Pour un suffrage
capacitaire ou comment élire des élus « capables » !
Cet article fait partie d’une série d’essais qui seront développés et
publiés, il est donc une esquisse incomplète qui sera étayée par ces autres
développements.
Pourquoi
ce titre ? Les élections approchant il me semble intéressant de rappeler
de façon psychanalytique quelques concepts auxquels cela fait référence.
Tout Français majeur
quelque soit son origine, son sexe, sa religion
ou ses idéaux politiques, bénéficie du droit de vote.
Notre
société, comme la plupart des sociétés occidentales s’organise autour du
principe de démocratie, ce qui signifie que le citoyen est représenté par des
personnes privées qui une fois élues
deviennent des personnages publics. Le droit définit ces personnes morales,
comme des entités pourvues de la personnalité juridique, cela leur permet de devenir détenteurs directement de droits et d’obligations à la place de personnes morales ou physiques.
Nous
connaissons d’autres systèmes de
gouvernance pour citer les plus connus nous pouvons évoquer : l’Aéropage,
l’autocratie, l’oligarchie, l'autoritarisme, la démocratie, le totalitarisme, le féodalisme et la monarchisme.
Qu’est ce que la démocratie ? Les grecs sont les premiers a avoir
expérimenté ce modèle qui nous vient du mot grec Demos, signifiant le peuple,
et celui de Kratos signifiant lui l’autorité et le pouvoir. C’est un régime
politique qui organise le pouvoir et le droit, celui ci est détenu ou contrôlé
par le peuple. Ceci est appelé « le principe de souveraineté »
il n’y a donc aucunes sortes de distinctions dues à la naissance, la richesse, le principe d’égalité en est à priori le socle.
Pour en revenir à la démocratie, (cet article n’est qu’une ébauche
de système politique) Celle ci repose
sur le système de majorité. Majorité relative,
majorité absolue.
La majorité
relative résulte du plus grand nombre de voix obtenues par un postulant, par
rapport aux autres concurrents. Ce suffrage n’oblige pas à obtenir plus de la
moitié des suffrages des voies exprimées à la différence de la majorité
absolue.
Mais la notion de majorité est toujours relative, il suffit de tomber
dans un système dont les déterminants correspondent aux mêmes codes pour que
l’intrus n’ai que le choix de s’adapter ou de partir.
Un vote capacitaire veut bien sûr présupposer de la capacité de l’électeur.
Mais cela veut dire quoi ? Simplement de savoir choisir, et bien sûr de
bien choisir !
Sinon
cela revient à démontrer son incapacité !
Mais
alors ce système intitulé la démocratie présuppose, repose sur un socle qu’il
peut se passer n’importe quoi ! Regardons autour de nous des événements qui
étaient semble-t-il peu prévisibles.
Ou
alors qu’il faut qu’un système soit bien organisé pour qu’il s’auto reproduise.
Je renvoie à mon article dans mon
dernier livre sur les matrices d’adaptation de Ferenczi : Assimilation, reproduction,
adaptation, sélection.
Nous savons que tout système établit, quelque soit son précepte d’organisation,
aime à se reproduire à l’identique, principalement et surtout dans ses codes. Il
est admis d’en modifier des éléments constituants, mais assurément pas
constitutifs de l’organisation propre de ce qui fait l’identité même de ce système.
Ce sujet, lorsque l’on observe, les chiffres des soit disant mesures qui opposent
les sondages et qui montrent que dés que le système se sent menacé par certains
candidats (certains ne parlent ils pas de numéroter une autre république ou de
quitter telle ou telle organisation internationale) alors ce qui défend ce système ici en l’occurrence
les médias, commencent et là seulement à s’intéresser au fond et non à la forme
à savoir le contenu des programmes, l’effet de l’amusement est passé !
Mon
propos n’est pas de juger sur le fond, je ne suis pas politologue, mais de
mettre en avant comment et combien ceux qui ont accès à l’information peuvent par la diffusion de chiffres et de sondages,
ou par le fait de pointer à certains moments certains choix des candidats, influencer les électeurs. Et cela depuis que
ce système la démocratie existe.
N’oublions
pas que tout système, tel qu’il soit, organique ou étatique résiste, car il en
va de sa survie. Avant d’avoir la capacité à s’adapter à l’évolution que le
temps fasse et établisse ses révolutions.
