties complémentaires de Kami la première étant l’apparition de la vie et la septième le principe de bisexualité dans sa complémentarité. Il est estimé que ce sont ces Kami qui représentent ensemble le principe de la bisexualité de la nature humaine, il existe deux Kami porteurs des potentiels, mais non encore sexués.

L’objet de ce rapide article qui est une introduction pour d’autres développements n’est pas une dissertation sur ces cosmologies, mais nous pouvons aisément observer que la plupart des mythologies participent d’un présupposé acquis bien sûr, que l’être initial primordial pourrions-nous dire était androgyne. Il était les deux ensembles.

C’est cette notion d’incomplétude qui fait la femme et l’homme, et qui me permet de développer quelques réflexions qui ici ne sont qu’une porte d’entrée sur des écrits venir.

Nous pouvons à partir de cela en déduire que les principes masculin et féminin sont par nature incomplets, que la finalité évidente de la vie quelque en soit la forme est la reproduction de l’espèce, et sans être un Darwiniste aguerri nous pouvons malgré tout prétendre qu’une autre des finalités est de fait l’amélioration de l’espèce et cela intéresse au plus haut point la psychanalyse dans ce qu’elle peut apporter dans le cadre de sa discipline.

Je propose à travers ce court article de déployer trois points de support pour d’autres développements.

Cet être initial créé à partir de ces confondus, fait apparaitre la phylogénèse nous l’avons vu, cette phylogénèse dont je souhaite en préciser l’aspect libidinal apporté par la psychanalyse.

Je montre dans mon dernier livre à paraitre, combien l’être humain est animé par des substrats très anciens, le premier étant la nécessité absolue de reproduction, le second la recherche éperdue de la matrice, ce monde perdu, ce jardin d’Éden que toutes les religions ont repris depuis les sumériens. la troisième l’appropriation de cet Autre. Les trois substrats fonctionnent ensemble et représentent des registres comportementaux instinctuels faisant partiellement parti de cet inné si difficile à cerner.

L’homme est de façon instinctuelle primitive et non pensée, obligé à cette fonction de survie de sa propre espèce que Platon fait apparaitre à travers ces singularités du mythe d’Aristophane, cette impérieuse nécessité de procréer qu’il détourne élégamment par le sentiment amoureux. Puis nous reverrons cet autre mythe aussi important chez lui qui est celui de la caverne, mais dont je proposerai une autre lecture au regard de la psychanalyse que je développerai plus également. Ainsi les philosophes sentant ces indicibles en nous, tentent fort justement de trouver des concepts mythologiques. Mais je propose de revenir à notre discipline.
Freud a formalisé, dans la première théorie des pulsions, la libido en tant qu'énergie psychique employée dans une dialectique entre les pulsions sexuelles et les pulsions d'autoconservation, puis entre les pulsions sexuelles et les « pulsions du Moi » Nous savons que ce sont les raisons pour lesquelles il a introduit une nouvelle dualité pulsionnelle qui vient de la seconde topique, et qui s’articule entre la pulsion de vie Éros et la pulsion de mort Thanatos.
Sigmund Freud a également défini la libido comme étant l’énergie qui doit être considérée comme un ordre de grandeur quantitative de l’ensemble de ces instincts qui ont à voir avec tout ce qui peut être compris sous le mot « amour ». C’est l'énergie, ou la force de l'instinct, contenue dans ce que Freud appelait le Ça, la structure strictement inconsciente de la psyché. 

