Faut il punir ?
Quelle drôle de
question !
Peut on tout laisser faire laisser tout faire à notre enfant ! A t’on quand même le droit d'intervenir, de lui
montrer que ce qu'il fait n'est pas bien ?
Celle ci m’est
posée quasi quotidiennement dans le cadre de mon activité principalement par
des parents désorientés sur l’attitude à tenir face aux comportements de leurs
enfants et adolescents.
Le bon sens
pourrait suffire pour trouver la réponse appropriée, mais cela est plus
complexe.
A travers cette
question, s’organisent différents types de réflexions philosophiques,
sociétales et surtout psychanalytiques.
Se posent ainsi
les notions d’identité principalement car être veut dire être socialement,
comment exister sans l’autre ?
Et comment
l’autre peut exister sans nous, cela pose donc la notion de cohabitation.
Comment
structurer ces coexistences sociales ?
Par des règles
qui relèvent du droit et de la morale principalement.
Ainsi une
société se structure graduellement à travers son histoire par des codes
comportementaux autour desquels les sujets s’organisent et s’adaptent peu ou
prou.
La question
arrive simplement ainsi, comment faire lorsque un sujet défraye les lois ?
La réponse
sociétale est souvent immédiate, souvent, dans le sens de pas, systématique car
parfois des synergies, des groupes de réflexions, des questions de mode et de
gouts obèrent l’application de la loi. Mais de façon générale nous savons qu’à
chaque type d’infraction correspondent une sanction et peine.
Cela veut dire
qu’une société étatique est organisée et structurée par des règles définies par le cadre de lois organiques.
Ce pose donc
ainsi la notion de légitimité de la loi !
La loi est elle juste ?
Drôle de question !
Bien sûr que non d’une nation à l’autre en
fonction des histoires, des cultures, les lois sont.
« On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement
et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n'est pas
absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien
voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire esclavage, et la
liberté n'est qu'à celui qui de son entier consentement vit sous la seule
conduite de la Raison. Quant à l'action par commandement, c'est-à-dire
l'obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait
cependant pas sur- le-champ un esclavage, c'est la raison déterminante de
l'action qui le fait. Si la fin de l'action n'est pas l'utilité de l'agent
lui-même, mais de celui qui commande, alors l'agent est un esclave, inutile à
lui-même ; au contraire, dans un Etat et sous un commandement pour lesquels
la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui
qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à
lui-même, mais un sujet. Ainsi cet Etat est le plus libre, dont les lois sont
fondées en droite Raison, car dans cet Etat chacun, dès qu'il le veut, peut
être libre, c'est-à-dire vivre de son entier consentement sous la conduite de
la Raison ».
Baruch Spinoza. Traité
théologico-politique.
Qu'est-ce que la
liberté ? « Faire tout ce qui nous plaît », s'abandonner à
l'impulsivité des énergies désirantes au mépris de ce qui promeut l'affirmation
heureuse et accomplie de son être ?
Les pays
scandinaves qui prônent la théorie du genre et les pays musulmans qui prônent
la charia sont des exemples de la relativité de la loi et droit. Entre laxisme
et répression comment trouver la vérité ?
Cela va donc
relever du bons sens (de nouveau).
- Ainsi le Père de famille qui interdit à sa
fille de sortir sous prétexte de son identité sexué a raison ?
- Ainsi la Mère
de famille qui laisse à son garçon le choix de s’habiller en fille a
raison ?
Vous voyez donc
cette relativité du droit et donc de la loi.
Néanmoins comme
de la Rochefoucault dans ses maximes dénonce une apparence de vertu dans toutes
les formes d’exercice du pouvoir, il faut savoir saisir l’organisation de la
structure de la personnalité, pour comprendre sa réactivité face à un système
organisé sociétal.
La psychanalyse
propose à travers des topiques représentatives de comprendre cela : le Ca, le Moi et le Surmoi Freudien en sont
les plus représentatives.
Un excès du Ca
laisse la pulsion en expression constante à savoir faire ce que je veux à
l’instant présent sans aucune retenue, cela veut dire que l’autre là présent ne
m’intéresse pas et que je n’organise rien au niveau sociétal.
Un excès de
Surmoi par un surpoids d’interdits ne me
permet pas d’exercer une action sociale en effet tout m’est interdit je ne peux
rien oser être. Cela peut aller de la paranoïa à la privation de vie.
Une topique au
sens psychanalytique est une représentation spatiale qui permet de façon la
plus explicite une exposition de la
pensée. Ainsi Freud dans sa deuxième topique a pu représenter le Psychisme
organisé ainsi : le Ca expression des pulsions de vie et de mort, le Moi
expression « idéale » de ce
que je suis, celui qui décide en fonction de ce qu’il comprend et sent, et le
Surmoi le gendarme dont nous avons besoin, celui par exemple qui agit
instantanément lorsque le feu passe au rouge sans que nous ayons besoin de
penser à freiner, le Surmoi agit.
Ainsi la
psychanalyse à travers différents concepts permet de comprendre comment l’être
humain est structuré et peut ainsi se socialiser.
Vous l’avez
compris comment à travers cette deuxième topique nous percevons la relativité
du Moi qui est, celui là maintenant, qu’il faut maintenir le plus que présent
possible ,tant sa relativité est grande face aux injonctions du Ca et du Surmoi,
nous vacillons ainsi constamment entre nos pulsions, envies désirs, et moralité
faite de péchés et d’interdits.
