lundi 15 décembre 2014

                                        


                                      Présentation d’un rédactionnel.


Celui ci est à   destination d’une diffusion, interne pour les Psychanalystes du CSDPA, et, externe pour les  différents organismes dans lesquels  le CSDPA et l’IFPA interviennent. Néanmoins vu les demandes et l’intérêt que suscite notre approche moderne et dynamique de la Psychanalyse, j’ai souhaité en commencer une diffusion plus large qui va continuer, à travers d’autres articles.

Ce document à pour objet de redéfinir simplement la portée « curative » que la pratique de la Psychanalyse contemporaine autorise. Celle ci est initiée par les apports constamment réactualisés, conceptuels et cliniques, que le CSDPA structure par ses recherches, et que l’on peut retrouver dans le Précis de Psychanalyse Active , qui sera proposé pour  une lecture à un public plus large .

Je proposerai dans les semaines à venir un article complétant celui ci, expliquant les process théoriques et cliniques du CSDPA.


Jacques Rivalin : Président du Conseil Supérieur De La Psychanalyse Active.





                      La psychanalyse est morte… Vive la psychanalyse !


Par Jacques Rivalin (Président du Conseil Supérieur De la Psychanalyse Active) et  Pascal Neveu (Directeur de l’Institut Français de la Psychanalyse Active)


Depuis sa naissance, la psychanalyse n’a cessé d’être critiquée. Dérangeante dans une Vienne qui ne supportait pas qu’un jeune neurologue passé par Paris aborde des sujets sexuels capables de guérir le principal tourment de l’âme de l’époque : l’hystérie. La psychanalyse n’est pas que l’hystérie ou que le sujet sexuel. La psychanalyse est une pratique thérapeutique qui guérit, qui fait sortir de la tourmente nos analysants.
Comment la psychanalyse s’est-elle perdue et corrompue au fil des ans alors qu’elle reste la pratique qui interpelle ce qui ne nous semble pas accessible ? Comment en revenir aux fondamentaux curatifs perdus ?

Dès 1895, Sigmund Freud commence à penser sa solution analytique comme position thérapeutique face aux symptômes de l’époque.
Il est capable de soigner et guérir, partant de ses expériences en hypnose.
Allongé sur le divan, la position allongée facilitant le travail et réduisant les résistances, se livrant aux associations-libres, l’analysant (et non l’analysé) peut plus facilement se concentrer sur l’émergence de souvenirs et de ressentis refoulés, qu’il exprime alors.
L’homme aux rats, l’homme aux loups, le cas Dora… restent des cas cliniques que d’aucun ne peut prétendre ne pas avoir appris les fonctionnements psychiques inconscients qui nous sous-tendent.

Depuis 1950, depuis le repositionnement lacanien de la cure analytique, qui amène à considérer que l’inconscient est avant tout langage, chassant la sphère émotionnelle, oubliant le symptôme qui continue à s’exprimer d’autant plus qu’on lui en trouvera une origine et un sens… mais que devient la psychanalyse ?
Elle s’est pervertie jusqu’à rallonger la durée des cures alors que Freud pratiquait des analyses de moins d’un an (parfois 6 mois), à raison de deux-trois séances par semaine.

La psychanalyse, pratiquée dans ses règles est et demeure une clinique qui guérit !
Comment la psychanalyse guérit-elle ?

Aujourd’hui la psychanalyse est avant tout une méthode analytique moderne qui a pour objet l’efficacité thérapeutique. Cette démarche s’appuie essentiellement sur la recherche et la mise en forme des abréactions. Selon Laplanche et Pontalis, l’abréaction est la « décharge émotionnelle par laquelle un sujet se libère de l’affect au souvenir d’un événement traumatique, lui permettant ainsi de ne pas devenir ou rester pathogène. ». Pour rappel, il n’y a pas d’analyses pleinement achevées sans abréaction, la prise de conscience n’est qu’un moyen d’y parvenir. Une analyse qui atteint une abréaction de « qualité », c’est une analyse thérapeutique, efficace et dans le fondement de ce que Freud a créé : la désintégration des symptômes.