Nous savons bien sûr que ces pulsions libidinales entreront nécessairement en conflit avec les conventions du comportement civilisé, représentées dans le psychisme par le Surmoi. Nous observons ainsi :
- 1) la recherche de la complétude par le manque et donc cette complémentarité incontournable, qui constitue la base et la richesse du couple féminin-masculin, il n’y a, il ne peut y avoir l’un sans l’autre. Cela procède par un développement nécessaire qui apparait lors de la structuration de l’enfant, et donc de nous adultes en devenir, qui est celui de l’importance de la place et du rôle des parents. Je ne raisonne ici que dans le cadre le plus banal, à savoir un homme et une femme qui ont le désir et la possibilité d’enfanter, et n’évoque en aucun cas les différentes singularités de familles monoparentales ou autres, cela pourra être l’objet d’autres études. Mon sujet est de raisonner simplement sur la plus large majorité des situations, que l’on oublie souvent valorisant la plupart du temps l’expression organisée autour de singularités, et qui obère de fait des développements plus génériques et collectifs. 
- 2) l’importance de cadre dans lequel ces complémentarités du masculin et du féminin apparaissent, car l’homme ne pourra jamais enfanter ni allaiter, et cela apporte et permet des fonctionnalités qui sont elles innées. Nous y distinguerons cette faculté matricielle « innée » l’aspect matriciel maternel, et celle d’une représentation qui est ce grand Autre, l’extérieur paternel, il s’agit bien sûr de l’époque des prémices de ce psychisme archaïque en construction. 
- 3) l’omni présence de ces deux principes du masculin et féminin fait qu’à priori la phylogénèse s’organise dans cela. Je reviendrai plus précisément sur la façon dont il existe actuellement un systématisme d’opposition, qui ont la volonté de rendre grotesque les valeurs de ces comportements innés, car si l’on reste sur ces postulats que l’inné existe, quoi de plus évident de considérer que l’identité sexuée en est le premier.
Après que l’individu s’approprie ou non cette identité sexuée est une autre affaire. Je l’ai suffisamment expliqué, mais heureusement ne suis pas le seul car c’est un sujet sur lequel la psychanalyse a développé de nombreuses réflexions. Il doit y avoir à chaque étape, dès la naissance une appropriation tant que possible maximale de la réalité de nos existences. Je développerai ceci également, (mais le format de cet article ne le permet pas), l’enfant s’affirmera dans l’ensemble de toutes ses expériences que celles-ci soient ratées ou réussies, et les supports d’identification seront bien présents à l’occasion de ces expériences. Ainsi la construction de son identité, et donc de son identité sexuée s’opère dans l’ensemble de ces expériences. Nous savons notamment à travers l’étude de la deuxième topique et de l’apport du concept de mutagénicité que je développe à travers la PAR, que les abréactions et perlaborations exogènes finalisées, permettent une très importante réversibilité et donc une appropriation de réels choix d’identité et comportementaux.
Il est intéressant d’observer également l’existentialisme Sartrien le « je suis par ce que je suis », en réalité Sartre nous dit que l’homme existe en ce qu’il n’est rien de défini, il devient ce qu’il a décidé d’être. L’homme créé son existence en se choisissant. C’est ce que je développe dans mon livre « réfléchir autrement pour avancer » dans lequel je postule que seul l’homme lucide, pleinement et véritablement lucide, libéré de ses jougs par la psychanalyse, peut véritablement décider et entreprendre, grâce à ces fameux déterminismes psychologiques dans lesquels la psychanalyse PAR permet une reconsidération et réappropriation.
Ainsi à chaque étape de notre vie face à tous changements, le psychisme doit être en capacité d’appropriation de celui-ci. Nous constatons et les éducateurs de tous crins sont au premier rang de cela, que l’enfant l’adolescent, le jeune adulte doit être en capacité de s’approprier ce corps en développement et en changement. N’en déplaise aux partisans du troisième genre, il n’y en a que deux, le masculin et le féminin, et ceci que l’on se l’approprie ou pas. Et de trop nombreuses éducations laxistes considérant à tort que l’enfant est seul responsable de ses choix, amènent ainsi à des catastrophes.
La psychanalyse comme je le répète souvent flirtant à l’orée de nombreuses disciplines possède du fait de ces croisements une liberté de pensée, et doit pouvoir proposer des références en matière de rappels.
Ainsi nos sociétés consuméristes sont happées par les phénomènes des modes, qui proposent à tour de bras des fulgurances qui vont devenir des principes, voire des dictats. Il y a ainsi des repères des habitudes, qui parfois s’opposent au bon sens. Et cela en matière d’éducation peut générer de nombreux ravages, ne citant au passage que l’interprétation faite de l’ouvrage très prisé en France « Libres enfants de Summerhill » paru en 1971, et le travail de Dolto vraisemblablement à lire à nouveau, mais avec beaucoup plus d’attention pour bien en faire la part, mais qui a été assurément manifestement détourné.
Ainsi il a été de bon ton pendant ces dernières décennies de considérer qu’il fallait se plier, obéir à la parole de l’enfant, ce qui est un détournement des principes qui ont été émis à l’époque, et qui étaient de considérer l’enfant comme un être dans son ensemble et non une partie insignifiante. Mais l’enfant a besoin de ses parents et de ses éducateurs, néanmoins nous en sommes arrivés pratiquement à une opposition par le fait que de dire, donc de proposer à l’enfant est devenu comme une contrainte qui interfèrerait dans son propre espace de liberté, et serait donc subit par lui comme étant une agression, pire une violence de la part de l’adulte.
Mais rappelons le fortement l’enfant n’a pas d’autre libre arbitre que son propre et unique plaisir. Cela s’appelle en psychanalyse le principe de plaisir qui est confronté constamment au principe de réalité, et nous savons que le rôle des éducateurs est d'éduquer à l’enfant à apprendre notamment à être frustré, et savoir gérer cette frustration, car c’est cela qui permet d’intégrer l’ensemble que propose cet Autre. Et il s’agit bien dans cet article d’évoquer ce principe de frustration et non de soumission, confusion trop facilement effectuée.
Une très large partie du mécanisme animant la frustration est bonne, contrairement aux idées reçues car elle permet de développer un mécanisme complexe de projection, intégrant la notion de temporalité, que je préciserai également.
Ériger l’enfant en opposition face à des parents qui seraient ainsi des ennemis, de même que l’homme et la femme seraient des ennemis de race, est une erreur fondamentale.
Pour revenir à cette incomplétude et la nécessaire coopération des genres féminins et masculins, rappelons-nous que ceux-ci sont intimement liés et contraints par leurs synergies. Pourquoi les opposer ? Les traditions d’avant basées sur un ridicule patriarcat déséquilibrant, ne doivent pas être remplacées par un matriarcat qui revendiquerait cela sans le nommer.
Les deux sont alliés de cet intime indicible qui est la vie, et le fruit de cette alliance est bien évidemment l’intelligence pour servir cette évolution phylogénétique. C’est ainsi comme le temps qui ne file que dans un sens, une seule direction, car ce sont ces lois du vivant, et à ce titre la lucidité est de savoir construire l’ensemble des impactant et non de se nourrir de ces illusions.
L’homme et la femme qui seule à la capacité d’enfanter, deviennent un père et une mère, ce sont deux alliés, deux complices indéfectibles de l’éducation de leur enfant. Celui-ci est présenté par eux à la vie, et le père et la mère dans leurs fonctionnalités d’enfanter et d’extérioriser sont des complémentaires indispensables et non des opposables.
Nous avons vu que l’humain était cet indissociable des deux masculin et féminins, à ce propos je rappelle également le principe que développe le Tao la matrice préalable de l’univers, le Ying et le yang qui sont des confusions constantes et organisé autour des deux principes féminins et masculins. Nous observons également cela à partir de l’observation la plus stricte de nos cliniques psychanalytiques, que dans tout être, tout analysant les deux relevant de ces facultés sont présents. Nous observons naturellement une prépondérance du masculin chez les hommes et du féminin chez les femmes. Cela parait d’une telle évidence, mais il est plus complexe de faire de ce constat un véritable développement de ces potentialités, car ce seront les adéquations à l’ensemble de nos expériences qui orienteront cette organisation.
Nous savons par différents aspects que l’enfant peut et doit s’identifier à ces modèles, et les plus accessibles et primitifs sont bien la mère et le père, ainsi la petite fille ira naturellement vers sa mère et le garçon vers le père, en tant qu’éléments porteurs des identifications. Nous savons combien notre vie est construite à partir des rencontres réussies et ratées. Ainsi il est indispensable que l’attirance naturelle aille dans les phénomènes projectifs d’identification des féminins mère-fille ensembles tout comme des masculins père-fils.
Nous voyons et imaginons ainsi les nombreuses défaillances et carences apparaissant par ces excès et insuffisances dans l’expression du rôle et de la place de la mère et du père. Ainsi la psychanalyse parle du complexe d’œdipe, que tout le monde connait plus ou moins, il ne s’agit d’ailleurs pas d’un complexe au sens commun du terme, mais plus d’une dynamique qui permet à l’enfant de se structurer dans son identité, et bien sûr cette identité est sexuée dans le féminin ou dans le masculin, et non pas dans un troisième sexe, qui n’est que l’expression d’une théorie d’illuminés, il faudrait d’ailleurs demander aux généticiens leur avis.
J’ai systématiquement observé dans le cadre de trente années de pratique, la présence et le fonctionnement de cette mécanique œdipienne, et ceci permis à travers toutes les cultures, les genres et pratiques religieuses qui ont pu se croiser sur mon divan.
Cette mécanique elle se fait à trois, et c’est ici que la complémentarité femme-homme apparait dans sa fonctionnalité et pleine expression. Les deux s’apportent par ce qu’ils sont, ils sont ces structurant indispensables à la construction du jeune être que la vie leur a confié à éduquer.
Pour en revenir à la frustration, il est nécessaire de préciser en quoi apprendre à l’enfant à gérer sa frustration est important. C’est un mot usuel qui fait partie du langage commun. On considère la frustration comme étant une réponse émotionnelle crée par l’opposition entre la colère et la déception, et qui intervient par une résistance que la volonté de l’individu à perçue. Les causes sont internes c’est à dire dépendantes de l’incapacité intrinsèque, ou externes liées à l’environnement. Il en résulte systématiquement un conflit émotionnel qui sera peu ou prou refoulé. Pour rappel et cela je le développe également dans le prochain livre, le refoulement est une protection indispensable qui protège le psychisme. Et systématiquement nous refoulons par protection automatique sans en faire l’effort, et nécessairement s’en nous en rendre compte, et pouvant même nous moquer de nos réactions face à ces chocs émotionnels, mais ne nous y trompons pas le choc sera bien là refoulé certes, mais actif dans la mémoire inconsciente. Le refoulement ne protège que partiellement, il permet au champ conscient, donc à la pensée d’amortir le désagrément, le ridicule ou la colère, mais nous le savons les séances de psychanalyse surtout en PAR permettent de désactiver ces affects.
Observons ce phénomène de frustration plus rapidement mais sous le regard de la psychanalyse. Nous savons qu’il existe un principe de plaisir qui est l’expression d’un désir « j’ai envie, donc je dois avoir », et un principe de réalité, que sont les lieux, les moments, les personnes, les lois, les cadres, les temporalités, qui font que l’envie sera satisfaite ou pas.
Nous voyons que de très nombreux possibles sont multiples, le désir ou l’envie peuvent être légitimes, d’ailleurs ne nous leurrons pas elles sont pratiquement toujours considérées par celui qui les émet comme légitimes, mais pour ce qui est de l’articulation avec la réalité c’est tout autre chose.
« Je veux j’exige, donc je dois avoir ! » C’est ainsi que fonctionne le psychisme du tout jeune enfant. Et combien sont les parents perdus face à ces demandes, qu’est-ce qui est légitime dans la réponse à avoir. La psychanalyse est passée par des apports et qui ont été dénaturés, ces apports ayant été compris « à l’envers » à savoir il faudrait satisfaire systématiquement le désir de l’enfant.
C’est une erreur qui non seulement ne rend pas service à l’enfant, mais le modélise pour le reste de ses jours. En effet si un enfant est habitué à ce que systématiquement l’ensemble de ses demandes soient satisfaites, où est la limite du possible ? La seule que je connais et qui n’a aucun véritable sens, ce serait malgré tout les finances des parents, car à partir de quel moment, à partir de quoi poser le non, et l’état des finances est un rude rappel à la réalité !
La confrontation du principe de plaisir au principe de réalité est une base structurante indispensable, autant que celui du sentiment d’être aimé et apprécié par ses parents. Les parents la plupart du temps s’appuient sur ce fameux concept émanant du bon sens. Qui effectivement dans le cadre d’un raisonnement absolu, nous le savons est exposé ipso facto au cadre de la morale, donc de la religion du mode éducatif dont les parents eux-mêmes se débattent souvent pour continuer à trouver leur propre personnalité d’adulte à travers l’acte d’être parent.
Je préciserai tout cela également à travers des cliniques pour mieux illustrer. Mais sur un plan plus conceptuel nous pouvons affirmer que le rôle des parents est majeur dans cet apprentissage, en apprenant à l’enfant à gérer son adéquation entre son plaisir et la réalité. Notre fameux principe de plaisir soumis à la réalité. Là à nouveau il y a tant à développer que je ne peux que formuler des images qui de fait sont réductrices de cet ensemble de mécanismes.
Je parle bien de situations normatives dans un cadre assez commun et non d’actes de violences, de privations, d’agressions qui trop malheursement existent. Mais un raisonnement sur la norme est le seul fondé car nous savons qu’aucune discipline et surtout la psychanalyse qui se doit une rigueur de type scientifique, ne peut raisonner ni réfléchir sur des singularités ou des exceptions.
Et en l’occurrence avec la pédagogie à trouver, et la pédagogie à trouver est systématiquement celle de l’instant T, les parents doivent en permanence et donc en faisant appel à leur faculté d’analyse et d’adaptation, faire l’effort de savoir dans quel contexte l’enfant exprime et vit sa demande. Et donc en adaptant au mieux leur attitude pédagogique, notamment s’ils évaluent par des raisons fondées, que la réponse doit être négative. Il faudra alors que systématiquement ils se persuadent que cette réponse est bien d’émettre un refus, par un non très nettement défini sur le fond, mais dont l’expression par la forme est à apprécier et à adapter.
Tout l’art du pédagogue et de faire passer un message en lui octroyant la forme la mieux adaptée. N’oublions pas que les parents œuvrent pour le bien de l’enfant dans sa capacité à devenir un adulte le plus autonome possible. Aussi il ne faut qu’eux même ne se laissent pas emporter par leur propre affect, qui les ramènerait mais de façon inconsciente et de cela ils ne se rendent pas compte, à leur propre affect d’enfant réactivé.
Il est tellement plus facile de dire oui, que de dire non ! Savoir dire oui ne s’apprend pas, c’est une réponse spontanée la plupart du temps je parle bien de situations parents enfants, et non de gestion de contrats. Par contre savoir dire non s’apprend, car cela oblige l’adulte-parent à une maturité qu’actuellement la société lui retire.
J’écrirai sur cela aussi, mais nous voyons combien depuis des décennies notre société déresponsabilise et délègue à tout va, tout le monde devient expert de... rien ! Et les repères identifiés disparaissent progressivement, car toute forme d’autorité semble être légitime à être automatiquement attaquée. Cela apparaitra également dans d’autres articles. Mais pour en revenir à cette gestion intelligente de la crise émanant légitimement par la frustration d’un désir non réalisé, le rôle des parents est de permettre à l’enfant de se projeter. Ce mécanisme de projection est une des émergences de la frustration, il fonctionne mécaniquement sur le principe du : « Effectivement ne l’as pas eu, mais si cela est censé, tu peux l’avoir ». Et à partir de ce moment, apprendre à l’enfant à imaginer son désir dans le temps, lui apprendre ainsi à ce que cela devienne une rêverie, puis des projets, mais qu’il peut atteindre en s’y donnant les moyens. Ainsi à ce moment il apprend sans que cela ne soit ainsi nommé les notions de qualité, de quantité et de temporalité.
Ainsi la frustration force la capacité à se forger des projets, l’ambition et la prétention contrairement à ce que la plupart ne pense, et je les utilise essentiellement dans un cadre et lecture psychanalytique, sont des qualités car cela permet à l’être en construction, qu’est l’enfant de s’imaginer et de se projeter dans un futur.
D’ailleurs nous comprenons aisément et cela je le développe et précise dans mon ouvrage, que l’enfant ne nait pas colérique dépressif, et tant d’autres il le devient. Ainsi un enfant à qui les parents auront tout cédé, par démission par exemple pour avoir la paix, ou pire au nom de grands principes éducatifs de tolérance, mais ne rêvons pas, qui ne sont que des cache misère, et bien cet enfant habitué à ce que tout cède face à ses désirs, puis à ses demandes, même à l’ensemble de ses demandes, dans l’enfance sera déjà difficilement socialisable, il aura des difficultés comportementales, il deviendra un enfant roi.
Mais le pire est à venir car une fois adolescent et ne pouvant supporter aucune frustration il sera au mieux rebelle, d’ailleurs la fameuse crise d’adolescence je le rappelle est une lubie des psychos des années 70, et non une nécessité, ou une obligation car elle n’existe en réalité pas, notamment si ce que j’explique ici se déroule normalement. Cet enfant frustré aura de très grandes difficultés face à toutes les formes d’autorité, et le pire c’est que lui-même ne pourra jamais être une autorité quelle qu’elle soit, car être en fonction d’exercer, de représenter toute forme d’autorité oblige constamment à des frustrations.
Nous aurons donc un adulte frustré et immature, et souvent pas fini, car il est rare, je n’ai même jamais croisé aucun cas clinique, où la frustration ait permis la moindre projection. Cet adulte immature en colère et en dépression car pratiquement toujours les deux sont associés, sera donc incapable de prendre de réelles décisions il ne le fera que par réactions sensitives et sera dépouillé de sa vie.
Cet article qui finalement n’est qu’une longue digression pour replacer l’importance de cette triangulation parent enfant, plus précisément mère, père enfant. Car ce sont ces fonctionnalités parentales complémentaires qui sont la base de toute éducation. Encore une fois mon exposé ne tient pas en configuration toutes les autres situations de famille n’entrant pas dans ce cadre.
La femme et l’homme au nom de leur incomplétude sont par essence des êtres fait ensemble, pour être et vivre ensemble. Les insuffisances propres à chacun font ce plus manquant, et nos sociétés ont tendances à les opposer systématiquement. Un foyer constitué de deux adultes décidant de cette union, quelle que soit d’ailleurs la structure juridique utilisée, constitue le départ, la base, la matrice dans laquelle l’enfant va se développer. Cette base un couple qui s’est choisi, a choisi son union, et a choisi d’enfanter est le socle totalement incontournable. 
C’est à ce moment que la triangulation bâtie sur la complémentarité se construit, le père et la mère sont des alliés des complices pour ensemble faire, comme d’ailleurs doivent être l’homme et la femme, des complices et des partenaires inaliénables. Mais il y a beaucoup de travail à faire dans le sens de l’équilibre et de cette équité homme femme assurément.
Je veux montrer par ce rapide article la nécessité à réintroduire des fonctionnalités naturelles qu’il a été nécessaire de repositionner, mais les repères de base ont actuellement disparu et sont d’autant plus importants et nécessaires que la psychanalyse PAR permet de s’approprier ces constructifs. 
Ce court article pour remercier bien sûr Agathon d’avoir permis cette réflexion, par cette rêverie autour du banquet narré par Platon, et surtout pour y avoir trouvé prétexte et support à ces développements. Il s’agit bien d’une introduction pour d’autres essais. Les réflexions de cet article sont le croisement de plusieurs facteurs, mais principalement la nécessité à expliquer ce principe de frustration qui émerge très nettement depuis quelques trente années, et qui obligent à un combat constant de nombreuses personnes, pathologies contemporaines ? Peut-être mais sacrément incommodantes, car elles handicapent ceux qui en souffrent à déployer une énergie considérable pour réussir à s’adapter.
La non-gestion du principe de frustration par l’adulte nuit à sa réelle autonomie, également à sa faculté d’adaptation. La psychanalyse travaille, rappelons-le sur ces déterminismes psychologiques que j’ai développé dans mon ouvrage précèdent, mais s’appuie identiquement sur la réversibilité de ceux-ci par l’aspect mutagène et constant du psychisme. Pour rappel, nous ne naissons pas timide, colérique, pas triste, pas…Nous le devenons, et la réversibilité est bien là. Cet inventaire peut en être long de tout ce que l’on peut se réapproprier. Aussi pour éviter que nos enfants ne subissent à leur tour ces pièges de la frustration, car il n’y a rien de plus immature qu’un être frustré, étant donné que tous les systèmes sauront manipuler celui-ci, en développant l’illusion de le satisfaire. Mon livre précédent développait cette idée d’une lucidité nécessaire à savoir cultiver, pour être au mieux maître de ces déterminismes, et pour un clin d’œil à nos rappels et à Platon, ces déterminismes ne sont surtout pas à confondre avec des fatalismes ! 



