L’automobile comme objet
de haine ou de passion !
Quam operor vos amo
currus ?
J’en
conviens cela fait un peu emphatique voire ampoulé que d’utiliser une forme
latine pour parler de nos chères automobiles, mais vous allez voir que cela
n’est pas aussi disconvenable que l’on pourrait l’imaginer.
J’en
profite aussi pour rappeler que cet
article s’intègre dans une quarantaine d’autres sur ce blog, et qu’il sera le
support à d’autres réflexions articulées dans des parutions plus longues.
La
voiture qui est fondamentalement un objet de transport privé, à l’instar d’autres
comme la bicyclette, est un symbole qui représente la liberté , l’appartenance,
l’autonomie, le statut social, la puissance, la virilité la distinction, la réussite
sociale et tant d’autre que je n’aurai le temps ici d’évoquer.
Le
but de cette rubrique comme l’ensemble de ceux présentés ici est de montrer
l’intercommunicabilité entre la psychanalyse et tous les domaines de notre vie
quotidienne.
En
choisissant ce sujet estival, j’en conviens, car à cette époque l’automobile
nous apporte son lot de clichés propices à toutes les rêveries, j’ai bien
conscience qu’il s’agit d’un très vaste sujet qui touche à de très nombreux
domaines.
Immédiatement
apparaît la représentation objectale complexe de l’automobile qui est
assurément double voire multiple. Cette difficulté apparaît dans le fait qu’il
s’agit d’un objet éminemment fonctionnel mais aussi chargé de nombreuses
représentations symboliques, et que celui-ci soit porteur d’un imaginaire qui est
devenu rapidement ambigu.
L’homme
a toujours eu de cesse que de trouver dés l’aube de son histoire des moyens
pour se transporter ; au plus rapide, plus économique, lui et ce dont il
avait besoin. Nos amis les équidés et bovins en sont dans nos contrées
occidentales les premières oriflammes.
Sans
en faire un exposé historique, il est nécessaire de noter que le nom d’usage « automobile »
est adopté par l’académie en 1901, en lui conférant d’ailleurs le genre
féminin, désignant des engins mobiles mus essentiellement par une force
extérieur, en particulier les chevaux. D’ailleurs ce néologisme aurait pu être
du grec « autokiné » ou du latin « ipsomobile » on adopta
un préfixe grec et un adjectif latin ainsi naquit l’automobile baptisée mascline
par l’assemblée, mais l’usage la rendit très vite féminine.
D’ailleurs
il est intéressant de constater que celle-ci n’a pas le même sexe en fonction
des différentes langues et de leurs usages, féminine en Italie, masculine pour
les espagnols, neutre pour les allemands avec le fameux « dass », les
anglais et américains ne se prononcent pas trop « a car » quant aux suédois
ils optent avec leur possibilité de quatre genre, pour celui du réel « bil » en suédois. Nous voyons
combien, cela va en plus complexifier l’approche des créatifs quant aux
messages commerciaux plus ou moins subliminaux à construire pour alimenter cet
imaginaire complexe.
L’automobile
a eu un sexe variable au départ, et il y a bien eu hésitations. Cette complexe ambiguïté
de la dotation initiale n’est pas neutre et cela montre bien la pluralité de
charges symboliques.
Mais
pour complexifier cela ne dit-on pas : Un taxi, un tacot, un tas de ferraille,
et puis parlant et décrivant le même objet cela devient masculin, un bus, un
autocar, un camion, l’objet est les deux genres !
L’autre
particularité de l’automobile, c’est qu’elle ne s’est pas contentée de changer
notre monde et notre vie quotidienne par l’usage quelle nous a apportée, elle a
aussi nourri et développé profondément notre imaginaire et donc bien sûr notre
inconscient.
D’ailleurs
il serait intéressant de déterminer ce qui apparait le premier ! L’imaginaire
est il le produit de l’inconscient ? Ou celui ci est il la braise qui le
nourri ? Nous évoquerons cela dans d’autres articles, car il a une
progédience dans la réponse.
Son apparition dans l’histoire des civilisations semble
remonter d’après les premières observations à une sorte de petit jouet fabriqué
par F Verbiest vers 1668, espèce de manège constitué d’une bouilloire mouvante
un chariot à petites roues.