Le revécu émotionnel est au centre du processus analytique. En effet, la meilleure façon de faire échouer une analyse serait de ne s’attacher qu’à l’analyse intellectuelle, c’est à dire consciente, des comportements émotionnels dont on peut retrouver le souvenir sans se mettre en situation de les vivre à nouveau pour en ressentir à nouveau les effets. Sans « ressenti à nouveau » d’une émotion vécue autrefois, il n’est point d’analyse réussie. La psychanalyse ne s’arrête pas au stade de la seule compréhension, elle s’appuie sur une réflexivité certaine du psychisme pour désactiver à son origine l’émergence du symptôme.

La psychanalyse est une démarche heuristique qui place l’analysant pleinement acteur de sa démarche par une transmission de savoir. Les revécus se mettent en place progressivement grâce aux séances de libres associations. C’est ce travail d’alliance entre le savoir de l’analysant et de l’analyste le rassurant, qui permet à l’analysant de trouver cet espace de parole en toute autonomie. Réduire la dépendance à l’analyste tout en conservant la qualité et le rôle du transfert.

Certains pensent que les prises de consciences sont les voies célestes de l’avancement de l’analyse. Ceci est une grave erreur. En effet, les prises de conscience ne sont que des clefs intellectuelles et conscientes permettant éventuellement de produire les abréactions. Combien d’analyses nourries de ces fameuses prises de consciences ne produisent que de des êtres frustrés, après un travail qui n’était malheureusement qu’intellectuel ?

Les différentes techniques d’activation impliquent beaucoup l’analysant dans sa démarche, lui permettant de rechercher systématiquement l’émergence des abréactions. Durant le travail analytique le rôle du psychanalyste est de mettre en place tous les outils et moyens nécessaires pour atteindre cette qualité, réduisant de fait la durée des cures. Freud écrit dans sa technique psychanalytique : « L’évolution de notre thérapeutique se fera donc dans un sens différent - …- vers « l’activité » du psychanalyste ».

En résumé, les fondements de la psychanalyse reposent sur la production symptôme/décharge émotionnelle verbalisée et ciblée par laquelle un analysant se libère de l'affect dérangeant.

L’avenir de la psychanalyse passe par le fait d’en revenir à la vraie forme historique freudienne de la cure : la disparition ou le net apaisement du symptôme. L’analyste en est le catalyseur, l’activateur, l’amplificateur se fixant comme objectifs les abréactions et enfin la perlaboration.
A nous de continuer à travailler sur ces concepts et cliniques qui nous autoriseront à dire et réaffirmer que la psychanalyse a pour vocation de guérir !


Références :
S. Freud : La technique psychanalytique
S. Freud : Abrégé de psychanalyse
J. Laplanche, JB. Pontalis : Vocabulaire de la psychanalyse

J. Rivalin : Précis de psychanalyse active

samedi 10 mai 2014

Faut il punir ?



                                                        

                                                                
                                                                Faut il punir ?
           






Quelle drôle de question !



 Peut on tout laisser faire  laisser tout faire à notre  enfant ! A t’on  quand même le droit d'intervenir, de lui montrer que ce qu'il fait n'est pas bien ?




Celle ci m’est posée quasi quotidiennement dans le cadre de mon activité principalement par des parents désorientés sur l’attitude à tenir face aux comportements de leurs enfants et adolescents.

Le bon sens pourrait suffire pour trouver la réponse appropriée, mais cela est plus complexe.

A travers cette question, s’organisent différents types de réflexions philosophiques, sociétales et surtout psychanalytiques.

Se posent ainsi les notions d’identité principalement car être veut dire être socialement, comment exister sans l’autre ?

Et comment l’autre peut exister sans nous, cela pose donc la notion de cohabitation.

Comment structurer ces coexistences sociales ?

Par des règles qui relèvent du droit et de la morale principalement.

Ainsi une société se structure graduellement à travers son histoire par des codes comportementaux autour desquels les sujets s’organisent et s’adaptent peu ou prou.

La question arrive simplement ainsi, comment faire lorsque un sujet défraye les lois ?

La réponse sociétale est souvent immédiate, souvent, dans le sens de pas, systématique car parfois des synergies, des groupes de réflexions, des questions de mode et de gouts obèrent l’application de la loi. Mais de façon générale nous savons qu’à chaque type d’infraction correspondent une sanction et peine.