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dimanche 9 juin 2019

Tu tueras ton père, tu tueras ta mère !

                                        Tu tueras ton père, tu tueras ta mère !



Cet article préfigure une série à venir sur les notions d’identité, sur les interfaces avec l’ensemble des repères sociaux actuels.


L’administration a la vertu de révéler les singularités de notre réalité, et de ce fait de nous y confronter malgré nous, car il semblerait que soit en voie d’adoption une résolution pour que disparaisse des documents scolaires administratifs l’appellation père et mère, au profit de parent-1 parent-2, documents qui accompagnent tout au long de leurs scolarités les enfants et futurs étudiants. 

Ainsi subrepticement nous passons d’une fonction parentale à une fonction objectale. D’une fonction sujet identifiable le père, la mère à une fonction purement objet. Nous voyons la belle intention qui est à l’origine, et d’aucuns diront « mais cela n’est pas grave, cela n’est rien », mais alors dans ces cas-là pourquoi en être passé par le législateur pour imposer cette translation de sujet à objet. Car quoi que l’on puisse objecter c’est une réalité, réalité que je vais développer à travers une lecture simple et appliquée de ce que propose la psychanalyse sur les modélisations.

C’est à partir de cela que je me permets cette galéjade « Tu tueras ton père, tu tueras ta mère » mais tu pourras les appeler parent-1, parent-2, et indifféremment, bien sûr autant que tu le veux comme tu le veux, l’un peut être l’autre et réciproquement

Ainsi s’écrit aujourd’hui l’actualité, s’écrivent ainsi quotidiennement de profonds changements qui passent souvent inaperçus et qui sont bien sûr le cheminement de moultes réflexions et qui vont engendrer de profonds mutations, car ils agissent sur des substrats très profonds de l’essence constitutive de notre personnalité.

