Le Divan.
-A
quoi sert il ?
- Est
ce bien utile de l’utiliser ?
- Il
fascine, il dérange, il fait peur !
Si quelqu’un vous dit faire, ou avoir
suivi une Psychanalyse sans être allé sur le divan soyez en assuré, il ne
s’agit pas de Psychanalyse.
En effet dans sa définition, conception,
la Psychanalyse, Art Intimiste ne peut s ‘effectuer que sur le divan. Si
l’on vous parle de Psychanalyse, sans cette compagnie, il ne pourra s’agir au
mieux que de Psychothérapie Analytique .
Pourquoi au sein de la cure analytique
utilise t’on un divan ? Cette question est bien évidemment pleine de sens
et fondée.
-Que ce soit par les futurs analysants
à qui l’on explique la méthodologie de la cure analytique.
-Que ce soit par les Psychothérapeutes
qui pensent que celui ci n’a plus de rôle, et que seule une approche cognitive,
ou une approche systémique notamment via un panel de groupe apportent des résultats.
-Que ce soit par les « Psychanalystes »
de tous bords qui omettent, ne savent ou écartent de leur pratique le divan.
-Que ce soit par les « profanes » de toute approche
Psy que cela fait se gausser.
Le divan fait parler et dérange.
Pour procéder à la suite de la
réflexion, il est indispensable d’un rapide rappel historique.
La Psychanalyse est née des travaux de
Breuer (1881, la cas Anna O) et Charcot, auxquels vient se greffer Freud. Ces
travaux « s ‘opposaient » à l’approche aliéniste de la
psychiatrie qui commençait à se définir dans ces concepts et méthodologies curatives,
que ce soient les traitements chimiques que les électrochocs. A cette époque la
psychiatrie accordait très peu d’intérêt à l’anamnèse cet entretien historique socio
phénoménologique.
Et a d’ailleurs conduit une large
pratique de la psychiatrie contemporaine à s’orienter plus vers un déterminisme
génétique que sur une corrélation environnementale, à savoir l’adéquation d’un écotype
personnel avec les qualités intrinsèques des environnements éducatifs.
La
Psychanalyse est née de et par l’hypnose :
Ce matériau cathartique a permis deux
révolutions : la découverte de ce que l’on a appelé l’inconscient, et la
portée thérapeutique de l’acte hypnotique. Mais celui ci s’est révélé très
efficace pour une gestion simple du quotidien, tel que passer un examen, se
préparer à une intervention chirurgicale, voire l’accompagner, mais totalement improductive
sur les terrains psychiques « installés » tels que les névroses.
En effet, il est impossible, quelque
soit la pertinence de l’acte hypnotique de dire « je vais bien tout va
bien. » Si le symptôme s’est installé, l’hypnose peut le rendre
provisoirement supportable, mais en aucun cas le faire disparaître . Le thérapeute « récupérait « sous
hypnose l’origine du trauma mais comment faire pour le restituer au patient.
Vous l’avez compris, et tous les
thérapeutes qui utilisent l’hypnose sont conscients des limites de sa portée
.Sur des terrains historiques générant des conduites comportementales dérangeantes
ce que l’on peut s’autoriser à nommer névroses quelles soient actuelles ou
historiques
Il a fallut trouver un cheminement
faire en sorte que ces informations transmises au thérapeute par le patient lui
soient enfin accessibles.
Le face à face lors de l’entretien et
de l’acte thérapeutique a vite montré ses limites. Celui ci s’organisant dans
une compréhension intellectuelle de la problématique du patient.
Il s’agit d’un travail de découverte, d’introspection qui n’est
possible que si le Psychisme accepte pour
quelque temps de lâcher prise, et de
laisser le champ
libre.
La position
allongée facilite ce lâcher-prise. Elle permet un état de détente et de
relaxation maximale, favorisant l’expression d’une parole libre, non soumise au
jugement critique, à l’auto censure.