Cela veut dire qu’une société étatique est organisée et structurée par des règles définies par le cadre de lois organiques.

Ce pose donc ainsi la notion de légitimité de la loi !

La loi est elle juste ?


Drôle de question !

 Bien sûr que non d’une nation à l’autre en fonction des histoires, des cultures, les lois sont. 
   
   « On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire esclavage, et la liberté n'est qu'à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à l'action par commandement, c'est-à-dire l'obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant pas sur- le-champ un esclavage, c'est la raison déterminante de l'action qui le fait. Si la fin de l'action n'est pas l'utilité de l'agent lui-même, mais de celui qui commande, alors l'agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un Etat et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. Ainsi cet Etat est le plus libre, dont les lois sont fondées en droite Raison, car dans cet Etat chacun, dès qu'il le veut, peut être libre, c'est-à-dire vivre de son entier consentement sous la conduite de la Raison ».     
                         
 Baruch Spinoza. Traité théologico-politique. 

Qu'est-ce que la liberté ? « Faire tout ce qui nous plaît », s'abandonner à l'impulsivité des énergies désirantes au mépris de ce qui promeut l'affirmation heureuse et accomplie de son être ?

Les pays scandinaves qui prônent la théorie du genre et les pays musulmans qui prônent la charia sont des exemples de la relativité de la loi et droit. Entre laxisme et répression comment trouver la vérité ?

Cela va donc relever du bons sens (de nouveau).

 - Ainsi le Père de famille qui interdit à sa fille de sortir sous prétexte de son identité sexué a raison ?

- Ainsi la Mère de famille qui laisse à son garçon le choix de s’habiller en fille a raison ?

Vous voyez donc cette relativité du droit et donc de la loi.

Néanmoins comme de la Rochefoucault dans ses maximes dénonce une apparence de vertu dans toutes les formes d’exercice du pouvoir, il faut savoir saisir l’organisation de la structure de la personnalité, pour comprendre sa réactivité face à un système organisé sociétal.

La psychanalyse propose à travers des topiques représentatives de comprendre cela :  le Ca, le Moi et le Surmoi Freudien en sont les plus représentatives.

Un excès du Ca laisse la pulsion en expression constante à savoir faire ce que je veux à l’instant présent sans aucune retenue, cela veut dire que l’autre là présent ne m’intéresse pas et que je n’organise rien au niveau sociétal.

Un excès de Surmoi par  un surpoids d’interdits ne me permet pas d’exercer une action sociale en effet tout m’est interdit je ne peux rien oser être. Cela peut aller de la paranoïa à la privation de vie.

Une topique au sens psychanalytique est une représentation spatiale qui permet de façon la plus explicite une exposition  de la pensée. Ainsi Freud dans sa deuxième topique a pu représenter le Psychisme organisé ainsi : le Ca expression des pulsions de vie et de mort, le Moi expression « idéale »  de ce que je suis, celui qui décide en fonction de ce qu’il comprend et sent, et le Surmoi le gendarme dont nous avons besoin, celui par exemple qui agit instantanément lorsque le feu passe au rouge sans que nous ayons besoin de penser à freiner, le Surmoi agit.

Ainsi la psychanalyse à travers différents concepts permet de comprendre comment l’être humain est structuré et peut ainsi se socialiser.

Vous l’avez compris comment à travers cette deuxième topique nous percevons la relativité du Moi qui est, celui là maintenant, qu’il faut maintenir le plus que présent possible ,tant sa relativité est grande face aux injonctions du Ca et du Surmoi, nous vacillons ainsi constamment entre nos pulsions, envies désirs, et moralité faite de péchés et d’interdits.

Alors pour revenir à la question initiale (la longue digression était nécessaire)


Faut il punir ?  Non et oui !



Pourquoi non, si nous en revenons à nous parents avec nos enfants, bien sur que non, puisque nous représentons l’image de l’identité du repaire parental sans lequel l’enfant ne peut se construire.

Tout se passe bien , les valeurs , les codes sociétaux sont transmis  l’identité  que nous sommes , la représentation d’une société que nous pensons comprendre , avec ses règles , sa hiérarchie , nous y sommes , nous avons réussi .

