mercredi 13 avril 2016

            



                               L’envie d’avoir envie !






Je ne prête pas souvent attention aux paroles présentes dans les  chansons, volontairement ou non. Elles sont pour moi souvent confondues dans la musique et constituent presque comme un autre instrument  .je ne sais pour quelles raisons celle ci , « l’envie d’avoir envie », fit résonance en moi , comme l’interview de Michel Galabru qui m’a autorise plusieurs chapitres qui ont interpellés de nombreuses personnes au regard des retours.

L’envie d’avoir envie. Je ne comprenais pas bien le thème de cette chanson. Mais le titre en lui même se suffit. Effectivement notre société est  rassasiée de tout par un système qui maintient dans cette dépendance

Voici un extrait des paroles :

 Qu'on me donne l'obscurité, puis la lumière.
 Qu'on me donne la faim la soif, puis un festin.
 Qu'on m'enlève ce qui est vain et secondaire,
 Pour que je retrouve le prix de la enfin.

Qu'on me donne la peine, pour que j'aime dormir.
Pour que j'aime le froid qu'on me donne la flamme.
Pour que j'aime ma terre qu'on me donne l'exil,
Et qu'on m'enferme un an pour rêver à des femmes.

On m'a trop donné, bien avant l'envie
J'ai oublié mes rêves et les mercis.
Toutes ces choses qui avaient un prix,
Qui font l'envie de vivre et le désir,
Et le plaisir aussi

Qu'on me donne l'envie,
L'envie d'avoir envie,
Qu'on rallume ma vie.

Qu'on me donne la haine, pour que j'aime l'amour,
La solitude aussi pour que j'aime les gens.
Pour que j'aime les silences, qu'on me fasse des discours,
Et toucher la misère pour respecter l'argent ;

Pour que j'aime être sain, vaincre la maladie.
Qu'on me donne la nuit, pour que j'aime le jour.
Qu'on me donne le jour, pour que j'aime la nuit,
Pour que j'aime aujourd’hui, oublier les toujours ...

On m'a trop donné, bien avant l'envie
J'ai oublié mes rêves et les mercis.
Toutes ces choses qui avaient un prix,
Qui font l'envie de vivre et le désir,
Et le plaisir aussi

On m'a trop donné, bien avant l'envie
J'ai oublié mes rêves et les mercis.
Toutes ces choses qui avaient un prix,
Qui font l'envie de vivre et le désir,
Et le plaisir aussi

Nous sommes dans une société dans laquelle tout est du, donné. L’effort, la capacité à se projeter à désirer, est très souvent muselé à la base.

Or le but de toute éducation est d’apprendre à l’enfant à être autonome et à se projeter dans l’avenir. Pour cela il faut que ces perspective l’amènent à se structurer, à croire en lui suffisamment pour devenir un être autonome. N’est ce point là le complexe d’oedipe ?

Mai 68 a « libéré » la société en culpabilisant l’ensemble des citoyens , comme je le développe dans un autre ouvrage , le Père , l’autorité tutélaire est morte, il n’y a plus de totem mais que reste t’il , qu’est ce qui le remplace ? Rien à part un vide abyssal, où tous les repères , ont disparu .

Les parents ne savent plus ce qui relève de l’éducation et de leur autorité, qu’a t’on le droit de dire de faire, d’autoriser, d’interdire.

La moindre contrariété de l’enfant ou de l’adolescent est souvent vécu comme un frustration due à l’autorité parentale. Donc pour parfaire cela, l’adulte anticipe le désir de l’enfant précédé la demande, sans même la laisser émerger, c’est le culte de l’enfant roi ! 

Dans ce système pervers l’enfant n’a plus qu’à recevoir sans être confronté à la notion de désir , ni de demande . Il n’est plus à même à développer des scénarios, des stratégies pour obtenir ce qui lui tient à cœur, l’adulte anticipant adroitement ou pas ses désirs.

Ainsi la notion de désir, de définition d’un projet, d’objectifs à atteindre n’existe plus.

Il n’y a plus d’envies ,  plus de projets , plus de projections dans le temps et dans l’effort. Combien de parents dans le cabinet me demandent s’ils ont le droit d’interdire telle ou telle chose dont la réponse tombe bien évidemment sous le bon sens.

A partir de ce schéma pervers il n’y a plus de hiérarchisation du juste, rien n’ayant de sens et de valeur réelle tout est relatif. « Qui vole un œuf vole un bœuf ». En effet la notion d’effort et de valeur ayant disparu dans ce système , l’enfant , le jeune surtout n’arrive plus à donner de sens aux signifiants sociaux , qu’est qui est important , qu’est ce qui est relatif .

Donne moi l’envie d’avoir envie, oui c’est bien cela le rôle des éducateurs.

Comme quoi, je vais prêter une oreille plus attentive aux paroles des chansons !




3 commentaires:

  1. Le principe d'autorité est structurant. Les bornes sont nécessaires. Le retour de la mère?

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