Cet article agira plus comme une rapide digression, qui ne pourra être pleinement développée, mais pour montrer de façon psychanalytique et en utilisant le chemin des métaphores si pratiques, comment tombent depuis des lustres ces repères constituants du cadre sociétal, mais qui sont indispensables à notre équilibre. Il est évident que ce petit essai n’est qu’une esquisse pour apporter un éclairage sur la façon dont se tricotent ou se détricotent nos sociétés, et surtout nos vies. Ainsi la république se prépare à supprimer sur les fiches de renseignements scolaire l’utilisation des patronymes de père et de mère, n’utilisant que parent 1 parent 2 pour ne faire que dans la fonctionnalité parentale.

Cette lecture psychanalytique s’articule à partir de concepts qui touchent les substrats les plus intimes de la construction de la personnalité, et non de commentaires de surface complaisante, sur lesquels la psychanalyse de représentation aime à exercer toujours aujourd’hi, certains vont certainement s’y aventurer, mais à ce jeu tout peut être justifié. Mais à nouveau, je tiens à bien relever et séparer ce qui relève du fond et de la forme, car très souvent par ignorance encore ou par complaisance cet amalgame pratique est utilisé.

Je vais bien sûr par glissement obligatoire en arriver à ces notions de dérives multiples.

Ces glissements touchent sans en avoir l’air à des représentations fondamentales dans la construction de la personnalité comme les allégories archétypales du rôle et de la fonction du père et de la mère.

Nous pourrions placer Mai 68 comme point d’observation pour illustrer notre réflexion en ce sens, comme une grande étape qui a fait tomber de nombreux stéréotypes vraisemblablement à juste raison mais les a remplacés par ... rien ou peu de choses, mais il est je pense plus intéressant de poser notre réflexion à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, et plus précisément à partir de l’apparition de ce qui a été nommé la guerre froide, cela  pour les raisons que je vais globalement évoquer plus loin. Je n’aurai bien sûr pas suffisamment de temps pour le développer dans ce rapide essai, mais nous pouvons dire, sans vraiment nous hasarder qu’il y avait un cadre certes très établi, trop établi de valeurs, mais un cadre. Celui-ci à priori reposant sur des archétypes succédanés mais les totems sont tombés, mais pas les tabous, Freud pourrait s’en retourner dans sa tombe. 

D’ailleurs au sujet de Totem et Tabou cet ouvrage si important dans la construction freudienne, il est important de considérer celui-ci comme une construction dans l’ère du temps et dans une traduction très darwinienne et non comme un postulat scientifique, de même que Lacan qui a repris dans ses développements de nombreuses critiques de cet ouvrage, doit aussi être considéré dans sa quasi relation transférentielle qu’il a vraisemblablement effectué sur Lévi-Strauss. Leurs deux approches qu’ils ont développées doivent être considérées non comme des authenticités dans le cadre d’une optique scientifique, mais comme des points de vue relatifs à une époque et représentatif de leurs  philosophies de l’homme et de la psychanalyse. Je préciserai d’ailleurs la vision que je propose à travers la PAR de cet stade primitif.
Bien sûr que le retour au totémisme serait une régression au monde infantile, mais nous considérons dans ce développement le totémisme comme le cadre précédent, celui qui par la suite a été apporté par les religions. Nous savons que l’homme se façonne et se structure autour de ces deux systèmes que sont le conscient et l’inconscient, et que le conscient s’organise et se structure, s’entraine se développe. Cet entrainement se pratique principalement à travers ce que nous nommons le Surmoi, car celui-ci est celui des apprentissages par formatage. Le Moi, organe du théoriquement pensant, est à la recherche constante d’équilibres entre les pulsions et le cadre du Surmoi qui lui est coercitif. C’est depuis la maitrise du  langage permettant l’élaboration de concepts abstraits que les rêves apparaissent, permettant à l’homme par les utopies, par les rêveries, de faire en sorte que ces imaginaires se concrétisent par et dans des projets.
Cette alchimie permanente dans le psychisme fait que plus le champ conscient est sollicité, plus il construit des modèles, des référencements, des bases de données qui sont stockées dans les piles mnésiques conscientes qui sont elles temporalisées, et qui peuvent donc être utilisées par comparaison, à la différence de celles de l’inconscient qui lui est structuré de façon atemporelle. Ainsi la parole struture le cadre pour l’enfant et se pose comme une réalité, une vérité, c’est le côté de la toute puissance et de la magnificence de l’enfance, dans laquelle sans aucun doute le pouvoir du verbe parental a sa toute puissance et magie, l’enfant croit en ses parents par ses parents.
Eux-mêmes croient en des structurants plus large, comme celui du cadre sociétal inévitable et qui repose la plupart du temps sur ce que les religions apportent par leurs obligations à travers tous les rituels qui sont des ersatz des cérémonies primitives, le rituel propose le cadre et ainsi construit de fait objectivement le Surmoi.
L’enfant qui va devenir homme s’organise dans ces univers, celui des parents qui eux-mêmes en fonction du lieu de l’époque avec ses règles, se façonnent. Notre société occidentale et toutes les autres également obéissent à ces valeurs archétypales, et l’enfant pour devenir adulte ne pourra pas se passer de cela. Comme il ne choisit rien, et pourvu qu’il tombe bien et parfois lorsqu’il prend conscience de qui sont ses parents, plus douloureuse en est la déception, mais heureusement pour amortir une chute qui peut être lourde, le refoulement est là et fonctionne tant que possible.
Ainsi le père et la mère sont les structurants eux-mêmes formatés dans leurs systèmes d’évolution. L’enfant y croit et par la toute-puissance de sa pensée organisée dans la toute magie qu’il a en la parole de l’adulte il obéit se soumet, car il y croit d’autant plus qu’il ne veut pas perdre l’amour parental et donc s’y soumet par amour et par peur. Je considère que l’enfant nait dans un état qui est celui d’un monde confondu, d’un espace infini et non défini dans lequel tout est dans tout, un univers primitif presque cosmologique et rejoins cette vision freudienne à la différence de celle de Lacan, qui lui veut que l’enfant soit un être morcelé, et a développé le complexe de sevrage avec cet enfant morcelé qui serait pour la mère né trop tôt. Mais je partage comme lui l’idée que j’ai développé dans mon ouvrage « réfléchir autrement pour avancer » que le but ultime de l’enfant puis dans toute sa vie de femme et d’homme est de fantasmer ce retour à la matrice utérine. Mais à la différence de cette vision catastrophique qu’en propose Lacan, je présuppose que cette recherche organise la création de poches qui agglomèrent les sensations de bienséance et de bienveillance, ainsi à l’opposé des vacum qui vont devenir des névroses, s’organisent également d’autres poches que j’ai nommé PMDP , et qui sont des potentiels de positif, qui sont les substrat à la construction de l’imaginaire de l’enfant, et ce qui va ainsi permette à l’adulte ses utopies, ses rêves pour qu’ils deviennent projets puis réalités.
Cet univers primitif que je propose à travers la PAR et qui repose sur mes pratiques et observations cliniques, que j’ai développé et vais continuer à le développer repose sur cet état que l’on peut considérer comme « cosmologique » d’un être pré-enfant non morcelé, mais confondu dans tous les postulats de ces deux d’avant qui sont les archétypes initiaux :
-      Une matrice universelle utérine et maternante, stade de la bienséance et bienveillance absolue, et qui progressivement va se distinguer s’identifier pour devenir la Mère.
-      Une bête paternelle qui va être idéalisée comme une figure divine, dans un premier temps de vie-survie, et qui progressivement va devenir le Père.
Ces deux emblématiques d’avant vont tout organiser et présupposer, l’homme sera toujours animé dans ses substrats les plus intimes les premiers modélisants de l’inconscient d’attitudes quasi libidineuses par cette recherche de la matrice, puis devra lutter pour intégrer cette image du père pour ainsi obligatoirement l’humaniser la faisant obligatoirement passer de l’animal à l’humain. C’est cet environnement qui prépare les stades archaïques qui vont commencer par le narcissisme primaire pour aboutir au stade génital en passant par la structuration traditionnelle, mais que je préciserai ultérieure.
Ainsi je considère que l’homme nait bon, il ne devient perverti qu’à travers tous ces rendez-vous ratés faits d ’excès et d’insuffisances. Mais il est animé constamment par cette recherche du monde d’avant, aussi il faut considérer cela comme justement l’aspect nourricier positif et porteur. Sartre l’évoque différemment dans sa définition de l’existentialisme. Cependant je constate après des années de pratique, que pour que le Moi intime se révèle, se pose et se développe c’est bien cette recherche du paradis perdu cette matrice utérine qui en sera le vecteur, puis cet autre d’avant fait de bestialité devenu le père qui en sera identiquement un des vecteurs de transition.
Nous devons considérer donc plutôt l’enfant comme un être non morcelé mais au contraire plein et sans contours, « cosmologique », et c’est le rôle complémentaire des parents dans leurs fonctionnalités organiques, comme simplement les différences entre ce qui distingue  un homme d’une femme qui va faire passer l’enfant du cosmologique au narcissisme, puis à un monde communautaire, passage  indispensable pour qu’enfin celui de l’identité apparaisse, à nouveau la théorie des stades va nous renseigner, mais que je n’ai pas le temps de développer ici.
Ainsi les parents, le père et la mère sont de fait des valeurs totémiques qui résonnent comme les totems primitifs animés par la toute-puissance de la magie. Notre société ne fait qu’amplifier ce dont l’homme a besoin, transposant ses totems dans des lois, des cadres que l’on peut ou doit considérer légitimes, puisque c’est l’homme qui les a inventés il doit en accepter la gouvernance. Ainsi se font et se défont les lois, les religions, tout ce système coercitif mais dont nous avons besoin. Nous savons qu’il y a aura différentes formes de représentations de ces totems nous pouvons d’ailleurs recenser le totem tribal qui se transmet de génération en génération, le totem sexuel qui appartient à chacun des deux sexes, puis le totem individuel qui est le monde magique individué et intériorisé. Ainsi ces totems qui s’organisent et se structurent le font à travers l’autorité du père et de la mère.
Ces deux images totémiques sont importantes à être nommées car ainsi identifiables. Nous voyons très couramment chez des familles dans lesquelles les enfants ne peuvent nommer et utiliser les mots de Papa et de Maman, comme dans ces familles ex soixante-huitardes dans lesquelles il est de bon ton de nommer « ces autres » par leur prénom, la disparition de la fonction parentale ou du moins les fragilités de ces rôles, il en est de même dans ces familles dans lesquelles il est d’usage de vouvoyer ses parents avec cette mise à distance qu’installe le vouvoiement nous constations que ces fonctionnalités parentales sont également dissoutes.
C’est ce rappel d’une identification des fonctions parentales par le fait de pouvoir les nommer, qui me ramène à cette singularité de vouloir les faire ainsi disparaitre, ne faisant qu’amplifier un sentiment de manques de repères exprimés dans notre société à tous les niveaux. Ainsi les manifestations récentes et ces deux mondes qui semblent s’opposer en sont l’expression. Il est affligeant que les deux principes masculin et féminin soient montés comme des formes d’opposition et non de complémentarité. Ainsi nous partons sans rien y voir dans des communautés masculines et féminines, les Amazones s’opposant aux Barbares.
La phylogénèse qui est le principe indiscutable de l’expression du vivant et qui donne le sens de la vie par la continuité de l’espèce à travers la reproduction qui va ainsi de la phylogénèse à l’ontogénèse, est effectivement organisée sur un système simple et binaire la complémentarité de deux principes qui sont celui du féminin et du masculin.
Complémentarité et non concurrence, et en banalisant, en nivelant tout sous le primat des minorités organisées en groupe d’opposition menaçant nos démocraties, qui il faut le rappeler ne fonctionnent pas sur le principe de la raison mais sur celui de la force, du nombre celui qui a le pouvoir est celui qui a obtenu le plus d’adhésions, et nous savons comment et combien il est facile de tout manipuler. Nos démocraties sont subséquemment en  train de glisser dans cette opposition contre nature entre l’homme et la femme, les opposants ainsi et imposant de ce fait également les fonction de père et de mère.
Mes propos pourraient paraitre engagés, dans le sens d’une causerie politique, mais je me situe strictement dans celui d’un scrutateur, observant à travers l’intime de ce qui est déposé dans nos cabinets, et comment actuellement il y a une grande inquiétude due à la perte des repères fondamentaux. Ce n’est bien sûr pas mon rôle de proposer et de réfléchir sur la politique au sens strict ou plus élargi, mais ce qui s’organise dans le politique influence de fait les impacts sur l’organisation des comportements sociaux. Nous savons qu’une constitution, qu’une loi organisent l’ensemble des conduites. Actuellement cette société qui cherche ses repaires est structurée par des contres et non par des constituants constructifs, ce sont des minorités agissantes qui menaçant le politique influent sur les lois, de même que des lobbyings importants industriels ou pharmaceutiques influencent, et nous le voyons très clairement dans les évolutions du DSM, qui structure toute l’organisation de la pratique psychiatrique et très indirectement des psychothérapeutes s’y référant car en dépendent.
Passant du micro au macro ce que peut aisément s’autoriser la psychanalyse par sa singularité des territoires qu’elle touche, nous pouvons observer sur un plan plus sociétal, qu’il y a ainsi depuis des années un système binaire qui n’a pas de sens et qui repose globalement sur le fait que le système qui serait reconnu comme naturellement équitable, est celui qui collectivisant semblerait être une expression naturelle de la matrice nourricière et collective. Il s’agit manifestement pour les stades analytiques de celui du Nous, du On, et non de celui du Je. Pour rappeler il ne s’agit ni plus ni moins du stade anal dans lequel tout est imbriqué et de fait compliqué amalgamé, comme un système paranoïaque, s’opposant ainsi au stade phallique qui est montré entre autres par des approches morales comme celui de l’égoïsme.
Ainsi dire Je est devenu comme l’expression du pivot de Satan, et correspond à l’autre pendant de cette société qui représenterait un monde uniquement basé sur le profit. C’est une erreur de présentation car les deux principes sont indispensables, le matriciel rôle joué par la mère et l’autre qui est là aidant à l’enfant à se défusionner. Les deux sont indissociables et complémentaires. Le meilleur exemple de sociétés l’ayant intégré et celle qui raisonnent l’homme et la femme à travers le Ying et le Yang dans lequel il est considéré qu’au fond de tout être ces deux systèmes sont présents et sont en fonctionnement alternatif. Il est évident qu’il ne faut pas confondre volontairement ces propos en les caricaturant le père peut et doit être matriciel et la mère peut et doit fixer le cadre et les règles, mais l’homme ne pourra jamais porter l’enfant, enfanter ni l’allaiter. Les fonctions liées à cette organisation particulière due à la place de la matrice déterminent de fait l’ensemble des fonctions.
Il devrait en être de même dans nos sociétés modernes mais actuellement à travers les diverses revendications corporatistes sous des prétextes d’adoption nos sociétés glissent et l’enfant glisse avec elles en perdant ses repères. Nous glissons comme je viens de l’exposer dans une opposition entre l’homme et la femme, mais je vais le développer un peu plus les effets en sont pervers et souterrain car ils touchent les substrats de la personnalité, aux tréfonds de l’être.
Actuellement le glissement est sournois mais les attaques contre les socles de l’autorité ont amené des lois et des réglementations qui ont contraints les parents en fragilisant la fonction parentale et l’autorité et ainsi directement la construction de la personnalité des enfants.

