La Psychanalyse Active.
La Psychanalyse Active est née et a construit ses
concepts et développements cliniques ainsi que le socle initial qui a été constitutif de tous
les travaux qui ont suivi entre 1975 et 1985.
La volonté principale étant de comprendre pourquoi la Pratique de la Psychanalyse « Passive » amenait l’analysant à considérer des durées de cure importantes de plusieurs années, dix quinze ans n’étant pas à exclure. Alors que Freud pour ne citer que lui, soignait des pathologies « lourdes » avec des durées qui relevaient plus de mois que d’années. Cf. : « cinq psychanalyses » décrites par Sigmund Freud avec celle de Dora, dupetit Hans, de « l'homme aux loups » et de Schreber .
Les constats rapides ont été de constater que la pratique
analytique s’était détournée de ses principes essentiels à savoir, mettre
l’analysant en situation de produire des abréactions.
Or c’est
bien l’abréaction qui constitue la pièce maitresse de la clinique analytique, que
beaucoup confondent avec la prise de conscience, mais j’y reviendrai.
Laplanche et Pontalis dans le vocabulaire de la
Psychanalyse la définissent ainsi:
« Décharge
émotionnelle par laquelle un sujet se libère de l’affect attaché au souvenir
d’un événement traumatique, lui permettant ainsi de ne pas devenir ou rester
pathogène. L’abréaction qui peut être provoqué au cours de la Psychothérapie, et produire alors un effet de catharsis,
peut aussi survenir de manière spontanée, séparé du traumatisme initial par un
intervalle plus ou moins long ».
Pour rappel la Psychanalyse a
pris naissance par les travaux de Charcot (hypnose) Breur (hystérie) ,Sigmund
Freud qui participe activement à ces travaux est considéré́ comme le père
fondateur d’une science qui va bouleverser la conception de l’homme.
Freud affirme alors, que les
patients hystériques souffrent de réminiscences, que les symptômes sont des
symboles mnésiques de scènes traumatiques oubliées, enfouies, de même que les
vestiges d’un monument peuvent être la trace d’une civilisation passée. Toute
l’énergie de l’hystérique reste figé dans ce passé, ce qui affecte ainsi sa
vie présente.
Ce qui est essentiel, c’est de considérer que
l’expression de l’émotion, soit dans l’action soit dans le langage, a été́ réprimée.
Freud découvrit dans ces travaux, que plus l’on s'approche de la scène
traumatique, plus l’affect ressurgit intensément.
Si l'affect ne se manifeste pas, le symptôme ne disparait pas.
Ainsi, l’affect étouffé́
lors d’une scène traumatique restait à vif et pouvait se transposer en incurvation
corporelle ou en inhibition corporelle Nous voyons ainsi le squelette
théorico-clinique sur lequel va venir se fonder le corps de la psychanalyse.
Certaines confusions
subsistent avec l’hypnose, car effectivement la Psychanalyse en est issue, mais
l’effet cathartique obtenu était insuffisant, les praticiens avaient accès au refoulé,
par l’expression de l’affect, mais leur patient n’y accédait pas, et pouvait
même mettre en cause la véracité de l’information.
Pour précision aussi, le
refoulé n’est pas ce qui a été oublié, il peut l’être parfois, mais ce qui n’a
pas été exprimé, voire suffisamment exprimé lors du vécu, et « Des mots
pour le dire », pour citer le roman de Marie Cardinal , ce n’est pas
simplement l’étalage d’un verbiage ininterrompu , mais bien mettre l’analysant
en recherche de qualité émotionnelle puis verbalisée pour produire ces
abréactions.
Pour revenir sur la
prise de conscience, celle ci, prétentieusement , ne reste que consciente , et
n’est qu’un élément relatif dans le cadre nosologique de la cure .
Pour expliquer
rapidement j’y reviendrai lors d’un autre article, et pour faire simple, du
point de vue analytique le psychisme est régit par deux pôles l’un conscient et
l’autre inconscient.