En
France nous aimons bien nous positionner comme étant des créateurs et référents
de toutes sortes, aussi attribuons la paternité de la première voiture moderne
dans le sens d’une autonomie et d’un suffisance énergétique à l’ingénieur
militaire Cugnot et son fameux fardier à vapeur, qui porte son nom, engin
militaire inspiré des travaux d’autres ingénieurs. Clin d’oeil au passage à MNC
Cugnot. Faisant entrer l’automobile dans l’ère de la vapeur avec le
développement que nous connaissons grâce aux chemin de fer et autres machines
outils importantes comme les presses et autres.
Ma
volonté a toujours été de positionner la Psychanalyse par sa réflexion, ses
apports dans le champ de nos normalité et habitudes, aussi comment imaginer qu’un
sujet aussi passionnant et proche de nous puisse y échapper ! Bien au
contraire celle ci va expliquer comment et combien sous le vocable d’automobile
se cachent en réalité différentes significations et pratiques.
Ainsi
au delà de sa simple fonction utilitaire elle révèle , ou le pense t-on le
statut social de son propriétaire, car elle entre dans les attributs du dicton
que j’ai repris dans un article précédent « l’habit fait le moine »,
ainsi le choix de cet objet pourra avoir plusieurs strates de lectures
interprétatives qui comme la plupart du temps échapperont à son propriétaire
qui peut en être dépassé, entre l’intention d’être comme une épure une simple
réduction à l’utilité du transport, ce à qui les constructeurs ont déjà répondu par des
modèles lowcost et à celui qui voudra exprimer sa richesse, sa puissance comme « à
moi on ne le fait pas » , et au séducteur que, de posséder cet objet et la
lecture qu’il pense en sera faite.
Représentativité et socialisation du
permis de conduire. Fameux rite de
passage !
De
façon incontournable la voiture est devenue une marque d’intégration sociale,
de fait avoir une voiture c’est être perçu socialement. D’ailleurs le permis de
conduire en lui même n’est-il pas un rituel de passage, comme un rite qui fait
passer irrémédiablement du statut de dépendant à celui d’autonome, comme le prolongement
de rites initiatiques qui se pratiquaient dans les temps anciens.
Et
le permis de conduire de conduite pourrait on même mieux dire, est de façon
psychanalytique le permis de se conduire ! Combien ceux et celles qui ne
veulent s’y affronter, utilisant différents prétextes, "C’est inutile
cela ne sert à rien" par exemple, mais de toute façon ce rituel est quasiment
obligatoire de nos jours, pour se déplacer bien sûr, mais aussi pour postuler à
différents emplois, et s’intégrer dans une société qui l’oblige de plus en plus.
Mais
ne nous y trompons pas ceux et celles qui sont confrontés à de nombreux échecs
face à cet examen incontournable de notre vie moderne sont pratiquement
confrontés à des problèmes psychologiques qui grosso modo sont « Ai-je le droit de me conduire »,
bref qui rémanent à la notion d’autonomie, suis-je autonome ? Et nous le
voyons dans le cas de nombreuses cliniques psychanalytiques les résistances
sont parfois incontournables tant qu’une psychanalyse notamment n’a pas permis
de dépasser cet écueil.
L’automobile
pour être maitrisée a donc besoin d’un apprentissage dont le final est
l’obtention de ce permis, mais les « esprits faibles » (Vaste sujet
que je développerai sur les déclinaisons pittoresques que la psychopathologie
peut donner) sont cautionnés dans leur violence, leur pathologie même, celle ci
peut être même agressive et devenir comme un arme. Certains parlent de belle,
de bonne agressivité, je pense aux commerciaux, et à surtout ceux qui forment les
commerciaux, vantant l’agressivité comme étant une arme « du rentre dedans »,
cela je vais l’évoquer plus loin. Cette belle agressivité, transforme notre
automobile aux mains de certains illuminés en véritable arme.
Un espace de liberté assurément mais à savoir contrôler.
Agressivité :
consciente ou inconsciente, il serait trop long d’évaluer cela, mais elle est présente
et dans tous les cas dangereuse dans le cadre d’une utilisation incontrôlée.
Que
ce soit un mode d’expression libéré incontrôlé, « l’ego des faibles »
est valorisé de façon outrancière, et se pensant investi d’une toute puissance
que les attributs des chevaux autorisent, perdent tout contrôle en se lançant
dans de folles poursuites, courses ou autre.
Et
puis l’alcool et toutes les substances qui font du conducteur un véritable tueur
potentiel. Alors l’agressivité positive chère à certains commerciaux, est un
sujet à manipuler avec forces précautions.
De
façon générale et très rapidement un objet est l’expression comme la plupart des
activités manufacturées, de l’époque à laquelle il est conçu ou utilisé et nous
allons voir deux approches qui illustrent bien notre intérêt.