Nous avons vu que ce « grand autre préhistorique » et la « matrice perdue » seront de façon inaliénable et inaltérable inscrits dans les substrats les plus intimes qui fondent les sous couches inconscientes du psychisme, or ce sont ces structures archétypales qui sont menacées depuis la fin de la dernière guerre avec un monde devenu bipolaire et dans lequel chacun va devoir trouver son archétype qu’il jugera comme sa matrice l’Éden perdue, ou du grand Autre préhistorique mais en affrontement. Nous constatons régulièrement ces divisions en mondes binaires, nous voyons nettement qu’il y a un clivage qui nous oblige à choisir un camp, que je définis bien sûr trop rapidement en l’Occident ou l’Orient, mais qui sont en concurrence et de façon incontournable ces archétypes ainsi atteints et percutés. Les bases structurelles sont touchées ébranlées par ces repères à trouver en permanence. Chacun va donc devoir s’accrocher à des valeurs refuges élevées au sein de Graal mais finalement dérisoires et ainsi de nos jours naissent les militantismes de tous poils.
Nous avons donc affaire à des pertes de repères depuis plus de deux générations, ce qui produit au fait que les enfants d’aujourd’hui ne supportent pas la notion de frustration, l’intégration du non, n’existe plus, pire semble même être condamnée. C’est pourtant un stade indispensable au développement de l’enfant qui émerge environ vers les deux ans de l’enfant, et qui s’organise et se structure à travers les deux parents, Combien de parents ne passent leur temps à légitimer leurs interdits et d’autant plus qu’ils auront ingurgité du Dolto mal compris.
Pour illustrer de façon plus concrète l’utilité de cette fonctionnalité qui est l’intégration du non, j’évoque deux situations qui ne sont que des clins d’œil le premier étant : 
-       Maman est ce que je peux manger le joli fruit rouge ?
-      Non mon petit chéri
-       Mais maman je le veux !
-      Mais non tu comprends il est mauvais pour toi il te fera mal au ventre mon chéri.
-      Mais maman je le veux ! 
 L’histoire se termine aux urgences en réanimation pédiatriques pour empoisonnement par ingestion d’aliment toxique non consommable.
De même lorsqu’en régate le commandant de bord envoie l’ordre et dit « paré à virer envoyez », celui qui discute l’ordre fait couler le navire. Obéir n’empêche pas de discuter après, l’ordre et surtout la légitimé du chef, quitte à le démettre de ses fonctions. Assurément intégrer les notions d’interdit est un signe d’indépendance et non de soumission contrairement à tous les discours agités.
Car ne pas assimiler les notions de non et donc d’interdit social c’est ne pas apprendre à l’enfant à développer le principe de plaisir avec et dans le principe de réalité. De fait cela contribue à développer des êtres immatures et donc constamment frustrés, et en conséquence des électeurs manipulables. Avec un risque majeur qui est que la notion de contrainte deviendra obligatoirement une frustration. Nous pouvons d’ailleurs observer qu’actuellement il y a des velléités de vouloir moins faire, moins s’impliquer. Cela amène à une dilution des responsabilités il faut un spécialiste de tout et pour tout avec une diminution de la compétence de chacun, ce qui revient à redéfinition des métiers.
Nous verrons plus loin que tuer le père est plus facile, car appréhender les fonctions parentales n’est pas inné et souvent l’homme ne trouve pas les postures que la mère a de fait vécu avec l’enfant qu’elle a porté, et il se retrouve assez rapidement dans des postures de coercition, il doit punir et gronder, dans lequel souvent les couples s’enferment. A ce titre là le coupable est immédiatement désigné, c’est le père, surtout si ce dernier ne trouve pas de postures naturelles à être présent, et non à faire derrière la mère qui lui expliquerait quoi faire. C’est bien évidemment une place à trouver ensemble et chaque couple doit modéliser son mode de fonctionnement. Ainsi doit s’organiser naturellement cette complémentarité des deux fonctions maternelles et paternelles.
Cette phase dans la toute jeune enfance permet à l’enfant de passer de la matrice perdue, à ce monde exogène et extrêmement peu accueillant par nature. Ainsi les deux ensembles effectuent cette translation qui consiste pour la maman a défusionner avec son bébé, car la première interface entre le monde et l’extérieur c’est bien la mère. C’est cette communauté faite de la triangulation père mère enfant qui permet par transfert des charges et rôles à l’enfant de se projeter dans un monde certes inconnu et donc perçu comme anxiogène primitivement pour le rendre appétant pour aller vers cet autre inconnu. 
Il arrive malheureusement de constater les mêmes dégâts et qui seront souvent catastrophiques quand il s’agit des excès et insuffisances de la mère. À savoir peu d’affection, des maladresses en termes de cadre à transmettre et d’autorité à poser notamment pour faire cet interface entre le plaisir et le monde réel. Car le couple bébé mère doit apprendre à défusionner en douceur et sans privation d’amour. Le partenaire privilégié est le mieux placé est bien le père. Mais là encore comment toucher à la fonction maternante de cette déesse primitive. Car de façon simplement mécaniste toucher à l’idée même d’une défaillance de la part de la mère c’est immédiatement toucher à sa propre vie, à cet âge et dans le stade de développement du psychisme, c’est donc impossible.
Nous le voyons très souvent dans les analyses personnelles qu’oser « zoner » autour du concept de la mère est très rapidement insupportable, car l’idée même d’une défaillance de son côté est idéalement insupportable. Par contre taper sur le père est plus aisé, d’autant qu’ils ont souvent du mal à trouver leurs places et rôles.
De nos jours les parents s’estiment de moins en moins légitimes dans la fonction parentale et d’ailleurs confondent souvent tout, la notion d’autorité, d’ailleurs je parle de fonction parentale, car cette notion d’autorité n’a plus vraiment de sens actuellement tellement elle est pervertie. Également la notion d’autorité parentale est entrée chez le législateur, et c’est maintenant lui qui fixe les cadres de ces autorisés. Nous voyons d’ailleurs combien le législateur détermine ce cadre aux parents de plus en plus démunis. Amener l’enfant dans une démarche la plus pédagogique est souvent actuellement vu comme l’obliger, le forcer. Alors que le rôle des parents est bien évidemment celui-là, en fixant en fonction de l’âge la règle des possibles, élément constituant à ce que la personnalité se structure et s’organise à partir de repère qui bien sûr seront évolutifs.
Pour des raisons compréhensives, face à des situations sociétales multiples qui font que certaines singularités se présentent, l’on a fait ainsi disparaitre cette représentation symbolique de père et de mère, comme cela ne mine de rien, comme si cela n’avait pas de signification. Les rédacteurs de ce projet vont s’en offusquer en opposant le fait qu’il ne s’agit pas de toucher à cette fonction, mais alors pourquoi la nécessité de recourir à cet acte législatif. Pourquoi faire cela, si cela rien n’implique rien, n’impacte pas. J’incite d’ailleurs le lecteur à replonger dans ces modifications, comme toutes ces petites lois qui passent, obligeant ainsi à utiliser ou ne plus utiliser certaines appellations ou sujets. Mais cet article n’aura pas l’espace suffisant pour tout développer, il s’agit simplement d’un appel à continuer cette réflexion, et j’invite chacun à poursuivre cet effort de recherche.

