L’envie d’avoir envie !
Je ne prête pas
souvent attention aux paroles présentes dans les chansons, volontairement ou non. Elles sont
pour moi souvent confondues dans la musique et constituent presque comme un
autre instrument .je ne sais pour
quelles raisons celle ci , « l’envie
d’avoir envie », fit résonance en moi , comme l’interview de Michel
Galabru qui m’a autorise plusieurs chapitres qui ont interpellés de nombreuses
personnes au regard des retours.
L’envie d’avoir
envie. Je ne comprenais pas bien le thème de cette chanson. Mais le titre en
lui même se suffit. Effectivement notre société est rassasiée de tout par un système qui maintient
dans cette dépendance
Voici un extrait des
paroles :
Qu'on me donne l'obscurité, puis la lumière.
Qu'on me donne la faim la soif, puis un
festin.
Qu'on m'enlève ce qui est vain et secondaire,
Pour que je retrouve le prix de la enfin.
Qu'on
me donne la peine, pour que j'aime dormir.
Pour
que j'aime le froid qu'on me donne la flamme.
Pour
que j'aime ma terre qu'on me donne l'exil,
Et
qu'on m'enferme un an pour rêver à des femmes.
On
m'a trop donné, bien avant l'envie
J'ai
oublié mes rêves et les mercis.
Toutes
ces choses qui avaient un prix,
Qui
font l'envie de vivre et le désir,
Et
le plaisir aussi
Qu'on
me donne l'envie,
L'envie
d'avoir envie,
Qu'on
rallume ma vie.
Qu'on
me donne la haine, pour que j'aime l'amour,
La
solitude aussi pour que j'aime les gens.
Pour
que j'aime les silences, qu'on me fasse des discours,
Et
toucher la misère pour respecter l'argent ;
Pour
que j'aime être sain, vaincre la maladie.
Qu'on
me donne la nuit, pour que j'aime le jour.
Qu'on
me donne le jour, pour que j'aime la nuit,
Pour
que j'aime aujourd’hui, oublier les toujours ...
On
m'a trop donné, bien avant l'envie
J'ai
oublié mes rêves et les mercis.
Toutes
ces choses qui avaient un prix,
Qui
font l'envie de vivre et le désir,
Et
le plaisir aussi
On
m'a trop donné, bien avant l'envie
J'ai
oublié mes rêves et les mercis.
Toutes
ces choses qui avaient un prix,
Qui
font l'envie de vivre et le désir,
Et
le plaisir aussi
Nous sommes dans une société
dans laquelle tout est du, donné. L’effort, la capacité à se projeter à désirer,
est très souvent muselé à la base.
Or le but de toute éducation
est d’apprendre à l’enfant à être autonome et à se projeter dans l’avenir. Pour
cela il faut que ces perspective l’amènent à se structurer, à croire en lui suffisamment
pour devenir un être autonome. N’est ce point là le complexe d’oedipe ?
Mai 68 a « libéré »
la société en culpabilisant l’ensemble des citoyens , comme je le développe
dans un autre ouvrage , le Père , l’autorité tutélaire est morte, il n’y a plus
de totem mais que reste t’il , qu’est ce qui le remplace ? Rien à part un
vide abyssal, où tous les repères , ont disparu .
Les parents ne savent plus ce
qui relève de l’éducation et de leur autorité, qu’a t’on le droit de dire de faire,
d’autoriser, d’interdire.
La moindre contrariété de
l’enfant ou de l’adolescent est souvent vécu comme un frustration due à
l’autorité parentale. Donc pour parfaire cela, l’adulte anticipe le désir de
l’enfant précédé la demande, sans même la laisser émerger, c’est le culte de
l’enfant roi !
Dans ce système pervers
l’enfant n’a plus qu’à recevoir sans être confronté à la notion de désir , ni de
demande . Il n’est plus à même à développer des scénarios, des stratégies pour
obtenir ce qui lui tient à cœur, l’adulte anticipant adroitement ou pas ses
désirs.
Ainsi la notion de désir, de
définition d’un projet, d’objectifs à atteindre n’existe plus.
Il n’y a plus d’envies , plus
de projets , plus de projections dans le temps et dans l’effort. Combien de
parents dans le cabinet me demandent s’ils ont le droit d’interdire telle ou
telle chose dont la réponse tombe bien évidemment sous le bon sens.
A partir de ce schéma pervers
il n’y a plus de hiérarchisation du juste, rien n’ayant de sens et de valeur
réelle tout est relatif. « Qui vole
un œuf vole un bœuf ». En effet la notion d’effort et de valeur ayant
disparu dans ce système , l’enfant , le jeune surtout n’arrive plus à donner de
sens aux signifiants sociaux , qu’est qui est important , qu’est ce qui est
relatif .
Donne moi l’envie d’avoir
envie, oui c’est bien cela le rôle des éducateurs.
Comme quoi, je vais prêter
une oreille plus attentive aux paroles des chansons !
Le principe d'autorité est structurant. Les bornes sont nécessaires. Le retour de la mère?
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