Nous
voyons ainsi que tout est fait pour montrer à cette phase quelques jours avant
le premier tour qui serait dangereux, mais on ne dit pas réellement pour qui, et
surtout pour quoi cela serait dangereux.
D’ailleurs
rappelons nous, par exemple depuis quand donne-t-on le droit de vote aux femmes,
interrogeons nous pourquoi l’avons nous refusé et pourquoi le système a
autorisé les femmes à cette capacité, depuis quand le droit de vote est fixé à l’âge
de 18 ans ? Et tout cela en fonction de qui, de quoi et de quelles mœurs et
morales sociales. Je reviendrai sur cela, mais en est il de même partout ?
Vous
le verrez, ou plutôt je le rappelle la notion de relativité, du droit, de la
loi et surtout de la morale. Ainsi et surtout nos codes sociaux qui ne sont que
de la résultante de ces prédicats.
Et
puis certains parlent de donner le droit de vote aux étrangers, mais pourquoi pas,
jusqu’où nous pouvons autoriser un ailleurs à venir légiférer sur un ici ? Je
ne parle même pas du débat stérile sur ce que nous nommons le vote des étrangers,
maintenant à certaines élections comme les municipales.
Mais
en règle générale qui a le droit de voter et sur quels sujets ? Alors pour
répondre à ces questions nous avons mis en place des lois, des structures juridiques,
mais sous l’autorité de qui et de quoi ?
Le
droit de vote a été autorisé aux femmes en 21 avril 1944 et celui ci est
autorisé à partir de 18 ans, depuis le 5 juillet 1974, mais pourquoi pas avant,
16 ou même 14 ans ? C’est l’âge instruit dans les constitutions de la
plupart des pays, sauf le Yémen ou celui ci est attribué à l’âge de 15 ans et
ceci pour des pratiques religieuses autorisant le mariage .Cela repose sur la
notion de majorité.
La loi définit la majorité civile comme l’âge auquel un individu est
juridiquement défini comme civilement capable et responsable, c’est l’âge à
partir duquel, le citoyen est considéré comme apte à s’engager par des liens
comme un contrat ou dans le cadre d’une autre démarche juridique.
Mais
qui est capable dire qui et à quel moment est en capacité de choisir ?
Je
l’ai écrit dans mon livre précédent, la notion de maturité juridique a
constamment évoluée, et dans des temps plus anciens ou certains pays ou la
durée de vie est malheureusement beaucoup plus courte, nous voyons des enfants
dés la puberté, en charge de famille, devant donc subvenir à d’éventuels
enfants dés l’âge de 15 ans et d’ailleurs dépourvu de droit de vote.
Le
vote capacitaire vous dis-je.
Est
ce qu’un Tanguy, celui, qui pris en charge pas ses parents ou par la société qui,
(et cela est vraisemblablement très bien) est payé à réfléchir à son avenir à
travers ses études ou autres, est en capacité de choisir ?
Nous savons notamment, grâce à expérience analytique que la personnalité
n’est pas pleinement achevée tant que l’individu n’est pas en capacité de se
prendre en charge ni de s’assumer, principalement financièrement.
Alors que nous savons qu’à partir de 15,
16 ans, la notion d’espace de finitude et d ‘infini s’organise, alors
comment ne pas être utopiste à cet âge à ce moment de la vie, où il est indispensable
d’être utopiste pour savoir ensuite inscrire cette réalité dans un choix plus politique.
Mes
réflexions alimentées par ma pratique reposent essentiellement sur cette notion
de choix, et de façon générale que choisit t’on ? Sachant que le
déterminisme anthropologique nous laisse très peu encore à choisir.
Mais
si vous avez suivi mes essais et travaux ma réflexion autour du choix, à partir
de quel moment est on responsable ou en capacité de choisir ?
On
parle de maturité relative et réelle. Subvenir à ses frères et sœurs parce que
les parents sont défaillants en jonglant avec ses études et des petits boulots,
et être Tanguy à essayer une année de médecine puis de sciences, puis finir en
psycho et socio en participant à moultes fêtes, bref un Tanguy qui sait choisir
plus ou moins, d’ailleurs malgré ces propos je n’ai rien contre cette réalité sociale,
mais dont le statut doit apprendre la mesure.