Pour repartir dans nos chères métaphores prenons la représentation du fonctionnement d’une cité. Une ville, une cité pour son bon fonctionnement a besoin de ponts et de murs. Les ponts sont indispensables à la circulation des marchandises, des hommes bien sûr et donc de leurs idées, et puis les ponts cela se contrôle.

Les murs sont ces protections, pour se protéger au départ des animaux sauvages, puis des différentes sources de menaces de toutes sortes. Ainsi ces deux principes systèmes sont les bases de la régulation des villes et de nos sociétés par accroissement. Pour résumer la communication et les barrières. Nous voyons que par extension nous touchons ainsi les principes, les bases de fonctionnement de la cité il faut l’entendre ici plus dans le sens de Polis que de Urbs. Se définissent là les structures de toutes les régulations, autant les biens les matériaux que les idées, et pensées qui sont régulées par ce qui va devenir les lois et les codes sociétaux, régulant ainsi pour à priori le bien-être de tous, ou tout du moins de la majorité, ou du plus fort, cela dépend des modèles de fonctionnement sociétaux. Ainsi s’élabore ce que nous avons le droit de dire et donc de fait de penser. Car nous savons au niveau psychanalytique qu’à force de ne plus dire, de museler, de modifier la parole, de ne plus autoriser la parole, nous pouvons ainsi modifier voire interdire certaines formes de pensée.

Il s’agit bien de montrer du point de vue des repères qu’apporte la psychanalyse, de présenter comment notre société se pose à travers des cadres juridiques et forme ce qui relève des structurants pour la personnalité, et bien sûr absolument pas d’une tribune politique. D’ailleurs à ce propos il est important de rappeler que la psychanalyse s’exerçant dans le cadre de la neutralité bienveillante cette réflexion n’est pas fondée, mais la psychanalyse raisonne sur le principe dit économique qui définit que tout à un sens et surtout une finalité, et que rien n’est gratuit, j’ai développé cela dans les ouvrages précédents.

Nous pouvons aisément imaginer par extension ce fonctionnement de la cité appliqué à une société qui serait faite uniquement de ponts, et qui permettrait aisément le libre-échange, et qui rapidement deviendrait la proie des pilleurs, et une ville faite uniquement de murs, qui ne permettrait pas la libre circulation et qui ne pourrait au mieux que vivoter sur elle-même que quelques décennies. Les deux sont bien évidemment indispensables, il s’agit d’un équilibre constant à trouver. Nous retrouvons par extension les deux principes de protection et d’ouverture qui sont en complémentarité mais ne doivent pas être en opposition. Comme la fonction paternante et maternante. L’homme modélise ses systèmes en fonction de sa psyché, mais psyché au sens psychanalytique à savoir que la plupart des agissements qui sont pensés sont en réalité des expressions de substrats plus archaïques. Nous savons que la pensée légitime un état d’affect, comme dire je suis légitimement dans mon bon droit, n’est souvent qu’une expression névrotique, mais ce n’est pas ici le cadre du développement.

Une société sans mur donc, n’existe plus elle se fait absorber, diluer, elle va disparaitre. Pour reprendre le vieil adage trop de démocratie tue la démocratie.

Ainsi donc notre société, les systèmes du vivant de l’humain sont faits de ces contraintes de protection et de régulation. Il est intéressant de faire un parallèle avec les matrices de croissance de Ferenczi dont nous pouvons en comprendre le fonctionnement à travers son journal clinique et son article Thalassa. Qui nous explique qu’à travers les principes d’assimilation reproduction adaptation sélection, principes dynamiques du vivant l’homme a construit de façon ontologique sa personnalité. 

Les parallèles sont constants avec tous les systèmes, quelques soient soient les politiques qui dans tous les temps ont dû assimiler, une source d’information, être en capacité de la reproduire, puis de s’adapter en fonction des différences, les plus facilement observables étant par exemple climatique, les habitations s’adaptent, il en est de même pour toutes les mesures que l’individu ou le groupe seront amené à prendre.

La psychanalyse nous explique aussi de façon mécaniste que s’opposent en permanence les principes de plaisir de de réalité. Et d’autres part au-delà des matrices de croissance nous connaissons les stades de la sexualité infantile, qui même s’ils sont décriés et souvent pour des raisons de revendications de corporatismes et catégorielles fonctionnent, en trente années j’ai toujours essayé de voir par quel autre élément de compréhension l’on pouvait les remplacer, et de plus celles-ci sont observables pour tout être humain indépendamment de tout critère.

