jeudi 1 novembre 2018

La psychanalyse hautement performante Suite N°2

            La psychanalyse hautement performante  Suite N°2



Je propose sous cette appellation une série d’articles, afin de développer une image réelle de ce qu’est la psychanalyse, ou du moins plus précisément  celle que j’enseigne et pratique depuis 1986. Je conseille d’ailleurs de reprendre l’origine de cet article en remontant dans les pages précédentes.

La psychanalyse s’est tirée des balles dans les pieds depuis sa création ce qui lui vaut d’être totalement méconnue, d’entretenir une totale confusion, créé par les différentes perceptions qu’elle offre au grand public, voire pire « raisonnée », et expliquée autour de principes et préceptes qui n’ont  véritablement plus rien à voir avec elle.

Ainsi tournent des zones de confusion qui lui ont créé cette mauvaise réputation qui vont de la théorie de la sexualité, pas comprise et dénaturée, qui à la fois attire et fait peur. D’ailleurs à propos de ce sujet « tout va bien tant que l’on ne parle pas de soi ! » , puis d’une idée d’une étrange spiritualité qui lui est liée, avec des concepts confondus et mélangés de magie et de spiritisme, cela issu de certains travaux de Jung, et qui a donné toutes les dérives thérapeutiques des années 70 « New-âge », dans lesquelles nous trouvons les origines de nombreuses psychothérapies en vogue. Et puis comment ne pas citer Lacan, mais surtout toutes les dérives que les lacanistes en ont fait, comme  du Dolto à toutes les sauces, et surtout là aussi mal comprise, qui ont fait de l’enfant un roi, alors qu’elle voulait donner la pleine dimension et place à l’enfant dans l’acte éducatif, le faire passer de son statut d’objet à celui de sujet. Mais que de littératures, de pédagogies ratées, et surtout dangereuses autour de cela, faisant de l’enfant roi un être frustré incapable de devenir un adulte autonome, comme les pédagogies non directives et libertaires l’ont fait, en fabriquant au contraire de ce qui était visé, un adulte immature inadapté, qui sera un assisté à vie.

Mais cela doit satisfaire  un système social et politique qui se nourrit de cela, et qui formate de cette façon des citoyens utiles à orienter. Ce concept est développé et précisé dans le livre à venir.

Ainsi dans les différents écrits, j’explique comment ces confusions plus ou moins volontaires,  créent cette nébuleuse autour du terme et concept de psychanalyse. Bien pratique pour la reléguer au rang des antiquités égyptiennes du Louvre, comme un vague et  désuet intérêt qu’elle susciterait !

Et pourtant Freud le savait ! Notamment dés le départ de sa création car celle-ci « surfant » sur différents champs de pratique tels que médecine, philosophie, et différentes approches scientifiques, comment ne pas heurter la morale, et les certitudes scientistes !

Flirter ainsi avec la sexualité, la morale, la science et la médecine qu’elle prétention donc, et que d’opposants. Mais il faut élever la psychanalyse au rang de discipline nouvelle au sein de ces approches, comme étant un objet de recherche qui a des codes particuliers et qui propose une nouvelle dimension sur la compréhension de la psyché humaine, et bien au delà des constructions sociales, philosophiques et modèles sociétaux construits par l’homme, comme étant une évidente certitude.

Ce rapide article reprend et développe les présentations que j’en ai faites dans le premier article que l’on retrouve plus en amont. L’objectif étant d’apporter des éléments de précision qui sont déjà développé en parti dans mes ouvrages précédents. Le premier « Changer et guérir vite » est une présentation globale générique d’un paysage psy, et le second « abrégé de psychanalyse » plus un manuel didactique et plus à l’usage des étudiants et impétrants psy.