Et
d’ailleurs en réalité que peut on choisir ?
Les
scientifiques nous disent qu’il ne reste environ que 6% de ce que la nature la
vie nous laisse en zone d’adaptation, pour toutes les expérimentations
possibles. Mais ceux ci disent que cela laisse malgré tout à l’homme une grande
possibilité de choix et d’adaptation.
De
même l’homme ne choisit ni son sexe , ni ses parents , ni sa couleur de peau ,
ni sa taille , ni bien d’autres choses .Nous sommes le produit de toutes les
adaptations réussies ou non de ,notre vie . Et cela personne ne peut le nier, l’histoire est là en nous avec ses expériences
réussies ou ratées, et ce dont elle nous a marqué et façonné. Ainsi fort de ces
non choix que nous sommes, que nous reste t’il de nos réels choix ?
D’ailleurs ce ne sont pas nos aptitudes qui montrent qui nous sommes ce
sont nos choix.
Je
l’ai développé ailleurs, mais corrélative à la notion de choix il y a celle de
la responsabilité. A partir de quoi et de quand est on responsable ? Je
laisse aux experts psychiatres débattre de cela , et en fonction de quoi
d’ailleurs ont ils la capacité à dire, quels sont les curseurs réels de cette évaluation,
car les sciences humaines ne sont pas des sciences, notamment dans le sens ou nous sommes manifestement en incapacité face au besoin de l’expérimentation,
qu’exige la réelle approche scientifique.
Alors
au moment où l’on va mette son bulletin de vote dans l’urne, il y a ceux qui
ont des convictions ! Mais qu’est ce que cela veut dire ? Rien, absolument
rien bien sûr. Car pour appuyer cela la première conviction intègre la notion
de la vérité. Il n’y a que des bonnes convictions dans l’esprit de celui qui en
a. Je suis de gauche, je suis de droite mais qu’est ce que cela signifie ?
Que
celui qui a fait des études et peut ainsi accéder à une relative forme de réflexion ,
pensant être plus éclairé que d’autres , notamment par quelques lectures que l’accès
à la littérature et à la philosophie lui ont permis , va s’autoriser à penser être
éclairé , ce gaussant du pauvre qui fort de son petit apprentissage ne voit pas
plus loin que sa lorgnette et va donc
lui avoir des convictions de gauche .Et puis notre apprenti , n’aura de cesse
de devenir son propre patron , et donc des convictions de droite ?
Heureusement que cela est plus subtil. Mais parfois une lecture trop
abrupte nous approche d’une certaine forme de déterminisme social propre à la
sociologie. Qui en étant réducteur nous expliquerait ici que le bulletin de
vote est déterminé par ces marqueurs sociaux. ? En ce sens cela s’oppose à
une philosophie de la Psychanalyse qui elle postule sur la notion de
cheminement dans ces fameux 6 pour cent.
Celui qui va militer pour tel ou tel parti , et qui va se retrouver dans le syndicat dominant obligatoirement
car il n’a pas d’autre choix et qui vous dira avec force et vérité qu’il faut
voter pour tel ou tel parti et qu’il est
un militant convaincu , mais qui oublie toujours de vous dire que sa place d’employé
municipal il la doit grâce à son adhésion au parti de l’équipe municipale , le
dit il , bien sûr que non , mais celui la vous donnera des leçons vous expliquant
qu’il a des convictions !
Et
puis les groupes d’influences naturelles que sont les parents, les frères et sœurs,
la famille, les amis, les clubs sportifs, les associations, les abonnements aux
chaines multimédias.
Comment
différencier l’information de l’influence comment savoir être clairvoyant et
non sujet de manipulation ?
Regardons
nous et autour de nous, ne sommes nous pas aussi un peu de cela ?
Apparait à ce moment la notion de valeurs, mais qu’est ce que
cela ? Les grandes valeurs, celles de gauche, celles de droite notamment
de laïcité, de spiritualité. Mais là encore comment se déterminent ces valeurs ?
Par
adhésion à un système éducatif qui par sa pertinence de persuasion a su être performant, ou par opposition à ce système
qui dans ce cas a été prohibitif, qui fait que l’on ne pourra que s’opposer à
lui et aux valeurs qu’il transporte ?
Alors pour résumer, je vote pour faire
plaisir à mes parents et à ce qu’ils m’ont proposé, ou volontairement, ou viscéralement
contre ?