Des fantasmes peuvent naitre dés que le terme de divan
apparaît, j’en cite quelques uns, mais vous le verrez ceux ci n’ont pas d’objet
autre que la peur qui les alimente :
-Pour certains hommes
à leurs angoisses de castration - à la peur de perdre leur virilité. Car ils
se sentent en situation d’infériorité
face au psy (homme ou femme) supposé tout puissant.
-Pour certaines femmes, la position allongée est
susceptible de faire remonter des fantasmes et des angoisses de viol, de
pénétration, d’intrusion. Il s’agit là aussi de s’exposer, imaginairement, à
une situation traumatique qui analysée fera progresser le travail.
Notons que le patient s’allonge, tandis que le psy est
assis derrière lui : L’analysant ainsi seul avec lui-même.
Cette solitude le met à l’abri du jugement qu’il pourrait
avoir l’impression de déchiffrer dans les yeux du psy. L’absence de regard sur
nous, libère. Nous ne sommes ni au tribunal , ni en confession
Cette position de
détente permet l’abaissement du seuil de vigilance. L’autre qui est là et qui
contrôle tout. Le conscient…Notre pire ennemi, notre meilleur ami !
Mais in fine que cherchons nous, et pourquoi le
divan ?
L’abréaction, cette espèce de magie
opérative !
Laplanche et Pontaliss : la définissent
ainsi :
Abréaction : décharge émotionnelle par laquelle une
sujet se libère de l’affect associé au souvenir traumatique lui permettant
ainsi de ne pas devenir ou rester pathogène.
La Psychanalyse retourne effectivement dans l’histoire. Pour
nous quelque soit l’identité génétique, par exemple nous ne naissons pas
timide, même si de nombreuses personnalités peuvent être introverties. La timidité
s’organise jusqu’à pouvoir devenir une pathologie parfois handicapante.
La recherche de l’abréaction ne peut se faire que sur le divan.
Le timide, le fameux Jean que j’ai pu citer sait très bien que c’est à cause de
son père très autoritaire.
Mais Savoir l’origine du trauma,
ne le fait pas disparaître !
Savoir, connaître les liens de causalité est une première étape,
mais pratiquement tous les analysants ont déjà fait la démanche. Savoir ne sert
à rien sinon il y a longtemps que le symptôme aurait disparu. Cela montre que
le champ d’investigation est ailleurs.
Ailleurs sous sous l’autre pôle, celui de l’inconscient. Cette
histoire que je connais si bien et que je vais revisiter.
Le psychisme est organisé sous deux axes le Conscient et
l’Inconscient, cf. les topiques Freudiennes. C’est un système homéostatique qui
cherche à s’équilibrer en permanence. Il y a parfois trop de charges
conscientes et peuvent s’organiser des tendances paranoïdes, soit il y a trop
d’inconscient et là peuvent s’organiser des conduites schizoïdes ou
hystériques. L’ensemble étant régulé grâce au refoulement. Mais je reviendrai
sur cela dans un autre article.
Tout le monde peut et doit accéder au divan, et le plus
rapidement possible. Trop de cures « s’enlisent » dans un
interminable entretien en face à face anamnésique.
Ceci a pour effet de maintenir l’analysant dans le champ
conscient, renforçant les névroses et les mécanismes de défense associés.
Rendant ainsi le travail de divan plus complexe.
Qui ne peut accéder au divan ?
-Les personnalités « rustres » non terminées.
Par exemple un adulte de trente ans qui raisonne avec le psychisme d’un enfant.
-Les personnalités qui potentiellement peuvent décompenser
en dissociant. Cela est extrêmement rare ce peuvent être des border line ou
bipolaire.
Le Psychanalyste, « formé » saura au mieux
animer l’ensemble des situations.
Conscient des questions que va porter cet article, je vais
publier d’autres réflexions sur ces sujets, merci de vos commentaires .
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