Comme
nul autre objet celui-ci a envahi notre vie quotidienne quasiment comme un
prolongement naturel de notre identité, certains s’identifient à elle, la
nomme, la personnifie, sans parler des différentes modes dont le tunning par
exemple peu faire partie.
Cette
extension de nous va perturber toute forme de raisonnement lucide par rapport à
elle. Car à la différence d’autres produits manufacturés, et quoi de mieux représentatif
qu’une construction immobilière qui elle aussi peut nous représenter au plus
haut point, l’automobile par tous les secteurs de notre vie au plus intime du
quotidien, touche à de nombreuses fonctions.
Nous
manquons manifestement de distance avec elle. Je propose une réflexion qui n’en
sera qu’un survol tant ses domaines d’expression de fonctionnalité nous
submerge au quotidien. Approche qui ne pourra qu’en dresser qu’une esquisse, un
peu comme un inventaire qui sera malheureusement incomplet, mais je le rappelle
le but de ce blog est de proposer des liens « évidents », de
notre quotidien, par des questions de natures simples et des objets usuels et
montrer que la fonctionnalité neutre que l’on peut y attribuer est plus
complexe, avec les approches qui sont le propre de la psychanalyse.
Concernant
notre automobile jusqu’au années 50, pratiquement toutes les grandes innovations
techniques technologiques sont mieux abouties permettant l’évolution au niveau
stylistique. Et dés les années soixante
trois grands courants s’expriment, l’opulence des américaines, la performance
des italiennes et le luxe et volupté des anglaises.
L’automobile
sera en permanence confrontée à un problème symbolique majeur, voire même
anthropologique par sa typicité. Elle a été la représentation et l’expression des trente
glorieuses, (Qui se caractérisent par une forte croissance, le plein emploi, l’accroissement
du pouvoir d’achat, et l’essor de la consommation de masse.)
et ce à tous les niveaux,
tous les continents toutes les catégories sociales. Paroxysme du mythe, elle
déclenchait déjà profondément, toutes les passions et haines, je pense que l’on
peut en situer les origines à cette époque, dont elle ne s’est jamais départie,
voire même qui se sont cristallisées. Celle-ci est devenue un problème sociologique
majeur.
L’objet
automobile entre profondément en résonance avec les valeurs qui infusent la
société. Il en est même devenu un élément majeur tant il est représentatif de
l’individu et de la société dans laquelle il évolue. Au delà d’une adaptation liée
aux terrains, fonctions, qui lui sont attribuées comme le climat ou autre l’automobile s’est
imposée très vite bien plus qu’un simple gadget au départ puis comme moyen de
transport incontournable.
Nous
en retrouvons toute l’expression notamment lors de ces fameuses trente glorieuses : « Insouciance, Liberté,
Légèreté, Espoir ». Durant laquelle l’automobile incarnait les valeurs qui
infusaient la société. Les voitures étaient plaisir comme l’homme occidental qui
après les deux guerres voulait vivre pleinement sa vie. Les voitures en étaient
ainsi l’expression !
Je
vais dans cet exposé, qui à lui seul mérite comme tant d’autres sujets un
développement dialectique plus complet, être amené à dresser dans un premier
temps un état de ce que la fonction automobile peut représenter et cristalliser
tant dans sa fonctionnalité que dans ses représentations liées à l’imaginaire. Aussi
certains pourront être frustrés de manque de développements, mais le format
d’un article oblige malheureusement.
Les
bureaux de style s’affrontent chacun ayant l’expression de son époque et
surtout de son environnement. Des styles émergents, que la technique autorise
permettant par exemple l’avancée des capots plongeants. Les voitures sont fines
légères on parle de CX, beauté des lignes ! Pour illustrer nous pouvons dire les
belles Américaines, les chics anglaises, les voitures des années 60 étaient dans
leurs exagérations des modèles d’expression très singuliers qui avaient le
mérite d’éviter la standardisation dans laquelle nous évoluons.
Aujourd’hui
et je cite les magazines spécialisés, nous avons affaire à des vrais char d’assauts
regardez les SUV ou autres tout terrain autour desquels les marques
s’affrontent. Voici quelques extraits de ce qui peut être dit du petit dernier
face aux autres : (-Avec son impressionnante face avant ses ailes galbées,
et sa haute ceinture de caisse le … fait très costaud – Sa bestialité assumée…-
Et puis pour le…Grâce à sa calandre verticale, ses projecteurs au dessin
torturé, sa haute ceinture de caisse, ce cross over ne passe pas inaperçu dans
nos rues, plus cubique et massif que ses concurrents il impressionne bien plus !