Alors pour
revenir à la question initiale (la longue digression était nécessaire)
Faut il punir ? Non et oui !
Pourquoi non, si
nous en revenons à nous parents avec nos enfants, bien sur que non, puisque
nous représentons l’image de l’identité du repaire parental sans lequel
l’enfant ne peut se construire.
Tout se passe
bien , les valeurs , les codes sociétaux sont transmis l’identité
que nous sommes , la représentation d’une société que nous pensons
comprendre , avec ses règles , sa hiérarchie , nous y sommes , nous avons
réussi .
Mais tout est faillible !
Nous, la
société, et surtout la communication entre ces différents systèmes.
Cela nous ramène
à la notion de relativité, ainsi les modèles, les codes en fonction du règlement
sociétal dans lesquels nous évoluons ont ils pu être transmis réellement?
Bien sur que non
cette relativité de l’absolu introduit donc la possibilité d’une faille.
Intellectuelle bien sur non conscientisé par les enfants mais perceptible de
façon instinctive immédiate. Cela se traduit par mais tout cela n’est pas force
d’évidence !
Donc l’enfant,
l’adolescent que nous avons été expérimentent ces failles dans lesquelles nous
l’avons autorisé à s’installer peut ainsi braver les limites et les interdits.
Qui n’a
pas … Faillit !
Alors comment se
comporter ?
Il faut sans
aucuns complexes, forts de cette compréhension de faillibilité s’autoriser dans
le cadre de cette loi de la relativité, rappeler autant que possible à nos
enfants que nos avons besoin de ces repaires sociaux.
Alors faut il punir ?
Il faut
protéger, préserver l’intégrité de ce qu’ils peuvent espérer d’eux donc cela
revient à fixer les cadres où les règles auxquelles nous aurions pu déroger.
Alors pourquoi
et quoi punir ?
La mise en
danger, physique, psychologique, familiale, sociétale.
La punition doit
remédier essentiellement de la
protection. Tu as transgressé ce qui relève de l’intégrité.
Comment
procéder ? En étant l’expression de l’autorité parentale. Notre société
encore néo post soixante huitarde ne s’autorise plus à s’autoriser à dire je
suis ton parent, Papa, Maman !
Punir c’est
quoi ?
C’est
s’autoriser à dire, notamment non.
S’autoriser à
dire c’est s’autoriser à être.
Le métier de
parent c’est un droit si nous l’avons programmé mais c’est surtout un devoir.
Pour rappel la
vie est écologique au sens étymologique du terme, cela signifie que chaque être
espèce doit disparaître pour autoriser l’émergence d’un suivant mieux adapté,
mieux approprié au biotype.
Ainsi de fait
nous nous devons de protéger nos descendants afin qu’ils soient projetés dans
cet état de transmission eux aussi.
La punition est
nécessaire quand tous les systèmes d’assistance éducatives n’ont pas suffit à
protéger.
Il faut rappeler
qu’il est important de se sauvegarder, je pense en ce moment ce à quoi nous
assistons avec, entre autre, les soirées cartables de malheureuse actualité.
Punir devient
donc une protection lorsque tous les autres systèmes éducatifs ont failli, il
faudra de fait en savoir le plus rapidement les raisons, afin de ne pas en
répéter la cause. L’adulte qui ne s’autoriserait à cette obligation est un
démissionnaire qui n’est pas en capacité d’exercer son autorité parentale.
- La punition et
la sanction.
- La sanction
est le bras armé de la punition.
Ainsi une
sanction peut être simplement une remontrance, un simple rappel à l’ordre par
exemple ,pour aller jusqu’à la privation de « droits » les droits
étant bien sûr relatifs, consentis dans un système particulier et singulier.
Alors priver de
télévision, de sorties, de téléphone portable, bien sûr que oui, mais comment
procéder ? De façon pédagogique.
De façon
pédagogique ?
Etre pédagogue
serait donc être celui qui sait instruire et punir ?
La réponse est évidente
oui.
La réflexion
s’oriente bien sûr, sur la pertinence de la sanction. A ce stade où l’autorité
et l’infractant se croisent.
Il faut savoir évaluer la sanction.
Se pose de
fait la notion de légitimité de l’autorité.
Les croyances, mes
croyances ! philosophiques,
spirituelles, politiques, syndicales
vont elles
m’autoriser à être un libre penseur, celui qui sait , ce que être droit veut
dire ?
Bien sûr
que non, je reviens sur la notion de relativité.
Nous allons donc faire au mieux en fonction du système dans lequel les acteurs
en présence évoluent.
Interdiction de
portable (c’est le pire, je développerai) « privation » de Tv ou de jeux,
de sorties etc, etc , tout l’arsenal est là , et il faut l’utiliser aux vues de
ce qui a été développé précédemment .
Cet article , je
l’ai rédigé suite à de nombreuses demandes au cabinet et aux articles présentés
sur ce blog , il est principalement dédié à une
relation parentale comme vous l’avez
senti , néanmoins l’ensemble de la réflexion est sociétale et anthropologique (
notamment Totem et Tabou )
L’homme est il
un instant, un instinct ou un destin ?
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