Mais tout est faillible !


Nous, la société, et surtout la communication entre ces différents systèmes.

Cela nous ramène à la notion de relativité, ainsi les modèles, les codes en fonction du règlement sociétal dans lesquels nous évoluons ont ils pu être transmis réellement?

Bien sur que non cette relativité de l’absolu introduit donc la possibilité d’une faille. Intellectuelle bien sur non conscientisé par les enfants mais perceptible de façon instinctive immédiate. Cela se traduit par mais tout cela n’est pas force d’évidence !

Donc l’enfant, l’adolescent que nous avons été expérimentent ces failles dans lesquelles nous l’avons autorisé à s’installer peut ainsi braver les limites et les interdits.

Qui n’a pas … Faillit !

Alors comment se comporter ?

Il faut sans aucuns complexes, forts de cette compréhension de faillibilité s’autoriser dans le cadre de cette loi de la relativité, rappeler autant que possible à nos enfants que nos avons besoin de ces repaires sociaux.


Alors faut il punir ?


Il faut protéger, préserver l’intégrité de ce qu’ils peuvent espérer d’eux donc cela revient à fixer les cadres où les règles auxquelles nous aurions pu déroger.

Alors pourquoi et quoi punir ?

La mise en danger, physique, psychologique, familiale, sociétale.

La punition doit remédier essentiellement  de la protection. Tu as transgressé ce qui relève de l’intégrité.

Comment procéder ? En étant l’expression de l’autorité parentale. Notre société encore néo post soixante huitarde ne s’autorise plus à s’autoriser à dire je suis ton parent, Papa, Maman !

Punir c’est quoi ?

C’est s’autoriser à dire, notamment non.

S’autoriser à dire c’est s’autoriser à être.

Le métier de parent c’est un droit si nous l’avons programmé mais c’est surtout un devoir.

Pour rappel la vie est écologique au sens étymologique du terme, cela signifie que chaque être espèce doit disparaître pour autoriser l’émergence d’un suivant mieux adapté, mieux approprié au biotype.

Ainsi de fait nous nous devons de protéger nos descendants afin qu’ils soient projetés dans cet état de transmission eux aussi.

La punition est nécessaire quand tous les systèmes d’assistance éducatives n’ont pas suffit à protéger.

Il faut rappeler qu’il est important de se sauvegarder, je pense en ce moment ce à quoi nous assistons avec, entre autre, les soirées cartables de malheureuse actualité.

Punir devient donc une protection lorsque tous les autres systèmes éducatifs ont failli, il faudra de fait en savoir le plus rapidement les raisons, afin de ne pas en répéter la cause. L’adulte qui ne s’autoriserait à cette obligation est un démissionnaire qui n’est pas en capacité d’exercer son autorité parentale.


- La punition et la sanction.

- La sanction est le bras armé de la punition.

Ainsi une sanction peut être simplement une remontrance, un simple rappel à l’ordre par exemple ,pour aller jusqu’à la privation de « droits » les droits étant bien sûr relatifs, consentis dans un système particulier et singulier.

Alors priver de télévision, de sorties, de téléphone portable, bien sûr que oui, mais comment procéder ? De façon pédagogique.

De façon pédagogique ?

Etre pédagogue serait donc être celui qui sait instruire et punir ?

La réponse est évidente oui.

La réflexion s’oriente bien sûr, sur la pertinence de la sanction. A ce stade où l’autorité et l’infractant se croisent.


Il faut savoir évaluer la sanction.


Se pose de fait la notion de légitimité de l’autorité.

Les croyances, mes croyances !  philosophiques, spirituelles, politiques, syndicales

vont elles m’autoriser à être un libre penseur, celui qui sait , ce que être droit veut dire ?

Bien sûr que  non, je reviens sur la notion de relativité. Nous allons donc faire au mieux en fonction du système dans lequel les acteurs en présence évoluent.

Interdiction de portable (c’est le pire, je développerai) « privation » de Tv ou de jeux, de sorties etc, etc , tout l’arsenal est là , et il faut l’utiliser aux vues de ce qui a été développé précédemment .