Et
ainsi de suite, exit les belles anglaises, les fines et musclées italiennes,
tout est maintenant affaire de masse, de baroudeur, de celui qui n’a rien à
craindre.
Representant
ainsi une société qui avant tout se protège, ainsi on se barde, on cuirasse sa famille. Est
ce à dire que cette expression stylistique est une représentation de l’homme
dans son environnement ? Assurément oui. Notre société est faite
d’interdictions, tout est objet de plaintes, la liberté d’expression et celle
de sortir s’oppose à tel point que sortir, dire, fait courir un risque.
Dans
mon article « l’habit fait bien le Moine » je développe tous les
attributs qui peuvent en être une apparence et trompeur aussi, et bien l’automobile
y contribue pleinement.
Notre véhicule, c’est nous, notre
apparence sera souvent jugée à travers elle !
Car
quelque soit le niveau de décryptage que nous attribuons lors du choix, au
final nous avons choisi un produit qui de fait se soumet comme tout autre à
l’analyse.
Quelle
est l’expression de notre époque à travers l’auto ? Assurément les
années d'après guerre étaient celles d’une insouciance, une certaine
indépendance. Les voitures se voulaient légères, décapotables fines, et ce
parfois au détriment de la sécurité comme par exemple pas d’arceau.
Celles
d’aujourd’hui, reprenant les articles relevés dans des magazines spécialisés
sont donc beaucoup plus hautes, larges on domine la route. Cela exprime notre
époque où l’individu ne se sent pas en sécurité, passons quelques vigie-pirates
et autres pour bien comprendre que ce sentiment d’insécurité général se met à
la portée des constructeurs automobiles comme étant une exigence, il faut que
le conducteur et sa famille se sentent non seulement en sécurité mais dominant
ce qui peut arriver.
Nous
sommes à une époque dans laquelle existe les survivalistes, nous ressentons
nettement cette approche et développement liée a la conception des automobiles,
le conducteur non seulement doit être performant il devait et devrait d’ailleurs toujours l’être mais prévoyant de
maintes attentions qui vont sécuriser sa famille. Le sentiment de dominer, de
contrôler, surtout les autres.
Non
loin de moi le fait de remettre en cause l’évolution de toutes les technologies
tant de sécurité active et passive que d’économie, mais je vous met au défi de
circuler plus de deux jours avec une belle italienne, ou anglaise des années passées
et vous me direz ce qu’il advient de vos phares, clignotants, pare-chocs, ce qu'il
en reste après avoir fréquenté la circulation et les parkings.
La
publicité est toujours intéressante à étudier dans ce qu’elle a de représentatif
d’une société et d’une époque. Entre la
publicité et l’automobile la relation a toujours été fusionnelle. Celle ci s’appuie
notamment sur l’idée acquise que la voiture puisse nous transporter en
sécurité. La communication va donc s’appuyer sur la valeur imaginaire, c’est à
dire sur le fait que l’automobile serait une expression et un prolongement de
la personnalité des consommateurs, et d’ailleurs que ceux-ci soient
conducteurs, passagers ou simples admirateurs.
Je suis ce que je montre,
regardes ma voiture !
Nous
nous rendons vite compte que chaque produit va de plus en plus cibler des
catégories convoitées. Rarement aucun objet, n’a représenté autant de réalités objectives
en tant que services reçus, que d’imaginaires totalement projectifs que de verbes attribuées de puissance, du roi de la
route.
Cet
article n’a pas pour objet de traiter de la publicité sur l’automobile aussi je
conclurai cette réflexion par le fait que la pub a identifié de nouvelles
catégories qui s’ajoutent à celles
traditionnelles déjà définies, comme celle du luxe, du baroudeur, des sportifs,
des pratiques et utilisent, on achetait du fonctionnel pas de l’inutile, des
sportives et des familiales, actuellement nous achetons un look, le notre bien sûr,
une ambiance sensée nous représenter.
Elle est donc looké mais
aussi hautement politique !
Dans
les années 80, il était de bon ton pour les gens d’une sensibilité dite de gauche
d’acheter une célèbre marque russe, pour en faire profiter les camarades ».
Combien d’enseignants, de soi disant intellectuels , de travailleurs sociaux se
sont fait happer par cela sans aucun recul de la mode à laquelle il ne
pouvaient échapper, tous fiers de leurs principes nouvellement acquis de 68.