Et
bien oui malheureusement la plupart des votes s’établissent ainsi. Ce que nous
croyons être un réel choix ne l’ai pas forcement. Ainsi ceux qui ont lu mon
dernier livre savent que le timide qui s’efface pour mettre les autres au devant,
et cela au nom de son humanisme, en arrive à justifier sa pathologie de
timidité comme croyant être un choix philosophique ! Ainsi le conscient se
trompe et nous trompe en permanence. N’oublions jamais que notre psychisme est
un système homéostatique à la recherche d’un équilibre très relatif et que
souvent les poussées de l’inconscient intrusif submergent la psyché et font penser à un choix
alors qu’il ne s’agit que de mots explicatifs à un état d’affect que l’on pense
lui relever de la pensée pure.
-Alors conviction ?
-Alors intérêt ?
-Alors par quel jugement ?
-Alors quel jugement pour quel choix.
Le
vote s'organise autour de l'intérêt et de la conviction. La conviction
s'établit par l'historicité ou par la morale mais choisit on sa morale ? Ou
est ce elle qui nous choisit par formatage ou par opposition ? Ou est ce
un choix ou une construction propre et chère
à ce que les sociologues nomme le déterminisme social ?
Et la fameuse morale dans tout cela ? Celle ci est définie comme un
ensemble de principes de règles de conduite, de jugements, de valeurs,et de
devoirs souvent érigées en doctrines, qui ont pratiquement toujours un rapport
définissant les notions de bien et de mal.
La morale s’applique à différents
niveaux ils peuvent être personnel, familial,
collectif, sociétal ou appartenir à
certains domaines de la philosophie. Ces principes doivent
s'imposer autant à la conscience individuelle qu'à la conscience
collective.
Et
bien vous savez mes convictions, celle ci n’existe pas bien sûr. Il y a des
morales !
Il
y a celle dans laquelle vous avez été élevée, si elle existe bien sûr. Mais celle
ci elle existe assurément, même si dans certains milieux sociaux elle n’est pas
nommée, pas définie. Le but de cet essai n’est pas de raisonner autour de ces
préceptes.
Et puis n’oublions pas qu’il existe aussi
ce que nous nommons :
-Le vote intelligent
-Le vote secret
-Le vote utile
-Le vote caché
Ce petit article tout simplement pour dire que le choix du bulletin que
nous mettons dans l’urne obéit à de nombreux phénomènes psychologiques et
sociologiques , qu’il faut faire appel à l’humilité pour essayer de trouver clairvoyance et un peu de raison.
Ce petit article pour rappeler que
cette de manifestation démocratique est un appel à notre réflexion,
celle ci doit être , à cette occasion particulièrement sollicitée, car nous
sommes brigués à un acte important, inutile de rappeler que le droit de vote
est une avancée essentielle pour la liberté de penser.
Que ce moment que nous offre la république, celle que nous avons
construite, doit nous interpeller pour considérer nos conduites et réflexes d’observation
de notre pensée et de notre propre évolution.
Que nous sachions, à cette occasion, là encore avec humilité, accepter que parfois
nous soyons en rupture avec des milieux d’origine, des amitiés, des prises de
positions qui n’ont plus de sens.
Savoir profiter de ce moment intense pour aller interroger le Moi intime
pour vérifier simplement, l’authenticité, l’honnêteté de notre démarche face à
ce moment citoyen.
Et
puis que dire de ceux qui postulent à la magistrature suprême ? Ont-ils la
capacité de leur prétention ? C’est de fait ce que vous allez leur répondre
en allant voter, car il faut assurément être responsable face à ce que notre
histoire a construit et nous oblige en responsabilité !
Ce moment de l’intimité de l’urne devrait être précédé de toute cette
introspection, la plus humble et neutre pour savoir si mon choix semble libre
et authentique. Assuré de ne pas être manipulé par les tendances, les groupes
dans lesquels il est de bon ton d’être de tel et de tel coté et que nous
suivons presque comme les moutons de Panurge.
Ce petit essai pour dire que c’est un des rares moments où notre main,
est libre, expression de notre pensée, sans avoir à rendre de comptes aux
regards de nos environnements.
http://guerir-vite-grace-a-la-psychanalyse.fr/
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