-Le conscient est
synthétique, il donne du sens en permanence, il organise, structure, la pensée
et le mode opératoire de la personne.
-L’inconscient, est
comme le disque dur de notre ordinateur il enregistre la réalité de nos vécus,
il est donc fiable, c’est le siège des émotions et affects.
Pour illustrer ce
système quasi homéostatique nous allons étudier très succinctement le cas de Jean.
Jean 35 ans vient pour des problèmes de relation, il se dit souvent mal à
l’aise que ce soit en couple avec ses amis, familles, et son environnement professionnel.
Manifestement il souffre de timidité, mal courant et handicapant, objet de sa démarche Psychanalytique. Si nous nommons cette pathologie , Jean va nous répondre qu’il n’est pas timide , mais qu’il est animé par un grand souci d’humanité , et qu’il préfère se mettre en arrière pour que les autres puissent s’exprimer .
Nous voyons bien les
dangers et perversions du conscient qui peut aller jusqu’à nommer une
pathologie, comme étant un choix. Il ne s’agit en réalité que d’une
auto-persuasion intellectuelle et consciente pour se donner l’illusion, d’être
effectivement animé d’un souci d’humanité.
Si nous observons ce
même Jean à l’âge de 8 ans, au tableau, rougeoyant, bafouillant devant un
Maitre sévère qui lui fait peur. Jean à la limite de
« l’évanouissement » dit immédiatement à son camarade en courant dans
la cour « t’as vu ce que je lui ai répondu, j’ai été bon n’est ce
pas ! » Nous voyons ainsi combien le conscient en permanence réécrit
l’histoire .La mémoire consciente du souvenir conscient gardera cette
information fausse , je m’en suis bien sorti , alors que la mémoire
inconsciente aura inscrit dans son archivage la réalité , je suis nul , j’ai
honte et autres .
C’est cette mémoire que
la Psychanalyse doit activer, la Psychanalyse passive l’a oublié, préférant
notamment les arguties intellectuels et notamment ceux du jeu de mots et de son
approche linguistique.
La qualité à laquelle la
Psychanalyse Active prétend, c’est d’aller amplifier ces souvenirs pilistiques
afin de favoriser cette verbalisation pour permettre les abréactions.
Il s’agit donc de:
-L'émergence du souvenir
-L'émergence des émotions, "revécu émotionnel associé au souvenir"
-La verbalisation ciblée des émotions.
-L'émergence du souvenir
-L'émergence des émotions, "revécu émotionnel associé au souvenir"
-La verbalisation ciblée des émotions.
Sans ce triptyque il n’existe d’analyse réussie.
La Psychanalyse Active
replace au centre de la cure cette destination qui est hautement curative et
qui nous autorise à s’attaquer au symptôme, pour quittant la simple
compréhension de ses causes, le faire disparaître peu ou prou.
La Psychanalyse active
ne remet pas en cause la notion d’inconscient structuré par le langage mais
elle développe ce dernier considérablement, affirmant que l’inconscient est
structuré par les émotions (un nourrisson qui ne possède pas le langage a un inconscient).
La Psychanalyse Active
développe et prolonge aussi la notion d’abréaction. Abréagir est un mode
opératoire qui s’applique au quotidien dans l’ensemble des situations suffisamment
exprimées et non refoulées.
Pour ce faire la
Psychanalyse Active place et donne à l’analysant et non l’analysé , les moyens
et outils afin de parvenir à cette qualité , c’est l’alliance entre l’analyste
et l’analysant qui y contribue dans le cadre de la neutralité bienveillante et
de la règle fondamentale .
Elle replace la cure
analytique dans des durées et proportions qu’elle n’aurait jamais du quitter,
et s’autorise à s’attaquer au symptôme, non pas pour en comprendre les causes
et origines, mais pour en faire disparaître les manifestations.
Nos rendez vous
informatifs permettent d’en préciser la démarche.
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