Tout ceci étant dit, je le développerai éventuellement dans un autre ouvrage, en revenant dans notre vision de la société, mais en faisant disparaitre la nomination de père et mère observons et là encore de façon psychanalytique ce que cela veut dire.
Mai 68 avait déjà fait tomber vraisemblablement et à juste titre une vision archaïque de la société reposant sur le principe d’autorité portée de façon archétypale et caractérisé par le Père, Nous retrouvons les analogies que Freud avait pu faire avec le fonctionnement des tribus primitives : l’attitude du primitif à l’égard de son roi reflète l’attitude infantile du fils à l’égard de son père. Notre société depuis des lustres fonctionne sur ces analogies, je développerai cela dans un autre article sur les pouvoirs. Les étudiants dès leur première année en droit apprennent qu’au départ le droit était divin puis ensuite l’homme fort se l’ai approprié. 
Ainsi une succession de pouvoir représentés par des autorités plus ou moins légitimes, nous ont gouvernés. Mais 68 par la chute du chef de l’état a fait s’effondrer symboliquement le père et d’ailleurs cela n’a pas cessé d’être clamé, s’appuyant principalement sur la révolte des étudiants, suivi ensuite par le reste de la société. Les référents intellectuels de l’époque ont clamé victoire, mais n’ont rien proposé à la place. Aucun nouveau système de protection, qui donne du sens et qui soit équitable n’a été imaginé. Nous ne l’avons toujours pas trouvé et pour reprendre nos matrices de croissance nous en sommes toujours à la reproduction, nous n’arrivons a pas à retrouver les éléments pour une adaptation et en ce sens aucun leader naturel ne peut émerger puisqu’il a été démontré que tout leader naturel était l’expression du monde d’avant.
Pas facile d’être chef !
Mais depuis l’ensemble du système ayant fait tomber cette autorité par un précepte tout simple de similitude et de réciprocité, celui-ci a considéré et surtout réussi à faire considérer que l’autorité était condamnable. Nous avons observé dans les années 80 l’apparition de nombreux groupes, de revendication de toutes sortes, de toutes causes, de toutes natures, et donc générant de fait des interdictions de dire. Et puis nous avons aussi vu la confusion volontaire par l’émergence d’un principe nouveau qu’un concept l’autorité est devenu néfaste nuisible, pire au même niveau qu’une perversion.

Les religions n’y ont vu que du feu et se font embarquer comme des bons soldats, car l’autorité pouvait être devenu un pécher de concupiscence et puis dans cette émergence d’un égalitarisme à tout crin, mais incomprise la notion d’identité est devenue un pécher, dire Je est un pécher d’orgueil et de vanité.

Ainsi dans la mouvance de 68 pour continuer à faire tomber l’image du père par cet amalgame réducteur toute forme d’autorité est devenue une perversion et sont ainsi apparu les groupes de paroles qui sont d’ailleurs très chers aux religions dans leurs différentes prêches.

Ces groupes sont obligés par leur essence, leur existence même à imposer le nivellement par le bas, ainsi ce qui est légitime non seulement nous devons intégrer toutes les différences mais apparait émerge peu peu que le principe de normalité pose problème.

Nous en revenons à la théorie des stades de la sexualité infantiles car la psychanalyse nous explique comment l’enfant doit obligatoirement passer d’un stade de la confusion dans lequel tout est dans tout, le stade anal celui des névroses obsessionnelles par exemple éventuellement aussi de certaines structures paranoïaques je renvoie à mes ouvrages.

Ainsi ce stade de l’identité du Je est par essence complexe à s’installer et à dépasser.

Nous sommes dans une société qui a perdu tous ses repaires nous avons fait tomber l’autorité du père je l’ai observé dans les années 70 et 80 ou le fameux slogan il est interdit d’interdire a fait des ravages, et les enfants des soixante-huitards sont les victimes premières de tout cela.

Il n’y a plus d’autorité dans la famille on a dévolue cela à l’école, mais ce n’est pas son rôle, puis au système socio-éducatif, Et aller voir l’assistante sociale fait partie des éléments constituants pour cette nouvelle génération des 40 ans, pour qui il n’y a pas de devoir mais uniquement que des droits.

Des devoirs des droits est simplement, la translation, l’expression sociale du principe de plaisir et du principe de réalité transférée au système social. Cela a totalement perverti cet ensemble des matrices de structure, l’autorité n’est pas légitime, car de fait elle est maintenant considérée comme perverse, par un système qui lui l’est totalement pervers 

Ainsi constater que l’individu n’aurait que des droits, que la représentation de l’autorité est définie comme étant perverse, la société glisse dans des travers ou à force d’avoir cassé des repères structurants qui n’ont pas été remplacé, on crée des citoyens immatures et donc obligatoirement frustrés.

Ce stade est bien connu notamment des psychanalyses il s’agit du stade anal et de nombreux parents qui ont été matraqué par la presse, des âmes bien conseillantes qui ont susurré de laisser l’enfant choisir ce qui est bon pour lui, ont raté cette étape qui est difficile à récupérer, les conséquences sont directement que l’enfant ne supporte pas que l’on s’oppose à lui, ainsi toute frustration lui est insupportable, chacun peut d’ailleurs aisément l’observer autour de lui. Cette fixation à ce stade archaïque mécaniquement ne facilite pas réellement le passage au stade suivant, et l’enfant aura tendance à régresser au stade oral qui est celui de l’incorporation du fusionnel « je veux, je suis-je veux je demande ». Ainsi les personnes structurées au niveau de leurs affects de cette façon auront un mode de fonctionnement exclusivement confusionnel ou faire croire en leur satisfaction, permet d’exercer un pouvoir de manipulation énorme.

Le « je t’ai compris parce que moi je t’aime » fonctionne ainsi à merveille, et ainsi se créent ces fameux groupes de parole, où il est intéressant de regrouper de jambes cassées ou des jambes de bois, plutôt que d’essayer d’aider l’être à devenir un citoyen responsable, car cela est beaucoup trop dangereux pour la société qui s’est engagée dans cette voie. C’est déjà valable aux temps reculés regardons les jeux du cirque qu’offraient les empereurs romains.

En effet, en ce moment nous assistons à la fabrication de soi-disant citoyens qui en réalités et heureusement qu’il y a des marges, peuvent vite apparaitre comme des générations d’assistés, qui n’ont pas de devoirs, qui n’ont pas intégré la notion d’autorité.  Je renvoie volontiers sur la construction des structures psychotiques et surtout psychopathiques et leurs organisations psychiques si singulières.

Ainsi nous allons créer des êtres immatures et frustrés en permanence qui pourront ainsi en tant qu’assistés reconnus par le système qui trouve ainsi sa légitimé, à leurs sens et loisirs la légitimité de leur plainte et de leur colère.

La boucle est bouclée dans cet inventaire nous trouvons : la revendication de n’avoir que des droits et donc pas de devoirs, une autorité automatiquement considérée comme perverse, et ce quelques soient ses expressions, des êtres immatures, et la disparition de la notion de père et de mère.

Ne nous y trompons pas en faisant passer ainsi des messages insidieux, quoique celui-ci ne l’est pas autant, notre société nous fait avaler ces couleuvres certes difficiles à digérer mais qui nous amène à des glissades qui accumulées font qu’à un moment ce système va exploser.

Un enfant a besoin de repères, de cadres, la fonction d’autorité qui est en un élément est fondamentale, mes prochains ouvrages traiteront de cela mais de céder à l’enfant roi sous prétexte que nous lui avons suffisamment expliqué et que s’il ne veut pas il faut obligatoirement respecter son choix est une erreur capitale.

Il faut interdire d’interdire.

Observons deux enfants dans la chambre l’un sous la proposition des parents va effectuer la promenade en forêt l’autre pas. Celui qui revient riche de son vécu raconte son expérience à l’autre, les écureuils, les odeurs, les lumières, les courses dans la forêt, et celui qui reste ne peut que pester en cassant autant que possible le plaisir du premier.

Dolto doit se retourner dans sa tombe, car en libérant la parole de l’enfant en le reconnaissant Moi sujet et non Moi objet elle n’a jamais dit d’en faire un enfant roi. C’est cette génération de préceptes éducatifs mal compris que sont devenus des êtres immatures et donc frustrés qui sont plus ou moins en situation de responsabilité, à gérer les affaires. Eux-mêmes étant issus de cela comment ne pas considérer cet amalgame.

L’éducation est l’équilibre constant entre le principe de plaisir et de réalité, démarche complexe, mais pas tant que cela n’y parait. 