Certaines institutions, et non la moindre ; scolaire ont pu culpabiliser les parents dans cette approche. Actuellement les enseignants ne sont plus dans ce postulat, et ont « compris » la nécessité de notion d’autorité, seules quelques structures de mouvements d’éducation populaires d’’extrêmes mouvances politiques continuent à culpabiliser l’’éducateur en charge.

Cet article , je l’ai rédigé suite à de nombreuses demandes au cabinet et aux articles présentés sur  ce  blog , il est principalement dédié à une relation  parentale comme vous l’avez senti , néanmoins l’ensemble de la réflexion est sociétale et anthropologique ( notamment Totem et Tabou )




L’homme est il un instant, un instinct ou un destin ?

dimanche 10 mars 2013


Le complexe du vestiaire.




J’y ai été confronté trois fois cette semaine au cabinet. C’est un réel complexe même un syndrome, au sens où les conséquences en sont multiples tant il est néfaste et nuisible.

De quoi s’agit il ?

Jean-Paul 43 ans sur le divan me dit, mon Père m’a forcé à faire du foot, je n’ai jamais aimé cela, car il fallait se déshabiller et prendre la douche avec les autres. Mon copain Pierre qui était le meilleur buteur se déshabille devant nous, tout de suite après le match et se promène nu dans les vestiaires en nous bizutant. Je me suis toujours douché avec mon slip, tout le monde se moquait de moi, » p’tite bite tu caches ta p’tite bite« … Il avait un sexe énorme ! Du moins je le croyais à l’époque, j’ai toujours eu un complexe d’infériorité à cause de cela, même à ma femme je n’ose pas lui demander si «  c’était bien « 

Martine 32 ans me dit qu’elle n’arrête pas de dire à son mari « : Chéri, mes seins sont comment ? Ils ne sont pas trop petits ? Si ? Mais ils sont fermes non ? Tu ne trouves pas, tu crois que les hommes me regardent sur la plage ?

Et ainsi de suite.

Nous y avons tous été confronté garçons et filles. Cela démarre dés l’école maternelle, mais s’exprime surtout à la puberté.

Que ce soit réellement dans le gymnase ou sur la plage, dans la chambre d’un, d’une amie chez qui je vais dormir.

Comment s’empêcher de montrer, de voir de regarder le plus intime de l’autre ?

Ce moment où l’on se défait de ses vêtements les plus intimes et où la nudité apparaît.

En fonction de l’âge auquel ce moment est vécu va se constituer une structure psychologique qui malgré nous va s’organiser une chaine de comportements positifs ou négatifs.

N’oublions pas l’apport de la Psychanalyse dans la vision et lecture du fonctionnement de la personnalité et de sa construction. Freud dont la pensée que certains réfutent, par peur peut être, a démontré l’importance de la sexualité dans la construction de la personnalité.

La deuxième topique Freudienne nous parle de stade oral , anal , phallique puis génital . Dernier stade d’ailleurs qui est méconnu et sur lequel je reviendrai ultérieurement donner quelques éclairages.

Considérons ces fameuses topiques très simplement comme des représentations topographiques, ce schéma, dessin qui exprime mieux à lui tout seul que l’ensemble des belles phrases ne parviendraient pas à formuler mieux une idée un fonctionnement surtout.

Quand nous parlons de stade phallique, c’est celui lié à la construction et de l’appropriation de l’identité. C’est le moment du JE. Je suis !

Le moment où l’enfant prend conscience et de sa réalité et de son identité, c’est le stade du miroir Lacanien.

Ce moment où je prends conscience que j’existe que je suis. Cela autorise l’enfant à sortir des stades précédents et notamment du stade anal ou tout est confondu, tout est dans tout, d’ailleurs observez autour de vous ceux qui sont restés à ce stade au delà du fait qu’ils sont rigides, obsessionnels, très méticuleux, ce sont des personnes qui utilisent toujours le nous, le on , mais jamais le je . Je pense, j’existe, je propose, cela ne fait pas partie de leur vocabulaire qui ainsi exprime la réalité de leur personnalité. Décidément je suis très Lacanien ce jour !

Pour en revenir à nos vestiaires.