Et
puis combien les écologistes se sont emparés de ce secteur hautement explosifs,
si je peux me permette, en arrivant à culpabiliser ceux qui ont réellement
besoin de cet instrument, tout simplement pour vaquer au quotidien que notre
société moderne impose.
Ainsi
non seulement la voiture coûte cher, pollue, mais en plus en culpabilise le propriétaire.
J’ai eu dans mon cabinet des analysants d’une terrible sincérité, coincés et piégés
entre la nécessité absolue d’avoir une voiture et des dogmes faussement
écologique de mode.
En
l’évoquant, comment ne pas exprimer le
coté machiste conféré à l’automobile et ce depuis que celle ci existe, sans le
développer plus, il suffit de voir toutes le publicités sans aucune équivoque qui
placent en avant la virilité détenue. D’ailleurs dernièrement une marque
italienne a récemment lancé un modèle sous le concept commercial « For
Ladies only, Gentleman forbidden » et ce en liaison avec un magazine
féminin
Celles-ci
semblent être réservées aux femmes, et
d’autres sont positionnées comme des produits pour une nouvelle
« classe » d’acheteurs au pouvoir d’achat élevé Et puis étrangement une
récente approche qui est moins connue et insolite mais cohérente sur le
plan marketing dont on comprend la démarche, une autre nouvelle classe a été
identifiée au pouvoir d’achat élevé avec double salaire et sans enfant, connue
sous l’acronyme DINK (Double income no kids), autrement dit les couples
homosexuels ou hétérosexuels « actifs » sans progéniture ou enfants
en programme.
La
mécanique était au centre de L’automobile, progressivement elle s’est estompée
se rendant discrète, peu apparente, au profit d’études de style c’est donc à
travers cela qu’elle nous représente
systématiquement.
Avant
de développer ma modeste contribution à cette vaste réflexion, il était
important de repositionner le cadre extrêmement sophistiqué dans lequel cet
objet est pensé structuré industrialisé.
Réflexion
dans laquelle les sociologues, les économistes permettent par leurs travaux aux
publicitaires de développer ces campagnes pertinentes. L’automobile est l’objet
de l’évolution de touts les technologies, c’est en cela qu’elle est
représentative de son époque. Regardons aussi les grands lobbyings comme par
exemple les accords entre les grands groupes manufacturiers pour se mettre
d’accord pour par exemple à une certaine époque valoriser le diesel, là encore
cela serait long et inutile à développer, puis actuellement un semblant de
marche arrière, recentrant sur un mixte essence électrique. Les associations
d’écolos pensent avoir gagné un combat, absolument pas elles sont intégrées
elles aussi dans le vaste processus de ces puissantes industries à l’échelle de
la mondialisation. Le consommateur acheteur, conducteur que nous sommes sera
bien évident manipulé par les arguments des ingénieurs et publicistes, car s’il
a été décidé tel ou tel type de production la masse dont nous faisons partie devra y souscrire !
Nous
pouvons la comparer à notre corps, ne serait-ce par le simple faite qu’elle a
besoin de s’alimenter, de se faire réviser chouchouter, combien sont d’ailleurs
ceux qui ont attribué secrètement ou publiquement un nom à leur chère voiture.
Retour sur la question principale, la Psychanalyse, la raison d’être de
ces articles, principalement l’articulation et le regard que celle ci propose
sur des sujets objets du quotidien de notre vie. Les courts développements
précédents me semblaient néanmoins nécessaires et indispensables, le thème, le
sujet étant si vaste , relevant de
nombreux domaines, qu’il mérite à lui seul de multiples développements par un ouvrage dédié.
Les voitures auraient donc un sexe ! Mieux elles en ont deux !
Elles
sont « consumérisement » matrice et phallique en même temps !
C’est
un objet fantasmé, chargé de fortes charges, celles-ci sont affectives,
érotiques et bien sûr pleinement imaginaires. C’est aussi la première fois que
cette notion de liberté est associée à la notion quasi d’infini, pour une des toutes
premières fois la vue ne se limite plus seulement à l’espace que seul l’horizon
définissait.
Ce
sont des espaces d’intimité et de liberté combinés qui vont conjuguer ainsi
leur pouvoir d’un imaginaire décuplé. Ainsi ce dont rêvait l’homme depuis
l’aube de temps se réalisait. Elle est donc individualité, liberté et contraintes
sociétales ensemble.
Et
puis en quelques années elle fait passer l’homme du bout de sa rue, du
bout de son champ, du bout du chemin,
aux espaces infinis que seul la navigation autorisait. En quelque sorte le rêve
sortait de l’eau pour toucher la terre ! Celle-ci était enfin accessible
pour être découverte et se l’approprier mieux, et cela bien avant l’arrivée du
téléphone et encore moins d’internet.