La psychanalyse offre une très vaste palette d’outils conceptuels qui sont souvent méconnus ou mal utilisés et que je reprends afin de les préciser. Mais il y en a un particulièrement intéressant à développer ici qui se nomme « le but économique »  

L’idée est originaire de la phénoménologie, selon laquelle l’organisme organise et structure son entourage, et sa perception même des objets, en fonction de ses intérêts vitaux, se valorisant dans son milieu. Nous pouvons ainsi dire que comme en thermodynamique nous appuyant sur le fameux principe repris par Lavoisier que « rien ne se perd rien ne se crée, tout se transforme », il en est de même pour le psychisme.  Cela je le décris dans la PAR, tout a une finalité, une origine, un sens, une cause, ainsi nous pouvons en définir une source et un but. Ainsi la psychanalyse va expliquer comment s’effectue, s’organise ce que l’on pense être des choix et les raisons pour lesquelles ceux ci sont opératifs ou pas. Mais montre qu’en réalité ce que nous nommons l’acte gratuit et dont nous avons tant besoin, n’existe pas vraiment ! Plus précisément dans ce que l’on nomme la « métapsychologie freudienne », il est qualifié un système qui consiste à tout rapporter à l’hypothèse selon laquelle les processus psychologiques consistent en la circulation d’une énergie que l’on peut penser quantifiable et qui organise l’ensemble des activités.

J’ai précisé cette vision du psychisme d’ailleurs dans plusieurs articles en le décrivant comme un vaste maillage atemporel dans lequel tout active tout. Et d’ailleurs dans la psychanalyse en particulier nous retrouvons tous les principes de ce maillage, entre autre par ce que j’ai  nommé « l’architecture séquentielle » qui donne et définit un cadre générique structurant et explicite.

J’ai ainsi repris dans les deux ouvrages le fait que Freud très clairement dit « j’ai inventé la psychanalyse lorsque j’ai quitté l’hypnose » à partir de là le champ explicatif est très clair, l’hypnose fournissait des informations très fiables quant à l’origine du symptôme, et permettait même des modifications de celui-ci par injonctions hypnotiques, mais rapidement volatiles, voire dangereuses. Il a donc fallut inventer un dispositif pour entraver l’agir du symptôme mais je dirai même plus largement des systèmes pulsionnels. De longs tâtonnements et des « affrontements » à la fois conceptuels et techniques l’ont entre autre opposé à Ferenczi, ce que je développe dans mon second ouvrage, et je conseille vivement à ceux qui sont intéressés de lire les correspondances « Freud Ferenczi ». Les oppositions s’appuyant sur cette notion d’énergie, celle-ci était pour Freud liée à la force seule du transfert, et pour Ferenczi plus liée à la notion d’activation, qu’il avait d’ailleurs du mal à définir.

Puis a émergé progressivement le concept d’abréaction « décharge émotionnelle par laquelle un sujet se libère de l’affect lui permettant ainsi de ne pas devenir ou rester pathogène ». Ainsi ce terme non seulement était salvateur mais définissait en lui même l’objet de la psychanalyse. L’hypnose ayant montré les limites d’un certain champ thérapeutique notamment celui des psychopathologies, mais par ailleurs étant un excellent outil, le système thérapeutique était défini.

Malheureusement et toujours aujourd’hui, subsistent des zones de confusion de méthode, et aussi surprenant que cela puisse paraître, mais courant dans les approches scientifiques, une approximation entre ce qui relève du fond et ce qui relève de la forme. Notamment par cette confusion, certaines sociétés de psychanalyse et praticiens amalgament ce qui est nommé la « prise de conscience » à mi chemin dans l’acte thérapeutique, avec la réelle finalité que sont les abréactions conscientisées. Trop souvent mal comprises, mal nommées, souvent celles-ci, dans ce que j’ai pu « récupérer » de cures psychanalytiques « en suspend » dans lesquelles le psychanalyste proposait à son patient ses propres projections, et que celui-ci devait intégrer comme des interprétations.

Pour rappel le mot interprétation n’existe et n’a de sens en psychanalyse, que si c’est le sujet lui même qui nomme et définit l’objet d’observation qu’il est, et la plupart du temps ses attitudes. Ainsi les fameuses prises de consciences sont devenues un exercice de style pour les psy en herbe qui s’autorisent ainsi à livrer au gré de leurs humeurs ces lectures.