Ce complexe, vous l’avez compris est souché au stade phallique. Je ne vais pas faire un exposé total sur la réalité des stades qui est celui de la théorie de la sexualité infantile, néanmoins il est important de savoir que lorsque la libido apparaît désactivée des objets sociaux, notamment lorsque la sexualité génitale apparait, à savoir menstruation féminine, éjaculation pour le garçon, le stade phallique qui disparaît dans nos topiques vers les 6 ans , est réactivé ainsi que tous les autres stades , c’est le moment l’opportunité de tout « régler » les fixations orales , anales ,phalliques vont pouvoir se désagréger ou pas .

Si cela n’a pas été possible c’est là où la psychanalyse va intervenir, en retournant au plus intime de notre Moi, et grâce à l’abréaction tout réguler.

Donc dans notre vestiaire, que je sois garçon ou fille, nous somme dix à quinze à nous dévêtir, ma pilosité est présente ou peu , mes seins sont développés ou peu , mon pénis est présent , mes testicules sont sorties dans leur enveloppe .

Bref ce moment de l’adolescence où se posent des questions naturelles face à ce corps qui changent que je ne connais plus. Ce moment de l’enfance qui a duré une douzaine d’année subitement à disparu, exit ! Place à ce monde inconnu, celui de l’avenir en devenir !

Nous sommes confronté à l’inconnu, certains profitent d’un frère d’une sœur, d’un cousin, d’une cousine soit pour savoir, soit pour voir.

Voir ! Tout est là l’observation, savoir à travers l’observation comment est l’autre, mon pénis il est pareil, mes seins sont comme mes copines ?

Et c’est là que le complexe peut et va s’organiser, il y a toujours un garçon dont la pilosité est redoutable et dont le pénis affiche une taille impressionnante, une fille pour laquelle la poitrine est manifestement observable.

Bref ce moment intime du vestiaire nous l’avons tous connu.

Malheureusement même les « bien dotés » ne sortent pas toujours indemnes de cette épreuve. Les conséquences ne sont pas de même nature que l‘on soit garçon ou fille, l’égalité des sexes ne fonctionne pas ici.

Pour le garçon la notion de virilité repose uniquement sur la taille du pénis, c’est observable, c’est son organe sexué observable immédiatement de et par l’extérieur. T’as une petite bite ! Et c’est là que tout se joue !

Le garçon a 13 ans, c’est le moment je vous le rappelle où il s’approprie son identité, comme la fille, et lui dire cela …


C’est une petite mort dans sa future vie d’adulte qui va se construire.

Les conséquences sont dramatiques pour lui, pour la fille beaucoup moins.
Personne n’aurait l’idée de mesurer la cavité vaginale, encore moins la taille du clitoris. Heureusement pour les filles à ce moment du vestiaire ce complexe de castration n’existe pas. De comparer la taille de mes seins à ceux des copines, bien sûr mais cela ne remet en aucuns cas la notion de féminité en cause, le reste sera affaire de comportement.

Le garçon qualifié de petite bite verra sa personnalité se structurer autour de cela. Malheureusement nous pouvons les observer autour de nous. Ils sont dominés, écrasés, ou tyranniques exterminateurs comme pour compenser par les comportements les centimètres manquants à leur attributs virils.

Vous le voyez c’est un sujet complexe important qui mérite plus de développement, mais il faut intégrer que ces souvenirs de vestiaires sont des fondamentaux structurants dans notre éducation.




Chacun croit aisément ce qu’il craint et ce qu’il désire.

Jean de La Fontaine.

dimanche 24 février 2013


L’affection parentale est elle partageable ?




Quelle drôle de question, quel vaste sujet, pour lequel je n’ai rarement vu de pensées structurées, ni d’écrits, encore moins d’écrits universitaires.

Alors cela veut dire quoi, un sujet inintéressant, inabordable, voire tabou ?

Détaillons en premier le titre, il dit quoi ?

Est ce que l’affection parentale est partageable ?

Cela veut dire que nous adultes, parents, nous sommes reproduits tel que la nature nous le propose et avons la charge de bébés, d’enfants, d’adolescents. Comment les aimons nous ?

Répondre à cette question c’est bien sûr savoir qu’est ce qu’aimer , et la réponse spontanée aimer c’est tout d’abord s ‘aimer soi même !

C’est un vaste sujet que je vais développer dans d’autres articles, à savoir est ce que l’estime de soi à du sens.