Comment
ne pas associer à ces sentiments de découvertes, liberté apprentissages, une dernière
perception de ce monde devenu nouveau. Puis, ce qui était dévolu aux livres et
aux savants devient d’un coup la propriété à celui qui la prend sans la
demander.
En
cela l’automobile est aussi un outil de révolution.
Revenons en aux lectures que
propose la psychanalyse.
La
voiture a la particularité de porter une charge symbolique double elle est
profondément matricielle avant d’être phallique n’en déplaise aux détracteurs.
Matricielle car avant toute autre chose, nous entrons dans cet habitacle qui au
fil du temps est devenu choyé. C’est une clôture utérine, nous plongeons instantanément
dans le monde enfantin, ou le moins le plus intime est automatiquement happé.
Nous sommes dedans au plus intime de la matrice.
Elle
nous représente, nul ne peut y échapper. L’analogie avec le corps est
manifeste, la carrosserie avec le choix des teintes est une peau. Elle a des
formes, on parle de son regard elle fait des bruits étrange au démarrage, en
passant les vitesses. Elle est en quelque sorte viscérale, comme nous il faut
l’alimenter, l’entretenir, elle a son carnet de santé, et puis principalement
je suis dans elle et collé à elle.
Ce
qui signifie, comme au même instar de tous les robots des films et autres jeux
de science-fiction, celle-ci agit immédiatement en nous, elle interfère, comme
si des connexions s’établissaient malgré nous, cela entre dans de l’automatisme.
A ce moment elle est nous fusionnée. Nous ne sommes plus qu’un confondu
« confusa corpus » le prolongement de nous, comme si elle et nous
étions instantanément connecté dés notre installation.
Quoi
de plus jouissif que d’être à l’intérieur d’un outil capable de force
démultipliés. C’est animal décuplé par la puissance évaluée en chevaux vapeurs.
Dispositifs simple que l’on nomme machines et qui nous permettent d’amplifier
de décupler l’énergie mécanique la rendant plus efficace, un travail accompli
ai moindre effort , tel est le rôle dévolue aux machines.
Quoi
de plus représentatif correspondant à notre automobile, ou le simple fait
d’appuyer sur un pédalier nous propulse a plus de 100Km heure en se rendant là
où l’on veut par le simple fait de tourner le volant.
Elle est les deux simultanément féminine
et masculine !
Cela
nous ramène dans l’intime dans les strates de la psychanalyse. Cet habitacle
nous fait entrer instantanément dans les stades archaïques, ce sont ceux qui
déterminent les champs prépsychotiques.
Rappelons
nous des stades archaïques enfantin et
bien nous y sommes, ce sont ceux de l’auto suffisance du narcissisme primaire,
celui dans lequel l’enfant encore nouveau né est fort de son pouvoir illusionnaire,
celui de la toute puissance que le stade oral confère. N’oublions pas que la
première rupture narcissique intervient lorsque à cette toute jeune époque
l’enfant passant de fœtus à « extra-muros », n’étant plus alimenté
par le cordon, et espérant encore cette auto suffisance se rend compte
inévitablement qu’il dépend de l’autre celui qui est là et qui l’alimente et
bien oui en entrant dans cette matrice chérie qui est notre automobile les
instincts les plus archaïques sont ravivés immédiatement.
La
subtilité ultime c’est qu’en réalité l’automobile est masculine et féminine.
Féminine avant toute autre chose car elle est cet habitacle matrice, certains
la veulent fœtale, car elle peut se transformer, en lieu de vie, on peut y
dormir, avoir des relations intimes, et s’y protéger.
Malheureusement
combien sont ceux dont elle est le dernier refuge avant la rue, et pour
certains l’exutoire des peines dans laquelle on peut se refermer, pour s’y
sentir protéger. Elle devient malheureusement le dernier lieu de vie dans
lequel démuni c’est le refuge ultime avant la disparition de la société, c’est
à ce moment le dernier rempart contre la disparition l’inutilité, posséder une
automobile est encore le dernier lien, le seul vestige d’une identité sociale
avant la clochardisation pour certain et comment ne pas y trouver une dernier
cette matrice que l’on essaye de faire perdurer ?