Alors tout niveler par le bas au nom qu’il y ait des différences, tout niveler par des législations que l’Europe immisce au nom de principes émanant de légitimités discutables, et c’est la mort assurée des institutions actuelles. D’ailleurs sont-elles les bonnes, n’oublions jamais que notre fameuse démocratie et la loi du plus fort, la règle du plus une voix, et la parole est au peuple cela est évident mais rappelons-nous des ponts et des murs, celui qui contrôle les ponts contrôle aussi bien sûr l’information alors le pauvre peuple que nous sommes !!

Alors faire disparaitre la notion de père et de mère, car c’est cela qui se joue à partir de ces simples concepts mots, alors que c’est à ce stade que se joue la construction de la personnalité de l’enfant c’est à nouveau en nivelant par le bas par les minorités imposantes, faire disparaitre un concept fondamental.

Alors de façon sournoise et insidieuse faire disparaitre la notion de père et de mère est une nouvelle fois une façon frontale de s’attaquer à ces structures parentales normales habituelles, être papa ou maman va finir par devenir une difformité. Il va falloir se justifier d’être dans la normalité pour ne pas froisser le dictat des minorités agissantes. 

N’oublions surtout pas que l’être humain n’a aucune possibilité d’échapper à la phylogénèse pour ainsi développer sa propre ontogénèse, ainsi nul ne peut échapper à cette loi du vivant, de la vie que quelque soit le sens que chacun y met ou pas l’espèce humaine est sur terre pour se reproduire et se développer au minimum identique à elle-même. Je crois et j’ai écrit à maintes reprises que l’homme naissait bon, et cela pour l’avoir corroboré par différentes cliniques par essence, et que c’est bien évidemment son environnement son éducation qui le perverti ou le porte à développer son identité.

Alors nul ne peut échapper à cela cette phylogénèse qui est portée par une expression qu’en donne la psychanalyse à travers la libido et les pulsions de vie et de mort. De grands termes emphatiques, mais surtout de sacrées réalités dans lesquelles l’homme est inscrit et auxquelles il ne peut échapper. Les enfants se conçoivent naturellement avec un père et une mère et tant mieux qu’il y ait des solutions à des situation paradoxales mais qui sont des singularités, et surtout ne raisonnons pas par amalgame et réduction, mais qu’elles restent des solutions ponctuelles et que l’on n’en fasse pas une généralité pour normalisation.


Tu tueras ton père tu tueras ta mère.

Ce titre est bien sûr au-delà d’une provocation, un prétexte pour introduire les prémices afin de continuer à développer ces réflexions et sujets. Il est évident que ce très court article soulève de très nombreux sujets. Mais je voulais avant tout faire apparaitre comment ce qui semble être d’infimes décisions impactent au plus profond de l’être sur la construction de sa personnalité. Et que réciproquement c’est l’état de l’être avec son niveau d’équilibre et de façonnage qui élabore les lois, et les coutumes. Tout est intimement imbriqué et lié.

La psychanalyse présente l’avantage de flirter à l’orée de différentes disciplines comme la philosophie, les sciences de toutes natures, le droit, les sciences humaines, et de ce fait elle doit avoir la prétention d’une vision globale de l’homme dans sa société que lui donne cette interconnexion. Mon discours est uniquement inscrit et modestement dans le sens d’un message « philosophico-therapeutico-social », mais s’appuyant sur l’univers psychanalytique car nous savons pour voir les souffrances sur le divan, les dégâts réels de l’impact sociétal générant une éducation mal faite.

La psychanalyse a également l’avantage et le mérite d’aller constamment du micro au macro. J’explique cela déjà simplement par les sujets qui ont été touchés et partiellement développés dans cet essai. Comme des domaines relevant de la construction de la personnalité la plus archaïque, avec tous les substrats ordonnées et hiérarchisés dans l'aménagement de la construction chronologique des stades de la personnalité. Dans d’autres articles, ces archétypes fondamentaux seront bien sûr plus développés et précisés, ainsi que le regard de la psychanalyse PAR sur les fonctionnalités symboliques sur lesquels le sociétal surfe.

Ainsi micro et macro font partie intégrante de la psychanalyse mais surtout de la vie, car l’homme s’organise dans son intime par le micro en fonction des valeurs qui vont structurer les cadres des comportements, les lois dictant les conduites les comportements qui sont le macro. Je l’ai démontré dans mon ouvrage précédent comment et combien l’ensemble des déterminismes intervient dans cette construction. Les lois fixent et cadrent les comportements, ainsi les attitudes des parents sont conditionnées, surtout à notre époque par les modes qui font et défont les processus éducatifs. Et en ce moment la tendance est d’écouter son enfant pour le satisfaire dans son désir, cela est bien sûr la règle de base indispensable et fondamentale, mais c’est également l’expression du principe de plaisir le plus basique, et il manque aux parents dans ce contexte, l’idée et le réflexe d’intégrer le principe de réalité pour accompagner celui de plaisir, pour apprendre ainsi à l’enfant la nécessité à savoir gérer cet ensemble complexe mais indispensable, car à partir de cela s’appuiera  toute sa vie future d’adulte. Mais comme je l’ai constaté avec beaucoup de stupeur malheureusement actuellement déjà une génération de parents est perdue dans cela. Nous assistons en ce moment à des glissements extrêmement dangereux et par rapport auxquels personne ne semble prêter attention, produisant des générations d’êtres frustrés qui deviendront des adultes immatures.

Nous sommes dans une logique de déconstruction des repères, et encore une fois je le répète cela ne signifie pas que les précédents étaient nécessairement bons ni justes. Mais ils avaient le mérite de fonctionner, car la problématique est qu’actuellement rien ne les remplace. La vie sociale s’organise théoriquement en passant par l’individu équilibré dans le groupe et dans lequel il évolue et participe, générant ainsi des produits de réflexions sensées et équilibrés. Produisant par exemple des lois et des résolutions constructives. Nous sommes à nouveau dans le cadre des matrices de croissance de Ferenczi, et qui sont applicables à la société et manifestement nous n’arrivons pas à dépasser le stade de la reproduction que nous pratiquons en contre et n’arrivons pas à passer à l’adaptation pour produire de nouveaux modèles.

Cela repose sur l’équilibre intime micro de l’être. Cela ne peut se réaliser que dans le cadre d’une structure parentale d’équilibre, pétrie de pédagogie au minimum spontanée, qui est faite de bon sens et bien sûr d’amour. Mais non pas sur des cadres invitants à faire de l’enfant un être frustré immature en cédant à tout. Cet apologue social actuel est organisé pour cela, car le système social est prévu pour s’occuper des jambes cassées, par ce sociétal très organisé et structuré en ce sens, et qui va ainsi des bénévoles aux travailleurs sociaux, encadrés dans leur hiérarchie, elle-même cadrée par la justice et la psychiatrie. Ainsi ce système fonctionne et ne se plaint pas de s’alimenter de cette immaturité, car le manque de lucidité permet un certain nombre de libertés, et comme nous le constatons dans nos analyses individuelles, combien de couleuvres avalons nous, et bien il en est de même au niveau social le citoyen immature est bien pratique.

Actuellement la légitimité du cadre et de celui qui peut tracer celui-ci ne fonctionne plus. Les préjudices sont malheursement très importants car comme je l’ai expliqué cela fait au moins deux générations impactées par cela et qui ne savent comment en tant que parents se positionner face à leurs enfants. A ce propos je précise à nouveau que mon raisonnement ne s’applique pas dans le cadre des singularités que peuvent être les familles mono parentales ou tout autre composition particulière, mais se développe à partir des réalités communes toutes simples de familles coutumières. 

J’ai bien conscience qu’évoquer ces sujets peut paraitre étrange mais pas pour les analysants qui ont pleinement cheminé ainsi dans cet intime du micro et constamment font des allers-retours dans leurs perlaborations avec ce macro qu’est le comportement et l’attitude sociale. Mais ces sujets comme je l’ai évoqué seront développés dans une série d’autres articles ou un ouvrage. Mais il est naturel car non habituel de raisonner ainsi et d’imaginer comment les lois par exemple peuvent façonner et structurer autant en impactant et façonnant les personnalités et les comportements.

La psychanalyse notamment en PAR amène l’être dans la mesure du possible à se libérer de ses jougs en allant bien au-delà de ces déterminismes psychiques par la réversibilité mutagène du psychisme. Elle permet ainsi à l’analysant un réel cheminement qui parfois parait être une véritable révolution par l’addition de toutes les évolutions apparues. Elle permet ainsi à l’être de trouver ce Moi intime qui en réalité est aussi sa liberté de penser. C’est une lucidité qui nouvellement acquise permettra à l’ex impétrant analysant de modéliser en permanence ses nouveaux comportements. Ce sont des perlaborations exogènes finalisées (PEF) pour des vécus pleinement décidés (VPD).

La psychanalyse par les mutations qu’elle autorise est une révolution souvent dans le parcours d’un analysant car libéré de ses jougs les champs d’autonomie nouveaux, elle ouvre des champs extrêmement larges. En ce sens elle est une subversion non pensée comme volonté, mais comme une réalité car elle permet à l’analysant d’être un citoyen responsable.


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