Mon propos ici est de savoir si moi entant que Papa, Maman est capable de développer le même sentiment d’amour à tous mes enfants (désirés ou non)

C’est là où le sujet heurte, blesse, car peut hiérarchiser, l’enfant préféré, ou même dire celui que l’on n’aime pas ?

Cela semble flirter avec la morale. Bien sûr que oui car la morale est sensée se charger de la conduite de nos comportements en nous indiquant le sens que ceux ci doivent avoir.

Le problème pour elle, la morale c’est quelle est multiple. Ce qui veut dire que la morale n’a pas de sens, elle n’est que l’aboutissement de la construction intellectuelle d’une société à un moment T.

Alors les enfants s’ont ils aimés ? Et comment ?

Quel amusant déroulement de la notion de partage nous arrivons à la notion d’amour, et surtout d’amour parental.

Que dire ? Eloignons les pathologies qui à elles seules se livreraient à de multiples articles, pour en rester à un quotidien « normatif »

Bien sûr que nous aimons nos enfants tous de la même façon.

Bien sûr que nous avons tous été aimés de la même façon par nos parents.


Quoi que !

Pour exposer ma réflexion, quelques exemples cliniques :


- Mme Y, Lara :

J’étais la dernière pendant 5 ans, jusqu’à l’arrivée des jumeaux. J’étais la petite princesse ma mère m’habillait comme une belle poupée.

Et puis un jour, je suis allée à la clinique et Papa qui m’accompagnait, ma montré en souriant Maman avec deux bébés dans ses bras. A ce moment j’ai su, j’ai compris dans le regard de Maman, que je n’étais plus sa princesse. D’ailleurs cela s’est confirmé de jour en jour. Les bisous, les câlins étaient réservés aux jumeaux, et moi je faisais semblant d’être contente. J’aimais les jumeaux beaucoup, parce que cela faisait briller le sourire de Maman, mais depuis ce jour je n’existais plus.

Ma sauvegarde ?

Mon prénom Papa m’avait donné le prénom de ma Grand Mère , sa Maman , décédée un an avant ma naissance, et qui fait que Maman a fait tant bien que ce peut . Mais c’était perdu fini j’avais perdu l’amour de Maman.


- Mr J Xavier :

Mon frère ainé trois ans de plus que moi réussissait tout, à l’école, au sport, il était au rugby toujours a marquer, Papa attendait tous ses résultats scolaires, les bulletins l’enthousiasmaient. Maman s’occupait de Coralie ma petite soeur, que j’adorais, mais Maman, le matin ne venait plus ouvrir mes volets en me faisant des bisous, Papa, n’a jamais regardé mes bulletins. J’ai toujours trouvé cela normal, j’étais au milieu je ne demandais rien et je recevais en conséquence pas grand chose. Dans la vie on m’a programmé pour être pas grand chose, j’en suis triste, en colère pourquoi on ne s’est pas occupé de moi, pourquoi on ne m’a pas aimé comme mon frère l’a été, d’ailleurs je suis content, il a tout raté, ses études, sa carrière, son couple.


Mr Hervé.

Ma mère avait 18 ans quand je suis né, elle a toujours dit qu’elle me désirait, mais tout montre le contraire, quand ma petite sœur est née j’avais 10 ans puis mon frère j’ai vu la différence, comment elle était avec eux. Ces bisous, ces câlins je ne les ai jamais connus, mais c’est peut être parce que je ne connais pas mon Père, d’ailleurs Maman ne m’a jamais rien dit sur lui. Je suis une erreur de jeunesses mais cela encore nous n’en parlons pas.

Et ainsi de suite !


Alors aimons nous bien nos enfants ?

Avons nous été bien suffisamment bien aimé ?


Bien sûr qu’il est difficile de répondre à ces questions.

Qualité, quantité, comment hiérarchiser l’amour. Mon, ma chérie je t’adore !

Mais qu’est ce que cela veut dire.


Bien sûr qu’il y a une différence dans l’affection distribuée aux enfants, mais …chut !
C’est un tabou il ne faut pas dire que celui là, celle là, je ne l’aime pas trop !



« L’amour est l’unique révolution qui ne trahit pas l’homme. »

Jean Paul II.