Ce
sont bien évidemment les clichés d’une
toute puissance phallique qui sont reprochés à l’automobile d’être. Plus
réellement au conducteur ou propriétaire de s’identifier ainsi. L’habit faisant
le Moine avoir une grosse voiture puissante, serait dons le signe rassurant
d’une virilité assurée. Rappelez vous mon article sur le complexe du vestiaire.
Les
pulsions, sont des pulsions de sexualité, ce sont les plus primales instinctuelles
proches de la libido initiale qui s’expriment au volant d’une voiture protégé par
sa matrice le conducteur tel le nourrisson, peut sans le savoir libérer ses
instincts les plus démesurés, démultipliés qu’il le sont par la machine. Nous
sommes dans ces premiers stades là où le Moi quasi inexistant ne peut se
différencier que sous l’influence du monde extérieur, à ce stade l’enfant n’a
pratiquement pas de Moi et surtout pas la moindre conscience du monde extérieur,
il n’y a pas non plus de conscience claire, mais plus une sensibilité indifférenciée
soit elle plaisir ou douleur.
Cela
agit comme si instantanément le fait de devenir pilote conducteur ravivait
cette mémoire archaïque de toute puissance, qui naturellement a du être
frustrée, sinon l’homme serait resté à ce stade tel un animal soumis à la
plupart de ses pulsions, et ce n’en déplaise à nouveau à beaucoup, les hommes
et les femmes se retrouvent ensemble prisonniers de ces pulsions, quasi à
égalité.
Combien
hommes ou femmes confondus viennent en démarche analytique car apeuré d’avoir
été submergé ces pulsions à grand peine ou chance d’avoir pu se contrôler et
d’échapper à l’inévitable.
Il y a il est vrai des nuances comportementales entre
les conduites masculines et féminines au volant mais elles sont minimes, les
différences de conduites pouvant apparaître plus comme des reliquats de la
culture dans lequel les genres sont été distribué, ne dit on pas d’une femme
qu’elle conduit mal mais plus prudemment, et cela ne repose que sur une
tradition populaire n’ayant bien sûr aucun fondement. Cela est assuré l’automobile
devient un moyen d’expression de la virilité quand il est le seul moyen de cela
l’automobile devient un objet dangereux et parfois comme une arme, dont on ne
sait ce que va en faire le conducteur sous le primat de pulsions exacerbées.
Toujours
au niveau psychanalytique, l’automobile apparaît très souvent dans les rêves
comme sujet de représentation symbolique et fantasmatique de notre inconscient.
Homme ou femme confondus et conjointement. Pour rappel le seul qui peut donner
du sens au terme interprétation est le rêveur bien sûr, les bons conseils
éclairés de qui que ce soit psy, ou autre n’ont qu’une valeur d’illustration
pittoresque.
A
ce stade il est incontestable que dans les rêves de nos analysants comme dans
les vôtres d’ailleurs, l’automobile entre en lice comme la plupart des moyens
de déplacements d’ailleurs. Et pour en faire un inventaire rapide nous y
trouvons pêle-mêle : casser sa voiture, qu’elle-ai les pneus crevés, plus
de lumière, plus de carburant, tourner en rond, rester coincé dans le garage ne
plus trouver la sortie je vous laisse imaginer les lectures que le rêveur peut
y apporter, et qui sont signifiants souvent quand à la réalité de ce son
inconscient exprime utilisant comme vecteur de son état souvent l’automobile.
Aussi
quand certains réduisent le rapport à l‘automobile à l’expression d’une
virilité exacerbée, que les machos utilisent cela pour parader c’est vrai, mais
tellement plus subtil que les nuances y ajoutent des paradoxes.
Il y a une vrai similitude à conduire une automobile, et les phénomènes de
violence ne sont pas dédiés plus aux hommes qu’aux femmes, les différences de
rapport sont plus éducatif et culturel lié aux conditionnement des uns et des
autres.
Sans
rentrer dans ce qui prévaut entre l’inné et l’acquis ici nous touchons à cela
et nous pouvons dire que face à l’inné instinctuel il y a la même primauté
comportementale archaïque, les différences apparaissant sur l’acquis à savoir
l’adaptation dans lesquelles les conduites éducatives placent le petit garçon
ou la petite fille. Cette dernière ayant tendance d’avoir comme qualificatif
d’attribution la prudence, alors qu’au garçon on attribue plus volontiers la
force physique.
Mais ne nous y trompons pas, cela va
relever de l’adaptation liée à l’éducation et non à de l’inné dans le sens de
la pulsion primitive.
Il
n’y a pas à ma connaissance d’objet à pouvoir catalyseur pouvant
cristalliser autant les pulsions. Cet environnement clos
protecteur qui instantanément réactive ravive les stades primitifs, couplé à la
puissance de la machine prolongement de
notre corps.