Erreurs de méthode, et confusion entre forme et fond donc puisque ces fameuses prises de conscience ne peuvent intervenir que spontanément et librement et émises uniquement par l’analysant.

Ceci je l’ai développé et structuré dans mes travaux allant jusqu’à en préciser l’appellation «Abréaction conscientisée pleinement aboutie» (ACPA) ainsi à travers ce nouveau système nous comprenons que celles-ci ne sont pas le fruit du hasard, ou d’un cheminement aléatoire, mais intégrées dans le cadre de la méthodologie. Ainsi psychanalystes et analysants œuvrent ensemble grâce au concept d’alliance un développé, qui est possible grâce à la neutralité bienveillante.

Ainsi le transfert dans la PAR est élargi au système du cadre transférentiel, qui n’est plus réellement ce mini temps arrêté défini au départ de la psychanalyse. Et les ACPA contredisent une dérive que j’ai souvent observée chez d’autres praticiens lorsqu’ils écrivent en décrivant leur pratique : «  On n’agit pas on parle » Dans le cadre de la PAR on parle pour agir.

Car la psychanalyse produit des résultats et cela pour revenir à la teneur de ce propos, la psychanalyse fondamentale qui est une forme particulièrement aboutie de la psychanalyse apporte des résultats très observables, réels et dans des durées qui n’ont plus rien à voir avec ces cures interminables qui durent des années, et dont j’ai pu écrire que malheureusement certaines n’ont jamais démarré.

Ainsi pour en revenir à une présentation commune de la psychanalyse, un impétrant analysant expliquerait à son ami crédule qu’il s’agit d’un papotage, en espérant d’ailleurs que celui-ci soit mondain et à la question de son ami  « est ce que cela a réglé quelque chose ? » la réponse sera assurément non.

Puis il dira aussi, un peu plus tard, aujourd’hui durant la séance j’ai eu des émotions ! Sachant que pour un psy, s’il est suffisamment aguerri ce n’est pas difficile d’amener durant la séance à faire vivre par son patient,  différents registres émotionnels, comme la tristesse provoquant ainsi des pleurs, ou bien l’indignation provoquant la colère. Et à la même question de son ami candide « est ce que cela  a réglé quelque chose ? », la réponse sera indubitablement non. Car effectivement il y a eu  des émotions qui ont bien évidemment une action exutoire, mais celles-ci pour nous n’ont aucun intérêt, car elles sont certes exutoires et donc libèrent une charge d’affect et son énergie associée, par notamment une évacuation possible de l’adrénaline à travers les larmes. Mais elles ne nous intéressent absolument pas, car elles sont contemporaines, ce sont celles de l’adulte présent et non celles associées aux éléments refoulés comme les ACPA le  permettent. D’ailleurs il faut préciser qu’en PF (Psychanalyse Fondamentale) le systématisme des process et protocoles et leur reproductibilité par les psychanalystes formés à  la méthode garantissent cette universalité propre aux principes scientifiques.

Et puis le même impétrant expliquant toujours au même ami un peu plus tard, dira « Ça y est j’ai compris le psy m’a expliqué ! Il y a eu des interprétations, il a relié j’ai eu des prises de conscience, j’ai compris pourquoi j’étais timide ! ». Et à la même question « est-ce que cela a réglé quelque chose ? » la réponse sera indubitablement la même, non rien !

Ainsi nous voyons bien et autour de nous, combien sont ceux qui d’ailleurs se retrouvent dans cette présentation parler, pleurer, se mettre en colère et croire comprendre, ce qui  peut éventuellement soulager mais guère plus, et cela de façon spontanée et volatile.