Les
stades de la construction infantile sont donc à nouveau en scène mais cette
fois de façon particulière. Ils sont activés simultanément et entrent en activation ensemble :
- Le stade oral, par l’ambiance inhérente
qui active la matrice utérine-foetale.
- Le stade anal, par les apprentissages et
l’intégration et maitrise des règles qui caractérise la base de toutes les
éducations.
- Le stade phallique par la puissance
décuplée démystifiée qui caractérise les débuts de la construction de la
personnalité.
L’automobile
est par nature l’objet de la toute puissance d’un Moi, oui mais d’un Moi
artificiel. Dans lequel les sensations sont altérées par les pulsions, et dans
lequel le libre arbitre à la bonne conduite est très relatif.
Aussi
aucun objet-symbole ne présente ces caractéristiques ce qui explique la passion
que l’automobile peut alimenter bien au delà de son simple usage.
Je
mets quiconque dire moi, j’échappe à ces
règles. Combien se sont fait des peurs et ont frôlé la catastrophe. Hommes et
femmes confondus. Les femmes aussi parlent de ces mêmes poussées incontrôlables
que procure la délectation qui a un moment nous submerge comme un réel plaisir
que seul procure réellement la jouissance. Quand elles sont sur le divan et évoquent
cela, quelles qu’en soient les nuances,
le dictionnaire des noms d’oiseaux qu’elles utilisent au volant est au moins
aussi riche que celui des garçons.
Symbole
machiste dés son arrivée, elle bascule naturellement et heureusement dans le camp des femmes très vite dés les premières
guerres lui faisant découvrir et rajouter des fonctionnalités existantes mais
pas encore évoquées comme l’appel au voyage à la découverte au partage. Cette
liberté durement acquise par les femmes l’automobile en rejailli en profite.
Comment conclure, et d’ailleurs le sujet s’y prête t’il ?
Il
faudrait un ouvrage entier, format que cet article ne peut contenir. Je suis peiné
de ne pas avoir pu tout énoncer et encore moins développer tant cela est vaste.
Je
n’aurai pas le temps de exposer cela ici qui mérite un article mais que dire :
- Des vans qui
dés les années 70 ont été une approche celle du voyage, s’inscrivant dans une
autre culture, la contreculture des débuts hippies, et l’automobile y a tenue
une très grande place.
- Que c’est un
espace intime que certains prolongent avant de rentrer après une journée de
travail.
- Que c’est un
endroit de l’intime que l’on s’approprie et que dans lequel on dépose ses
secrets les plus intimes, tels que lettres d’amour photos.
- Combien de rendez
vous secrets sentimentaux ou « d’espions » autorise t’elle.
- Que c’est là où
l’on fait l’amour pour la première fois, et où en cachette l’on y continue.
- Que le monde
des courses automobiles de toutes natures formules diverses, courses de côte,
de stock-car, à chaque sujet il faudrait un développement.
- Du fait
qu’elle est Yin et Yang ensemble.
- Que l’on peut la bichonner, la customiser, les collectionner.
- Mourir à
cause d’elle pour elle.
- Remplir
l’imaginaire du cinéma, James Dean en est le fruit.
- Que les
voyous achètent des grosses berlines allemandes d’occasion, mais sans elle qu’elle
serait l’expression soit disant de leur
virilité et force.
- Que dire de
son pouvoir hautement évocateur quant aux souvenirs et cela je le vois lors de
séances de divan pendant lesquels la voiture de l’enfance fait resurgir de
nombreuses ambiances, lieux, qui sont autant de portes vectrices à
l’introspection.
Mais
rappeler surtout aussi avec force la
puissance de ce qui fait la spécificité de cet imaginaire symbolique de
l’automobile. je le rappelle c’est cet allégorie double qui apparait fait d’ambiguïté,
cette espèce de dualité asexuée de l’automobile, qu’on a eu du mal à définir dans
son genre masculin, féminin, ou neutre.
Un
sujet d’apparence légère peut nous conduire à des réflexions à côté desquelles
nous passons souvent trop rapidement surtout concernant cet objet familier fascinant cristallisant autant de
haine et de passion . C’était cela mon intention, en cette période
estivale pour laquelle l’automobile redevient un temps symbole d’espaces et de
liberté.
Vivre c’est
cheminer le temps d’un court voyage. F De Quevedo.
Lien sur le site de mon livre : Changer et guérir vite grâce à la psychanalyse.
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