Ainsi de trop nombreuses personnes viennent en m’expliquant « lors de ma thérapie précédente le psy m’a expliqué ma personnalité, m’a révélé disent même certains !». Et bien quelle prétention détient ce psy, et pourvu surtout qu’il ne se trompe pas. Je renvoie d’ailleurs sur un ancien article dans lequel  je décris les différences entre les mécanismes de projection et d’interprétation. Seule l’interprétation est réelle et a du sens. C’est d’ailleurs elle seule, cette qualité à savoir interpréter dans le cadre de la neutralité bienveillante qui sera la validation ultime à la formation des psychanalystes pratiquant la PAR ou la PF. C’est d’ailleurs la seule garantie de l’organisation d’un vrai cadre méthodologique psychanalytique.

La PF par la régularisation des concepts, passe des fondements aux fondamentaux, par la rationalisation de la technique à travers l’architecture séquentielle permet une réelle immersion psychanalytique aboutie.

Ainsi nous pouvons dire que de se débarrasser des névroses est bien sûr la priorité majeure, puis de s’intéresser aux comportements et attitudes qui sans être réellement des expressions névrotiques, sont plus ou moins handicapantes, l’est tout autant importante. Il existe une fonction qui est souvent oubliée et peu mise en valeur, mais qui est essentielle, qui est celle de trouver et de valoriser ce que je nomme dans la PF comme étant ce Moi intime.

Celui-là qui est au fond de nous que nous connaissons si bien, et à peine en même temps. Lorsque la psychanalyse atteint ce niveau de qualité elle est de fait hautement performante. Elle remet l’individu devant ses choix, et permet de se projeter dans un  avenir mieux maitrisé, surtout nous sortir des déterminismes de toutes natures. Ainsi comme je l’écris depuis des années la psychanalyse est une anarchie utile et indispensable à l’homme et à la société,  par la subversivité qu’elle présente à des systèmes de formatage dans lesquels il est bien pratique de mettre le citoyen !

Dans le prochain ouvrage je développe notamment comment la lucidité s’oppose au concept «d’imbécile heureux» et combien la lucidité notamment, autorise l’individu ainsi libéré de ses entraves, non seulement à trouver son autonomie, mais essentiellement à valoriser son moi intime et surtout prendre en charge sa vie. Ainsi la psychanalyse fondamentale s’oppose fermement à cette idée d’un déterminisme auquel nous ne pourrions échapper. Nous verrons aussi  dans différents articles à venir, que  ce que certains considèrent comme étant des traits de personnalité ne sont en réalité que des adaptations plus ou moins névrotiques à des schémas que nous identifions et désactiverons très facilement.

Ainsi certains se targuent de stoïcisme alors qu’en réalité il ne s’agit que d’un comportement de peur qui pourra être valorisé par l’utilisation de concepts philosophiques, et il en est ainsi pour de nombreuses autres attitudes que l’on croit être des traits de caractère. Cette découverte du Moi intime permet de sortir de ces illusions dans lesquelles l’ensemble des adaptations forcées nous a contraint.

Je tiens à préciser aussi que nous avons constaté des tentatives d’imitation. Car cette démarche globale est dynamique, et donne un souffle nouveau à la psychanalyse, puisque la psychanalyse fondamentale a dépassé les fondements de la psychanalyse, notamment en précisant les finalités les concepts et la technique, ce  qui permet d’obtenir des ACPA systématiquement et non de façon aléatoire et improbable. Les articles suivants préciseront d’ailleurs ces concepts comme la fonction miroir et celui de mitoyenneté dans le cadre transférentiel redéfini.

Pour en revenir à ces  tentatives de plagias, nous constatons que  certains mouvements,  ou certains psys qui pensent s’inspirer de ce qui relève de la PF et est décrit dans le Précis, apparaissent et  proposent ce type d’approche. Preuve de l’intérêt que suscite notre approche, mais sans aucune formation à cela. Pour utiliser ce concept « d’architecture séquentielle », même s'ils ne le nomment ainsi, il est indispensable que le psychanalyste ai réalisé une psychanalyse didactique PAR pleinement aboutie, et que celle-ci soit soutenue par un mémoire accrédité. Aussi il est important de vérifier que ceux-ci soient bien enregistrés au tableau des membres certifiés à entreprendre la PAR, et/ou la Psychanalyse fondamentale.


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